Lot Essay
Cette œuvre est accompagnée d'un certificat d'authenticité de Madame Yseult Riopelle.
« Il n’y a pas d’abstraction ni de figuration : il n’y a que de l’expression, et s’exprimer, c’est se placer en face des choses. Abstraire, cela veut dire enlever, isoler, séparer, alors que je vise au contraire à ajouter, approcher, lier. »
“There is neither abstraction nor figuration: there is only expression, and self-expression is putting oneself squarely in front of things. To abstract means to take away, to isolate, to separate whilst I try to do the contrary, to add, to approach, to link.”
Jean Paul Riopelle
Réalisé vers 1953, Sans titre avait initialement été conçu pour faire partie d’un triptyque qui a très tôt été décomposé en trois œuvres indépendantes les unes des autres. Alternant le jaune souffre et l’anthracite, ponctué çà et là de tons rouges et verts qui paraissent jaillir des profondeurs de la toile, la surface picturale donne à voir le travail au couteau auquel s’adonne l’artiste au cours de cette intense période de création que sont pour lui les années 1950. Par endroits, de fins zigzags de peinture blanche, directement projetés depuis le tube, sont des réminiscences des drippings qui caractérisent les œuvres que réalise Jean Paul Riopelle à cette époque.
À l’instar de Sans titre, les toiles du peintre canadien construisent des paysages irréguliers – épaisseurs, empâtements, profondeurs et transparences y jouent un rôle décisif – faits de strates, cimes et incursions que l’œil parcourt avide de tout explorer. Convoquant la nature, elles brouillent les frontières entre abstraction et figuration : « Mes tableaux considérés comme les plus abstraits auront été pour moi, les plus figuratifs au sens propre du terme » (J.-P. Riopelle, cité in Y. Riopelle, Jean Paul Riopelle. Catalogue raisonné 1939-1953. Tome 1, Montréal, 1999).
Completed around 1953, Untitled had initially been conceived as part of a triptych which was very early on de-constructed into three independent works. Alternating sulphur yellow and anthracite, punctuated here and there with red and green tones that seem to burst forth from the depths of the canvas, the pictorial surface lays bare the knife work employed by the artist over this intense period of creation through the 1950s. In some places, thin zigzags of white paint projected directly from the tube are reminiscent of the drippings which characterise the works created by Jean Paul Riopelle at this time.
As with Untitled, the Canadian painter's canvases construct uneven landscapes – thickness, impasto, depth and transparency all play a decisive role – composed of strata, peaks and incursions which the eye is eager to explore. Conjuring up nature, they blur the boundaries between abstraction and figuration: “My paintings which are considered the most abstract were, for me, the most figurative in the true sense of the term” (J.-P. Riopelle, quoted in Y. Riopelle, Jean Paul Riopelle. Catalogue raisonné 1939-1953. Volume 1, Montréal, 1999).
« Il n’y a pas d’abstraction ni de figuration : il n’y a que de l’expression, et s’exprimer, c’est se placer en face des choses. Abstraire, cela veut dire enlever, isoler, séparer, alors que je vise au contraire à ajouter, approcher, lier. »
“There is neither abstraction nor figuration: there is only expression, and self-expression is putting oneself squarely in front of things. To abstract means to take away, to isolate, to separate whilst I try to do the contrary, to add, to approach, to link.”
Jean Paul Riopelle
Réalisé vers 1953, Sans titre avait initialement été conçu pour faire partie d’un triptyque qui a très tôt été décomposé en trois œuvres indépendantes les unes des autres. Alternant le jaune souffre et l’anthracite, ponctué çà et là de tons rouges et verts qui paraissent jaillir des profondeurs de la toile, la surface picturale donne à voir le travail au couteau auquel s’adonne l’artiste au cours de cette intense période de création que sont pour lui les années 1950. Par endroits, de fins zigzags de peinture blanche, directement projetés depuis le tube, sont des réminiscences des drippings qui caractérisent les œuvres que réalise Jean Paul Riopelle à cette époque.
À l’instar de Sans titre, les toiles du peintre canadien construisent des paysages irréguliers – épaisseurs, empâtements, profondeurs et transparences y jouent un rôle décisif – faits de strates, cimes et incursions que l’œil parcourt avide de tout explorer. Convoquant la nature, elles brouillent les frontières entre abstraction et figuration : « Mes tableaux considérés comme les plus abstraits auront été pour moi, les plus figuratifs au sens propre du terme » (J.-P. Riopelle, cité in Y. Riopelle, Jean Paul Riopelle. Catalogue raisonné 1939-1953. Tome 1, Montréal, 1999).
Completed around 1953, Untitled had initially been conceived as part of a triptych which was very early on de-constructed into three independent works. Alternating sulphur yellow and anthracite, punctuated here and there with red and green tones that seem to burst forth from the depths of the canvas, the pictorial surface lays bare the knife work employed by the artist over this intense period of creation through the 1950s. In some places, thin zigzags of white paint projected directly from the tube are reminiscent of the drippings which characterise the works created by Jean Paul Riopelle at this time.
As with Untitled, the Canadian painter's canvases construct uneven landscapes – thickness, impasto, depth and transparency all play a decisive role – composed of strata, peaks and incursions which the eye is eager to explore. Conjuring up nature, they blur the boundaries between abstraction and figuration: “My paintings which are considered the most abstract were, for me, the most figurative in the true sense of the term” (J.-P. Riopelle, quoted in Y. Riopelle, Jean Paul Riopelle. Catalogue raisonné 1939-1953. Volume 1, Montréal, 1999).