Lot Essay
Redécouvert il y a une vingtaine d’années après la parution du catalogue raisonné des dessins de l’artiste par Louis Antoine Prat et Pierre Rosenberg, où elle était référencée comme ‘connu d’après la gravure’, cette sanguine d’Antoine Watteau est à mettre en rapport avec un tableau La promenade sur les remparts, conservé en collection particulière et récemment exposé (Rêveries italiennes. Watteau et les paysagistes français au XVIIIe siècle, cat. exp., Valenciennes, 2016, n° 21). Martin Eidelberg, lors de cette exposition réitère son hypothèse selon laquelle le tableau puisse représenter une vue du Campo Vaccino et de l’enceinte des jardins Farnèse sur le mont Palatin, lieu très familier de la vie quotidienne romaine à l’époque où était installé le marché aux bestiaux. Ce couple dans un paysage à peine esquissé, dessiné à la sanguine se retrouve à l’arrière-plan du tableau, vers la gauche derrière les personnages assis. Le couple est aussi présent dans une autre peinture de Watteau plus tardive, daté entre 1713 et 1715 selon les spécialistes, sur l’extrême gauche: Paysage lacustre conservé à l’Ermitage (inv. ГЭ-7766 ; Watteau 1684-1721, cat. exp., National Gallery of Art, Washington, Galeries nationales du Grand Palais, Château de Charlottenbourg, Berlin, 1984-1985, n° 33). Les deux figures font egalement partie d’une estampe plus large de Jean-Charles François où le couple est placé à côté d’une femme à l’éventail assise prés de son chien (Rosenberg, Prat, op. cit.). Les deux dessins étaient dans la collection de Dezallier d’Argenville (voir provenance).
Le verso de la sanguine présente une étude d’architecture avec une succession d’arcades aveugles similaire au bâtiment du tableau avec l’un des pavillons sur jardin Farnèse sur la gauche. Quelques différences entre le tableau et le dessin sont à noter : le nombre de fenêtres sur la tour, ici deux au lieu de quatre dans le tableau (s’agirait-il plutôt d’un repentir ?) ou encore la façade du temple sur l’extrême droite de la composition qui semble surmonté d’un autre élément architectural absent dans la peinture.
Il existe une autre étude architecturale conservée au Boijman Museum de Rotterdam – dessiné selon nature par Meg Grasselli – en rapport avec l’arrière-plan du tableau où les traits de constructions très rapidement esquissés avec parfois un manque de perspective se rapprochent du traitement graphique du présent croquis (inv. F.I. 152 verso ; cat. exp., 2016, n° 26).
D’une provenance prestigieuse, le dessin a appartenu à Dezallier d’Argenville, comme l’indique son paraphe en bas à gauche de la feuille numéroté ‘3296’. Il ne possédait pas moins de trente-cinq dessins d’Antoine Watteau selon le catalogue de sa vente après décès. Labbé et Bicart Sée en ont référencés vingt-deux dans leur monographie sur le collectionneur paru en 1996 (La collection de dessins d’Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville, Paris, 1996, p. 356). Le dessin est ensuite passé entre le mains du Comte Jan-Pieter van Suchtelen, probablement l’a-t-il acquis après 1810 au cours de son séjour en Suède en tant qu’ambassadeur de Russie.
Le verso de la sanguine présente une étude d’architecture avec une succession d’arcades aveugles similaire au bâtiment du tableau avec l’un des pavillons sur jardin Farnèse sur la gauche. Quelques différences entre le tableau et le dessin sont à noter : le nombre de fenêtres sur la tour, ici deux au lieu de quatre dans le tableau (s’agirait-il plutôt d’un repentir ?) ou encore la façade du temple sur l’extrême droite de la composition qui semble surmonté d’un autre élément architectural absent dans la peinture.
Il existe une autre étude architecturale conservée au Boijman Museum de Rotterdam – dessiné selon nature par Meg Grasselli – en rapport avec l’arrière-plan du tableau où les traits de constructions très rapidement esquissés avec parfois un manque de perspective se rapprochent du traitement graphique du présent croquis (inv. F.I. 152 verso ; cat. exp., 2016, n° 26).
D’une provenance prestigieuse, le dessin a appartenu à Dezallier d’Argenville, comme l’indique son paraphe en bas à gauche de la feuille numéroté ‘3296’. Il ne possédait pas moins de trente-cinq dessins d’Antoine Watteau selon le catalogue de sa vente après décès. Labbé et Bicart Sée en ont référencés vingt-deux dans leur monographie sur le collectionneur paru en 1996 (La collection de dessins d’Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville, Paris, 1996, p. 356). Le dessin est ensuite passé entre le mains du Comte Jan-Pieter van Suchtelen, probablement l’a-t-il acquis après 1810 au cours de son séjour en Suède en tant qu’ambassadeur de Russie.