Lot Essay
Au-delà de ses qualités esthétiques et de son importance, cet autoportrait de Hyacinthe Rigaud constitue un rare et touchant témoignage d’amitié entre deux artistes majeurs du règne de Louis XIV. Au dos de la toile d’origine figurait en effet une longue inscription, aujourd’hui masquée par la toile de doublage : « portrait de Rigaud peint par lui-même pour son amy Ranc en 1696 ». Cette dédicace de l’artiste à son ami le peintre Jean Ranc (plus probablement qu’à son père Antoine Ranc) permet de resituer l’œuvre dans son contexte. Rigaud avait été l’élève d’Antoine Ranc (1634-1716) dès 1671 à Montpellier. Plus de vingt ans plus tard, il devait devenir le maître de Jean, le fils d’Antoine, lorsque celui-ci vint à Paris en 1696. Quelques années plus tard (1715) Jean épousera la nièce de Rigaud, fille de son frère Gaspard, Marie Elisabeth.
Dans une image dénuée de toute pompe, se découpant sur un fond neutre, Rigaud, drapé dans un manteau bleu électrique, se peint avec franchise, regardant avec simplicité le spectateur comme s’il s’adressait – et c’est en fait le cas – à un ami.
Dans une image dénuée de toute pompe, se découpant sur un fond neutre, Rigaud, drapé dans un manteau bleu électrique, se peint avec franchise, regardant avec simplicité le spectateur comme s’il s’adressait – et c’est en fait le cas – à un ami.