Lot Essay
Fils du graveur et illustrateur Léopold Flameng (1831-1911) qui fut aussi son premier professeur, François Flameng se forme par la suite auprès du peintre Jean-Paul Laurens (1838-1921). Il intègre en 1876 l’école des Beaux-Arts de Paris avec comme professeur Alexandre Cabanel (1823-1889). Les œuvres historiques du début de la carrière de Flameng témoignent de l’influence plus académique du maître sur l’élève. Connu dans un premier temps comme peintre de grandes compositions (voir notamment son cycle révolutionnaire composé de cinq toiles peintes entre 1879 et 1885), il se distingue ensuite par ses talents de coloriste et s'oriente peu à peu vers une peinture plus spontanée et anecdotique en réinventant un Ancien Régime fantasmé comme on aimait le faire à la fin du XIXe siècle.
La journée du 6 octobre, le Peuple de Versailles vint à Paris, ou le Bain des dames de la Cour (musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg) sont les témoignages d'une partie très appréciée de son corpus où Flameng s'attache à illustrer des saynètes badines ou anecdotes historiques du XVIIIe siècle. Cette habileté à camper sur la toile des décors précis en utilisant avec éclat la couleur allait être employé par la société des peintres militaires, qui l'envoya sur le front en 1914 pour rendre compte de la vie des Poilus. De nombreux journaux, dont l’Illustration, ne manquèrent pas de publier très régulièrement ses gouaches pour rapporter une vue documentée des tranchées. A la fin des conflits, le salon d’honneur des Invalides lui commanda même une fresque à la gloire des Poilus, qu’il n’eût malheureusement le temps d’achever.
Cette Fête vénitienne s'inscrit dans la dernière période de l'artiste. Présentée au Salon de 1920, elle se rapproche d'une version exposée plus tôt à l'Exposition de l'Art français à la Pinacothèque de São Polo en 1913 (n°89, pl. XIII du livret). Notre version remporta beaucoup de succès auprès de la critique à en juger le nombre d'articles suivant l'exposition, mettant en avant l'atmosphère mystérieuse qui s'en dégage. Reproduite au livret du Salon, puis diffusée par une lithographie de Boilot (ill. 1), elle est l’œuvre d’un peintre accompli, à la carrière riche et variée. Flameng a en effet rendu avec génie cette scène de carnaval d’une nuit à Venise où se mêle dans une douce folie masques, feux d’artifices et gondoles qui semblent débarquer d’un univers enchanté.
La journée du 6 octobre, le Peuple de Versailles vint à Paris, ou le Bain des dames de la Cour (musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg) sont les témoignages d'une partie très appréciée de son corpus où Flameng s'attache à illustrer des saynètes badines ou anecdotes historiques du XVIIIe siècle. Cette habileté à camper sur la toile des décors précis en utilisant avec éclat la couleur allait être employé par la société des peintres militaires, qui l'envoya sur le front en 1914 pour rendre compte de la vie des Poilus. De nombreux journaux, dont l’Illustration, ne manquèrent pas de publier très régulièrement ses gouaches pour rapporter une vue documentée des tranchées. A la fin des conflits, le salon d’honneur des Invalides lui commanda même une fresque à la gloire des Poilus, qu’il n’eût malheureusement le temps d’achever.
Cette Fête vénitienne s'inscrit dans la dernière période de l'artiste. Présentée au Salon de 1920, elle se rapproche d'une version exposée plus tôt à l'Exposition de l'Art français à la Pinacothèque de São Polo en 1913 (n°89, pl. XIII du livret). Notre version remporta beaucoup de succès auprès de la critique à en juger le nombre d'articles suivant l'exposition, mettant en avant l'atmosphère mystérieuse qui s'en dégage. Reproduite au livret du Salon, puis diffusée par une lithographie de Boilot (ill. 1), elle est l’œuvre d’un peintre accompli, à la carrière riche et variée. Flameng a en effet rendu avec génie cette scène de carnaval d’une nuit à Venise où se mêle dans une douce folie masques, feux d’artifices et gondoles qui semblent débarquer d’un univers enchanté.