Lot Essay
Nous sommes en présence d’une réduction autographe du peintre Gérard de son portrait en pied (toile 215 x 130 cm) daté 1803 de la comtesse Starzenska actuellement conservé à Lviv (autrefois Lwow), Ukraine, National Art Gallery.
De son vrai nom Katarzyna Bobronicz-Jaworska, elle naquit le 30 avril 1782 à Przemysl et passa sa jeunesse à Lwow alors ville polonaise. Ella épousa à Vienne en décembre 1799 un riche propriétaire terrien, amateur d’art, le comte Xavier Starzenski (1764-1828). Le couple vint à Paris où il séjourna plusieurs mois de l’été 1803 à l’hiver 1804 en fréquentant notamment le salon de Juliette Récamier. Défrayant la chronique par ses nombreuses aventures sentimentales Gabrielle se lia avec Eugène de Beauharnais, ce qui motiva de la part de Napoléon son renvoi de la Cour impériale. Veuve, elle se remaria avec un autre propriétaire terrien Joseph Pawlikowski, finissant ses jours à Cracovie où elle mourut le 18 décembre 1862, ruinée, dévote en religion.
C’est dans le salon de Mme Récamier que Gérard rencontra à la fin de 1803 la belle Gabrielle dont la réputation de courtisane avait fait le tour d’Europe. Gérard l’a représentée dans une attitude romantique dans un paysage montagneux où les mélèzes grimpent à flanc de coteau jusqu’au château familial. Vêtue d’une robe de velours noire rehaussée par un châle rouge, le modèle laisse reposer à ses pieds une guitare-lyre près d’un cours d’eau.
Gabrielle Starzenka profita de son séjour à Paris pour se lier avec la famille du financier de Laborde, à qui elle offrit en 1804 la réduction de son portrait. On doit à Alexandre de Laborde l’anecdote savoureuse suivante, qu’un jour le factionnaire de service aux Tuileries l’ayant vu sortir, lui avait barré la voie avec sa baïonnette, lui disant que Vénus ne devait pas quitter le Louvre.
Nous remercions Alain Latreille de nous avoir confirmé l’attribution de cette peinture au Baron Gérard et pour la rédaction de cette notice.
L'ANCIENNE COLLECTION DES COMTES DORIA
Arnauld Doria, à qui appartenait notre tableau, descendait du condottiere génois Andrea Doria (1466-1550). Son grand-père Armand Doria (1824-1896) était un grand collectionneur d'artistes impressionnistes et du XIXe siècle, avec des œuvres de Delacroix, Corot, Monet, Degas ou Cézanne. Arnauld Doria vouait quant à lui une passion pour le XVIIIe siècle français. Membre de l'Institut, puis président de l'Académie des Beaux-Arts en 1962, il était un historien d'art de renom. Sa monographie parue en 1929 sur Louis Tocqué ou celle sur Jean Martial Frédou de la Brétonnière parue en 1962 sont aujourd'hui encore des outils de recherches en histoire de l'art.
De son vrai nom Katarzyna Bobronicz-Jaworska, elle naquit le 30 avril 1782 à Przemysl et passa sa jeunesse à Lwow alors ville polonaise. Ella épousa à Vienne en décembre 1799 un riche propriétaire terrien, amateur d’art, le comte Xavier Starzenski (1764-1828). Le couple vint à Paris où il séjourna plusieurs mois de l’été 1803 à l’hiver 1804 en fréquentant notamment le salon de Juliette Récamier. Défrayant la chronique par ses nombreuses aventures sentimentales Gabrielle se lia avec Eugène de Beauharnais, ce qui motiva de la part de Napoléon son renvoi de la Cour impériale. Veuve, elle se remaria avec un autre propriétaire terrien Joseph Pawlikowski, finissant ses jours à Cracovie où elle mourut le 18 décembre 1862, ruinée, dévote en religion.
C’est dans le salon de Mme Récamier que Gérard rencontra à la fin de 1803 la belle Gabrielle dont la réputation de courtisane avait fait le tour d’Europe. Gérard l’a représentée dans une attitude romantique dans un paysage montagneux où les mélèzes grimpent à flanc de coteau jusqu’au château familial. Vêtue d’une robe de velours noire rehaussée par un châle rouge, le modèle laisse reposer à ses pieds une guitare-lyre près d’un cours d’eau.
Gabrielle Starzenka profita de son séjour à Paris pour se lier avec la famille du financier de Laborde, à qui elle offrit en 1804 la réduction de son portrait. On doit à Alexandre de Laborde l’anecdote savoureuse suivante, qu’un jour le factionnaire de service aux Tuileries l’ayant vu sortir, lui avait barré la voie avec sa baïonnette, lui disant que Vénus ne devait pas quitter le Louvre.
Nous remercions Alain Latreille de nous avoir confirmé l’attribution de cette peinture au Baron Gérard et pour la rédaction de cette notice.
L'ANCIENNE COLLECTION DES COMTES DORIA
Arnauld Doria, à qui appartenait notre tableau, descendait du condottiere génois Andrea Doria (1466-1550). Son grand-père Armand Doria (1824-1896) était un grand collectionneur d'artistes impressionnistes et du XIXe siècle, avec des œuvres de Delacroix, Corot, Monet, Degas ou Cézanne. Arnauld Doria vouait quant à lui une passion pour le XVIIIe siècle français. Membre de l'Institut, puis président de l'Académie des Beaux-Arts en 1962, il était un historien d'art de renom. Sa monographie parue en 1929 sur Louis Tocqué ou celle sur Jean Martial Frédou de la Brétonnière parue en 1962 sont aujourd'hui encore des outils de recherches en histoire de l'art.