JAMES BISHOP (NÉ EN 1927)
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JAMES BISHOP (NÉ EN 1927)

Blue, green, red

Details
JAMES BISHOP (NÉ EN 1927)
Blue, green, red
signé 'Bishop' (sur le châssis)
huile sur toile
195 x 195 cm. (76 ¾ x 76 ¾ in.)
Peint en 1964.
Provenance
Collection Bénédicte Pesle, Paris
Exhibited
Winterthour, Kunsthmuseum Winterthur (septembre-novembre); Paris, Galerie Nationale du Jeu de Paume (janvier-mars); Münster, Westfälisches Landesmuseum (juin-juillet), James Bishop, 1993-1994, p. 157 (illustré en couleurs au catalogue d'exposition p. 11).
Special notice
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Further details
'BLUE, GREEN, RED'; SIGNED ON THE STRETCHER; OIL ON CANVAS.

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Paul Nyzam
Paul Nyzam

Lot Essay

« À mi-chemin entre la peinture architecturale et de plein air, les oeuvres de James Bishop ont l’ambiguïté d’une conversation dont le sujet ne serait compris que plus tard. »

≪ Half architecture, half air, James Bishops paintings have the sense of ambiguity of a conversation whose point will be realized only later. ≫
JOHN ASHBERY

Déroutant les spectateurs par la pluralité des significations et des lectures de ses oeuvres, James Bishop a toujours souhaité explorer les possibilités structurelles de la peinture. Né dans le Missouri et formé à New York puis au Black Mountain College, où il compte parmi ses professeurs De Kooning, Kline, Guston et Motherwell, Bishop décide en 1957 de voyager en Europe « pendant six mois » et reste finalement neuf ans à Paris sans retourner aux États-Unis. Cette longue absence de la scène artistique newyorkaise lui donne la chance de se développer d’une manière rare pour les artistes à cette époque, libéré du poids des grands maîtres américains de la peinture et de la critique, ce qui explique l’incroyable originalité de son oeuvre.

Le style de Bishop trouve clairement son origine dans le rejet de l’excès gestuel de l’expressionnisme abstrait américain, ce qui le rapproche d’autres peintres de cette période tels que Frank Stella, Agnès Martin, Robert Ryman et Brice Marden. Cependant, bien que se décrivant souvent lui-même comme un «expressionniste abstrait de la branche plus sage », à partir de 1963, Bishop développe son propre style ainsi que le langage des couleurs et des formes qui caractérisera ses toiles pendant plus de vingt ans, à savoir une palette réduite mais riche, l’emploi d’abstractions architecturales subtiles et un grand format carré constant à taille humaine qui renforce la sensation de grandeur et l’espace chez le spectateur. Parallèlement, il procède systématiquement selon la même technique, étalant librement la peinture liquide en relevant les bords de la toile tendue placée au sol. Pour Bishop, c’est une manière de réaliser une ligne sans véritablement la peindre. Créées pendant ces années charnières, les oeuvres Blue, green, red, de 1964 et Other Colours,de 1965, sont les premiers exemples de cette construction architecturale de l’espace, dans laquelle Bishop met de la couleur, célébrée par l’expressionnisme abstrait et le colour-field painting, et teste la géométrie du format carré, à l’origine empruntée à Albers comme forme neutre initiale. Considéré par Bishop comme la couleur la plus forte, le blanc est au coeur des deux peintures et, dominant le fond, il transforme la notion de leurs cadres bleus en quelque chose de bien plus actif. Au contraire, Untitled souligne la fascination de Bishop pour les ocres et les marrons, ces couleurs de la terre qui dominent sa production dans les années 1970. Devant ces trois exemples de l’oeuvre de Bishop, l’expérience du spectateur est finalement celle de l’étonnement face à la subtilité, à la liberté et à la rigueur de l’interaction de la couleur et de la forme dans un équilibre englobant ultime.

Puzzling the viewers with the plurality of meanings and readings of his works, James Bishop has always been concerned with the exploration of specifically structural possibilities of painting. Born in Missouri and educated in New York and in the Black Mountain College – where among his professors were De Kooning, Kline, Guston and Motherwell – in 1957, Bishop travelled to Europe “for six months and eventually stayed in Paris for nine years without returning to the US. This long absence from the New York art scene gave him the unique chance to develop in a way artists seldom could in those days, freed from the weight of the US painterly giants and critics judgement, that would explain the impressive originality of his painting.

The origin of Bishops style lies undoubtedly in the
rejection of gestural excess of American abstract expressionism, which does group him with some other painters of the period like Frank Stella, Agnes Martin, Robert Ryman and Brice Marden. However, although often describing himself as an ‘Abstract Expressionist of the quieter branch, by 1963, Bishop develops a distinct style of his own and the vocabulary of colour and form that would characterize his canvases for over twenty years: a reduced, but rich palette, the employment of subtle architectonic abstractions, and a consistently large,human-scale square format that reinforces the viewers sense of scale and space. At the same
time, he adopts an unvarying process in which he spreads the liquid paint freely over the surface by raising the edges of the stretched canvas, placed on the floor. For Bishop, it becomes a way of making a line without actually painting it. Created during these pivotal years, Blue, green,red, 1964 and Other Colours, 1965, are the early examples of this architectural construction of space, in which Bishop puts colour, extolled by abstract expressionism and colour-field painting, to the test of the geometry of the square format, originally borrowed from Albers as an initial neutral form. Considered to be the strongest colour by Bishop, the white is in the heart of both paintings and, dominating the ground, it transforms the notion of their blue frames into something far more active. On the contrary, Untitled showcases Bishops fascination with ochres and browns, the earth colours that dominate his production in the
1970s. Finally, in front of these three examples of Bishops oeuvre, the viewers experience is ultimately one of astonishment at the subtlety, freedom and strictness of interplay of colour and form within a final, encompassing equilibrium.

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