Lot Essay
Cette œuvre de la main de Jan Brueghel l’Ancien, jusqu’ici inédite, représente un extrait du livre X des Métamorphoses d’Ovide : la descente d’Orphée aux Enfers (43 av. J.-C. – 17/18 ap. J.-C.). Né des amours de Calliope, muse de l’éloquence et de la poésie, et d’Oeagre, roi de Thrace, Orphée montre dès son enfance de grandes dispositions à la musique et à la poésie. Il se voit ainsi offrir une lyre à neuf cordes lui permettant de charmer et d’attendrir les bêtes les plus féroces et les hommes les plus durs. Au retour d’une expédition menée aux côtés des Argonautes, le jeune Orphée tombe éperdument amoureux de la dryade Eurydice et l’épouse. Un jour qu’elle se baignait, celle-ci se fit pourchasser par le berger Aristée duquel elle avait refusé les avances. En s’enfuyant, elle marche sur un serpent qui la mord mortellement. Anéanti par la tristesse, Orphée descend aux Enfers dans l’espoir de ramener Eurydice. Par sa musique lancinante, il charme le passeur Charon et le chien tricéphale Cerbère et parvient à Pluton, le dieu des Enfers, et son épouse Proserpine, pour leur exposer sa requête. La présente composition illustre cette confrontation. Brueghel a laissé transparaître le pouvoir envoûtant de la lyre d’Orphée en représentant les trois Euménides, debout derrière lui, émues aux larmes. A l’arrière-plan, la roue d’Ixion semble s’être arrêtée, tout comme le supplice de Tantale, immergé dans le Styx (K. Ertz, Jan Brueghel der Ältere (1568-1625). Die Gemälde mit kritischem Oeuvrekatalog, Cologne, 1979, p. 122). Par la suite, Pluton autorise Orphée à ramener sa bien-aimée à condition qu’il ne se retourne pas avant d’avoir quitté les Enfers (X, 40-63). Malheureusement, lorsqu’il arrive près du but, celui-ci se retourne pour voir si son épouse suit toujours, geste qui entraîne le retour désormais définitif d’Eurydice aux enfers et le désespoir d’Orphée.
Trois autres versions sur cuivre de cette composition nous sont connues. La première, conservée au palais Pitti à Florence (inv. no. 1298), est probablement l’œuvre qui figurait à l’inventaire après-décès de Francesco Maria Bourbon del Monte Santa Maria (1549-1627), diplomate et cardinal italien qui fut l’un des principaux mécènes du peintre flamand. Un autre palais italien, le palais Colonna à Rome, conserve la deuxième version de cette composition (inv. no. 681). La troisième fut vendue chez Christie’s en 1988 (Christie’s, Londres, 22 avril 1988, lot 53). Ces quatre versions de même taille, tout comme la plupart des compositions du peintre représentant les Enfers (Junon aux Enfers, Enée et la Sibylle aux Enfers, etc.), s’inscrivent dans la période d’environ trois ans que Jan Brueghel l’Ancien passe en Italie au cours de la décennie 1590. Sa technique se caractérise alors par une écriture délicate, proche de la miniature, qui lui vaudra l’appui de plusieurs mécènes italiens, le plus grand étant le cardinal Federico Borromeo (1564-1631) (voir P.M. Jones, « Federico Borromeo as a Patron of Landscapes and Still Lifes: Christian Optimism in Italy ca. 1600 », The Art Bulletin, juin 1988, vol. 70, n°2, p. 262).
Cette plaque de cuivre inédite en vente aux enchères n’étant pas apparue sur le marché depuis 1978, elle se présente comme une totale redécouverte dans l’œuvre de Jan Brueghel l’Ancien. Son caractère exceptionnel est renforcé par son très bel état de conservation qui permet encore d’apercevoir à plusieurs endroits le dessin sous-jacent.
Nous remercions le Dr. Klaus Ertz d’avoir confirmé l’attribution à Jan Brueghel l’Ancien sur la base d'un examen photographique de l'oeuvre. Un certificat d’authenticité sera remis à l’acquéreur.
Trois autres versions sur cuivre de cette composition nous sont connues. La première, conservée au palais Pitti à Florence (inv. no. 1298), est probablement l’œuvre qui figurait à l’inventaire après-décès de Francesco Maria Bourbon del Monte Santa Maria (1549-1627), diplomate et cardinal italien qui fut l’un des principaux mécènes du peintre flamand. Un autre palais italien, le palais Colonna à Rome, conserve la deuxième version de cette composition (inv. no. 681). La troisième fut vendue chez Christie’s en 1988 (Christie’s, Londres, 22 avril 1988, lot 53). Ces quatre versions de même taille, tout comme la plupart des compositions du peintre représentant les Enfers (Junon aux Enfers, Enée et la Sibylle aux Enfers, etc.), s’inscrivent dans la période d’environ trois ans que Jan Brueghel l’Ancien passe en Italie au cours de la décennie 1590. Sa technique se caractérise alors par une écriture délicate, proche de la miniature, qui lui vaudra l’appui de plusieurs mécènes italiens, le plus grand étant le cardinal Federico Borromeo (1564-1631) (voir P.M. Jones, « Federico Borromeo as a Patron of Landscapes and Still Lifes: Christian Optimism in Italy ca. 1600 », The Art Bulletin, juin 1988, vol. 70, n°2, p. 262).
Cette plaque de cuivre inédite en vente aux enchères n’étant pas apparue sur le marché depuis 1978, elle se présente comme une totale redécouverte dans l’œuvre de Jan Brueghel l’Ancien. Son caractère exceptionnel est renforcé par son très bel état de conservation qui permet encore d’apercevoir à plusieurs endroits le dessin sous-jacent.
Nous remercions le Dr. Klaus Ertz d’avoir confirmé l’attribution à Jan Brueghel l’Ancien sur la base d'un examen photographique de l'oeuvre. Un certificat d’authenticité sera remis à l’acquéreur.