JEAN DUNAND (1877-1942)
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Lot transferred to an external warehouse. Please f… Read more UNE COMMODE EXCEPTIONNELLEReconnu internationalement depuis ces 20 dernières années, Jean Dunand a retrouvé la notoriété dont il jouissait de son vivant. Formé à la sculpture à l’École des Arts Industriels de Genève, il s’intéresse également aux arts appliqués. Il s’installe à Paris en 1898, où il poursuit sa formation en suivant les cours du soir de l’École Nationale des Arts Décoratifs, tout en travaillant dans une entreprise de modelage, staff et décoration. Progressivement, il s’oriente vers les arts décoratifs, aux débouchés économiques plus assurés, pour en faire son choix définitif dès 1905, après le succès remporté par les premières dinanderies qu’il expose au Salon de la Nationale. Jeune marié, il est conscient que ce domaine lui permettra d’assurer l’entretien de sa famille tout en lui conservant sa liberté créative. Commence alors une période d’une quarantaine d’années, au cours de laquelle il donnera à l’art du laque ses lettres de noblesse, parallèlement au travail essentiel d’Eileen Gray à ses débuts. La laque, aux côtés du galuchat, de l’ivoire, de l’écaille de tortue, deviendra l’un des matériaux emblématiques du caractère luxueux, inventif et sophistiqué de l’esthétique Art Déco. Néanmoins sa formation initiale de sculpteur ne sera pas sans influence dans ses créations d’art décoratif, bien au contraire. Maîtrisant l’art de la dinanderie à la perfection, il le réinvente de façon magistrale, montrant une science du volume consumée et un souci de la forme parfaite. Sa maîtrise des volumes et des proportions s’appliquera également à son mobilier, dont il va progressivement simplifier les formes pour en faire des surfaces faciles à laquer et à poncer, puisqu’ils sont, tout comme ses dinanderies le deviendront dans les années 20, supports de ses décors en laque lisse ou/et texturée, coquilles d’œuf, nacre, feuille d’or et d’argent. Évoluant vers des décors de plus en plus épurés, dont la géométrisation s’accentue dès 1923, Jean Dunand va développer sa collaboration avec le monde de la mode à partir de 1924. S’il comptait déjà parmi ses premiers clients certains des grands couturiers de l’époque, tels Jean-Philippe Worth, Jeanne Lanvin, Madeleine Vionnet, il travaillera pour d’autres : Madame Agnès, Elsa Schiaparelli, Louise Boulanger, Jenny Sacerdote. Si ses premiers bijoux restent réservés à sa famille, il développera toute une gamme de bracelets, colliers, broches, boucles d’oreilles, manchettes, boucles de ceintures, boutons, et autres, en métal frappé à décors géométriques laqués. Jean Dunand est alors à la tête d’un atelier de près de 60 personnes, dont il a la charge. Il lui faut donc étendre son champ d’activité et trouver de nouveaux débouchés. Dans le même esprit, il va collaborer avec le monde de l’automobile, développant tout un ensemble d’objets de tabletterie, objets pour fumeurs, étuis et boîtes aux décors laqués ou en coquilles d’œuf d’une même abstraction géométrique. La commode présentée ici – meuble exceptionnel à plus d’un titre – nous offre une synthèse du processus créatif de Jean Dunand. Le bâti, grand parallélépipède qui aurait pu paraître lourd, est allégé tout à la fois par l’arrondi des angles avant se prolongeant dans de simples petits pieds droits, le traitement de la façade en léger retrait animée par le rythme des prises des tiroirs en dinanderie à décor laqué géométrique, ainsi que par sa surface entièrement laquée de couleur verte mêlée à de la feuille d'or, poncée et texturée, l’animant ainsi d’une subtile vibration colorée, précieuse et légère. Le rythme des poignées des tiroirs masquant le passage nécessaire à la main permet un jeu d’ombres créant de la profondeur. Il est presque musical et centre l’attention. Le meuble est dessiné d’un seul trait sûr, jouant sur un tracé d’une grande pureté entre ligne et angles droits, courbes et arrondis auquel fait écho le décor, célébrant la modernité du travail de l’artiste en parfait accord avec l’esprit de son temps. Contrastant avec la gamme chromatique caractéristique de Jean Dunand, à majorité rouge, noir, or et argent, la couleur verte, rare dans son œuvre, résulte des recherches menées par son fils Bernard Dunand dès la seconde moitié des années 20, alors qu’il souhaite élargir les variantes du vocabulaire décoratif dont son père dispose. On retrouve notamment l’utilisation de la laque verte ou bleue – dans des nuances plus ou moins franches – notamment dans certains panneaux décoratifs, tels le fond des deux paravents commandés par Solomon R. Guggenheim pour le salon de musique de sa maison de Long Island, en 1927, Fortissimo et Pianissimo, aujourd’hui dans les collections du MET, ou encore dans le panneau décoratif ‘L’Éléphant’ conservé au Musée du quai Branly. À ce jour cette création singulière semble unique dans son genre, alliant deux techniques d’une grande exigence, laque et dinanderie, que Jean Dunand a su porter à un niveau inégalé. AN EXCEPTIONAL CHEST OF DRAWERSInternationally recognised over the last 20 years, Jean Dunand has regained the fame he enjoyed during his lifetime. Trained in sculpture at the Ecole des Arts Industriels de Genève, he was also interested in the applied arts. He moved to Paris in 1898, where he continued his training by attending evening classes at the Ecole Nationale des Arts Décoratifs, while working in a modelling, stucco and decoration company. Gradually, he turned towards the decorative arts, which offered better financial prospects, deciding to stick with this choice in 1905, following the success of the first copperware he exhibited at the Salon de la Nationale. As a young married man, he realised that this branch of the arts would allow him to provide for his family while retaining his creative freedom. There then began a period of some forty years, during which he, together with Eileen Grey's key early work, lent respectability to the art of lacquerware. Lacquer, alongside shagreen, ivory and tortoiseshell, became one of the materials that embodied the luxurious, inventive and sophisticated character of the Art Deco aesthetic. However, Dunand's early training as a sculptor was not without influence in his decorative art creations, quite the contrary. Mastering the art of copperware to perfection, he expertly reinvented it, demonstrating a consummate understanding of volume and a desire for perfect form. He applied the same mastery of volumes and proportions to his furniture, the forms of which he gradually made simpler in order to make the surfaces easy to lacquer and sand. He did this because the furniture provided the support, just as his copperware would in the 1920s, for his decorations in smooth and/or textured lacquer, eggshell, mother-of-pearl, and gold and silver leaf. Moving towards increasingly sleek designs, which became more geometrical from 1923 onwards, Jean Dunand began to work more closely with the fashion industry from 1924 onwards. While some of the great couturiers of the time, such as Jean-Philippe Worth, Jeanne Lanvin and Madeleine Vionnet, were already among his early clients, he went on to work for others: Madame Agnès, Elsa Schiaparelli, Louise Boulanger and Jenny Sacerdote. The first pieces of jewellery he made were kept in the family but he produced a whole range of bracelets, necklaces, brooches, earrings, cuff bracelets, belt buckles, buttons and other items in die-struck metal with geometric lacquered decorations. At that time, Jean Dunand was in charge of a workshop of almost 60 people. He therefore needed to expand his field of activity and find new opportunities. So he started developing objects for the motor car sector, including marquetry-decorated items, items for smokers, cases and boxes decorated in lacquer or eggshell with the same geometric abstraction. The chest of drawers presented here - an exceptional piece of furniture in more ways than one - gives us an insight into Jean Dunand's creative process. The frame, a large parallelepiped that could have looked heavy, is lightened both by the rounded front corners with their simple straight legs, and by its surface, which is completely lacquered in green lacquer mixed with gold foil, sanded and textured, thus creating a subtle movement of colour, precious and light. The treatment of the slightly recessed front of the chest, meanwhile, is set off by the pattern of the geometric lacquered brassware drawer handles. These are positioned in such a way as to hide the space needed for the hand to reach the drawers, creating a play of shadows and depth. The effect is almost musical and certainly eye-catching. The piece of furniture has been designed in one sure stroke, playing on a line of great purity between lines and right angles, curves and rounded corners; characteristics that are mirrored by the decoration, which celebrates the modernity of the artist's work in perfect harmony with the spirit of his time. In contrast to Jean Dunand's usual chromatic range, consisting mainly of red, black, gold and silver, the colour green, which is rare in his work, is the result of research carried out by his son Bernard Dunand in the second half of the 1920s; Bernard wanted to broaden the variants of the decorative vocabulary available to his father. The use of green or blue lacquer - in more or less clear shades - can be seen in particular in certain decorative panels, such as in the backgrounds of the two folding screens commissioned by Solomon R. Guggenheim for the music room of his Long Island home in 1927, Fortissimo and Pianissimo, now in the MET collections, or in the decorative panel L'Eléphant kept at the Musée du quai Branly. To this day, this singular creation appears to be unique in its kind, combining two highly demanding techniques, lacquer and copperware, which Jean Dunand has taken to an unparalleled level.
JEAN DUNAND (1877-1942)

Commode, vers 1930

Details
JEAN DUNAND (1877-1942)
Commode, vers 1930
Avodiré, érable sycomore, chêne laqué et doré à la feuille d'or et laiton laqué / avodire, sycamore, lacquered and leaf gilt oak and lacquered brass
86 x 150 x 59,5 cm / 33 5/8 x 60 x 23 5/8 in
Estampillée quatre fois JEAN DUNAND 72 RUE HALLE PARIS MADE IN FRANCE au dos
Provenance
Collection privée, Paris.
Literature
Pour notre exemplaire :
Jean Dunand, catalogue d'exposition, Galerie Vallois, Paris, Biennale 2010, n. p.
F. Marcilhac et A. Marcilhac, Jean Dunand, Norma, Paris, 2020, p. 306, n. 32.
Special notice
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Flavien Gaillard
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