Lot Essay
Ce dessin pour la figure de sainte Anne, l’une des cinq feuilles restant relatives à une Présentation du Christ au Temple, est un exemple particulièrement éloquent de l’attention porté par l’artiste à ses études. Imprégné de l'élégance graphique de la tradition florentine, Empoli met l’accent avant tout sur le disegno qui demeure la base de tout son art. Le tableau susmentionné, décrit comme l’un des chefs-d’œuvre de l’artiste, a été peint vers 1600-1604 comme retable de la chapelle Zeffi de l’église Saint-Stéphane de la ville d’Empoli dont l’artiste a tiré son surnom. Transférée au Museo della Collegiata, l’œuvre y fut détruite en 1944 (1). Une deuxième version peinte de cette composition, différente par plusieurs détails significatifs, est référencée dans une collection privée à Florence (2).
Les dessins relatifs au tableau illustrent différents aspects de l’approche délibérée d’Empoli à l’égard de son travail. Une rapide esquisse à la plume et au lavis conservée à l’Ashmolean Museum d’Oxford témoigne du travail préparatoire, avec de nombreuses différences par rapport au tableau final (3). Parmi ces différences, on note l’absence du sujet du présent dessin, la figure de Sainte Anne derrière la Vierge. Un dessin à la plume et au lavis des Offices, exécuté avec beaucoup plus de précision, qui correspond presque entièrement aux deux versions peintes, doit représenter un ricordo – un dessin basé sur le tableau en tant que témoignage de sa composition (4). Trois études – deux pour la jeune Marie au centre de la composition, une pour sa mère, sainte Anne, debout derrière elle – se trouvent à Florence, à Truro et à Lille (5). Leur qualité et leur vivacité suggèrent qu’elles ont été réalisées d’après nature, et il en serait de même pour la présente feuille. C’est ici la tête de sainte Anne qui occupe l’entièreté de la composition imprégnée d'une remarquable humanité. Les différences dans la façon dont le foulard est porté suggèrent que le dessin a été réalisé préalablement à celui de Lille, plus proche de la composition finale. L’étude rapide et décalée des mains au verso (dont l’une tient un livre ou une feuille de papier) semble sans rapport avec la peinture.
(1) A. Marabottini, Jacopo di Chimenti da Empoli, Rome, 1988, pp. 77-80, no 47, ill. ; E. Testeferrata in Jacopo da Empoli, 1551-1640. Pittore d’eleganza e devozione, cat. exp., Empoli, 2004, p. 130, sous le no 31.
(2) Marabottini, op. cit., pp. 78-80, no 48, ill., pls. XXVI-XXVII ; Testeferrata, op. cit., no 31, ill.
(3) Inv. WA1943.61 (ibid., no 47a, ill. ; J. Brooks, Graceful and True. Drawing in Florence c. 1600, cat. exp., Oxford, Ashmolean Museum, Londres, P. & D. Colnaghi, et Nottingham, The Djanogly Art Gallery, 2003-2004, no 50, ill.).
(4) Inv. 950 F (Marabottini, op. cit., no 47b, ill.).
(5) Uffizi, inv. 840 F (ibid., no 47c, ill.) ; Royal Cornwall Museum, inv. 1928.362 (M. Joannides, Exhibition Catalogue of Master Drawings from the De Pass Collection, Royal Cornwall Museum, Truro, 1957, cat. exp., Londres, Phillips, et Truro, Royal Cornwall Museum, 1994, no 13, ill.) ; Palais des Beaux-Arts, inv. W. 1265 (Marabottini, op. cit., no 47d, ill. ; W.M. Griswold in Masterpieces from the Musée des Beaux-Arts, Lille, cat. exp., New York, The Metropolitan Museum of Art, et Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 1992-1993, 1995, no 68, ill.).
Les dessins relatifs au tableau illustrent différents aspects de l’approche délibérée d’Empoli à l’égard de son travail. Une rapide esquisse à la plume et au lavis conservée à l’Ashmolean Museum d’Oxford témoigne du travail préparatoire, avec de nombreuses différences par rapport au tableau final (3). Parmi ces différences, on note l’absence du sujet du présent dessin, la figure de Sainte Anne derrière la Vierge. Un dessin à la plume et au lavis des Offices, exécuté avec beaucoup plus de précision, qui correspond presque entièrement aux deux versions peintes, doit représenter un ricordo – un dessin basé sur le tableau en tant que témoignage de sa composition (4). Trois études – deux pour la jeune Marie au centre de la composition, une pour sa mère, sainte Anne, debout derrière elle – se trouvent à Florence, à Truro et à Lille (5). Leur qualité et leur vivacité suggèrent qu’elles ont été réalisées d’après nature, et il en serait de même pour la présente feuille. C’est ici la tête de sainte Anne qui occupe l’entièreté de la composition imprégnée d'une remarquable humanité. Les différences dans la façon dont le foulard est porté suggèrent que le dessin a été réalisé préalablement à celui de Lille, plus proche de la composition finale. L’étude rapide et décalée des mains au verso (dont l’une tient un livre ou une feuille de papier) semble sans rapport avec la peinture.
(1) A. Marabottini, Jacopo di Chimenti da Empoli, Rome, 1988, pp. 77-80, no 47, ill. ; E. Testeferrata in Jacopo da Empoli, 1551-1640. Pittore d’eleganza e devozione, cat. exp., Empoli, 2004, p. 130, sous le no 31.
(2) Marabottini, op. cit., pp. 78-80, no 48, ill., pls. XXVI-XXVII ; Testeferrata, op. cit., no 31, ill.
(3) Inv. WA1943.61 (ibid., no 47a, ill. ; J. Brooks, Graceful and True. Drawing in Florence c. 1600, cat. exp., Oxford, Ashmolean Museum, Londres, P. & D. Colnaghi, et Nottingham, The Djanogly Art Gallery, 2003-2004, no 50, ill.).
(4) Inv. 950 F (Marabottini, op. cit., no 47b, ill.).
(5) Uffizi, inv. 840 F (ibid., no 47c, ill.) ; Royal Cornwall Museum, inv. 1928.362 (M. Joannides, Exhibition Catalogue of Master Drawings from the De Pass Collection, Royal Cornwall Museum, Truro, 1957, cat. exp., Londres, Phillips, et Truro, Royal Cornwall Museum, 1994, no 13, ill.) ; Palais des Beaux-Arts, inv. W. 1265 (Marabottini, op. cit., no 47d, ill. ; W.M. Griswold in Masterpieces from the Musée des Beaux-Arts, Lille, cat. exp., New York, The Metropolitan Museum of Art, et Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 1992-1993, 1995, no 68, ill.).