George Sand, Amantine Lucile Aurore Dupin, dite (Paris 1804-1876 Nohant-Vic)
George Sand, Amantine Lucile Aurore Dupin, dite (Paris 1804-1876 Nohant-Vic)
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George Sand, Amantine Lucile Aurore Dupin, dite (Paris 1804-1876 Nohant-Vic)
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« J’ai traversé des révolutions et j’ai vu de près les principaux acteurs, j’ai vu le fond de leur âme, je devrais dire tout bonnement le fond de leur sac : pas de principes, aussi pas de véritable intelligence, pas de force, pas de durée. Rien que des moyens et un but personnel. »
George Sand, Amantine Lucile Aurore Dupin, dite (Paris 1804-1876 Nohant-Vic)

Lettre autographe signée à Gustave Flaubert. 25 octobre [1871]

Details
George Sand, Amantine Lucile Aurore Dupin, dite (Paris 1804-1876 Nohant-Vic)
Lettre autographe signée à Gustave Flaubert. 25 octobre [1871]

8 pages in-8 (205 x 135 mm) encre noire sur deux doubles feuillets, la première et cinquième page portent le timbre sec avec le monogramme de George Sand, signée et datée « G. Sand, Nohant 25 octobre ».

One of the most moving letters by George Sand to Gustave Flaubert.
Provenance
Colonel Daniel Sickles (septième partie, 15 mars 1991, lot 2900)
Literature
G. Sand, Correspondance, éd. G. Lubin, XXII, n° 15729, pp. 594-597

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Bérénice Verdier
Bérénice Verdier Associate Specialist

Lot Essay

L’une des plus émouvantes lettres de George Sand à Gustave Flaubert. Ecrite dans les dernières années de sa vie, cette lettre est sans doute l’une des plus intimes : « Mes racines - on n’extirpe pas cela en soi et je m’étonne que tu m’invites à en faire sortir des tulipes quand elles ne peuvent te répondre que par des pommes de terre. Dès les premiers jours de mon éclosion intellectuelle, quand, m’instruisant toute seule auprès du lit de ma grand’mère paralytique, ou à travers champs aux heures où je la confiais à Deschartres, je me posais sur la société les questions les plus élémentaires. Je n’étais pas plus avancée à 17 ans qu’un enfant de 6 ans, pas même, grâce à Deschartres (le précepteur de mon père) qui était contradiction des pieds à la tête, grande instruction et absence de bon sens ; grâce au couvent où l’on m’avait fourrée Dieu sait pourquoi, puisqu’on ne croyait à rien » George Sand revient sur sa trajectoire et ceux qu’elle a rencontrés, sans concession : « J’ai traversé des révolutions et j’ai vu de près les principaux acteurs, j’ai vu le fond de leur âme, je devrais dire tout bonnement le fond de leur sac : pas de principes, aussi pas de véritable intelligence, pas de force, pas de durée. Rien que des moyens et un but personnel. Un seul avait des principes, pas tous bons, mais devant la sincérité desquels il comptait pour rien sa personnalité : Barbès. Chez les artistes et les lettrés, je n’ai trouvé aucun fond. Tu es le seul avec qui j’aie pu échanger des idées autres que celles du métier. Je ne sais si tu étais chez Magny un jour où je leur ai dit qu’ils étaient tous des Messieurs. Ils disaient qu’il ne fallait pas écrire pour les ignorants, ils me conspuaient parce que je ne voulais écrire que pour ceux-là, vu qu’eux seuls ont besoin de quelque chose. »

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