Autoportrait
Details
Jeanne Hébuterne (1898-1920)
Autoportrait
signé 'J. Hébuterne' (en bas à droite)
huile sur carton dans le cadre de l'artiste
cadre de l'artiste: 54.5 x 40.8 cm.
carton: 44.5 x 30.5 cm.
Peint vers 1917
signed 'J. Hébuterne' (lower right)
oil on board in the artist's frame
artist's frame: 21 ½ x 16 in.
board: 17 ½ x 11 7/8 in.
Painted circa 1917
Autoportrait
signé 'J. Hébuterne' (en bas à droite)
huile sur carton dans le cadre de l'artiste
cadre de l'artiste: 54.5 x 40.8 cm.
carton: 44.5 x 30.5 cm.
Peint vers 1917
signed 'J. Hébuterne' (lower right)
oil on board in the artist's frame
artist's frame: 21 ½ x 16 in.
board: 17 ½ x 11 7/8 in.
Painted circa 1917
Provenance
Grosvenor Gallery, Londres.
Vente, Sotheby's, Londres, 29 juin 1972, lot 183.
Collection particulière, Belgique (acquis au cours de cette vente).
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel.
Vente, Sotheby's, Londres, 29 juin 1972, lot 183.
Collection particulière, Belgique (acquis au cours de cette vente).
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel.
Exhibited
Bari, Castello Svevo, Amedeo Modigliani, Jeanne Hébuterne, e gli artisti di Montmartre e Montparnasse, juin-août 2003, p. 193 (illustré en couleurs).
Chilleurs-aux-bois, Grande Halle du Château de Chamerolles, Femmes artistes, Passion, muses et modèles, juin-août 2012 (illustré).
Chilleurs-aux-bois, Grande Halle du Château de Chamerolles, Femmes artistes, Passion, muses et modèles, juin-août 2012 (illustré).
Further details
Le nom de Jeanne Hébuterne résonne dans l’histoire de l’art grâce aux célèbres portraits de la jeune femme peints par Modigliani, aujourd’hui disséminés entre musées majeurs et collections privées. Connue pour avoir été la muse, le modèle, l’amante et la mère de l’enfant de l’artiste - Giovanna ou Jeanne - le souvenir de Jeanne Hébuterne est, en effet, principalement associé à son amour tragique et passionné pour Modigliani. Une passion condamnée par la famille de la jeune femme et entachée par la maladie et les frivolités du peintre italien, qui s’achève avec la mort de Modigliani le 24 janvier 1920 suivie, à peine 48 heures plus tard, par le suicide de Jeanne, alors âgée de vingt-et-un ans et enceinte de huit mois. Ce n’est que très récemment que Jeanne Hébuterne la peintre, l’artiste, est sortie de l’ombre que lui faisait Modigliani; bien qu’à travers des expositions où elle reste, toujours, associée à l’Italien et aux autres artistes de Montparnasse. Or Hébuterne est bel et bien peintre à part entière. Comme son frère André, qui aspirait lui aussi à faire de la peinture son métier, elle étudia l’art à l’Académie Colarossi de Paris, où elle croisa notamment Modigliani à la fin 1916. Cet autoportrait emblématique et percutant, peint vers 1917 - à l’époque où Modigliani réalise son premier portrait de Jeanne - bouscule les témoignages existants, qui décrivent Jeanne comme un personnage timide, introverti et délicat. Armée de ses yeux en amande, de son regard perçant rivé sur l’observateur et de ses aplats de couleurs vives et franches, Jeanne semble se dépeindre en jeune femme décidée, assumant son choix de vivre aux côtés de son amant ivrogne et malade, au grand dam de ses proches.
À l’instar du titre que porte l’ouvrage récent d’Olivia Elkaim (Paris, 2017) dans lequel l’auteure «prête» sa voix à l’artiste oubliée, cet autoportrait semble clamer haut et fort «je suis Jeanne Hébuterne». Selon l’épouse d’André, Céline Georgette Hébuterne, Jeanne - qui fabriquait ses propres vêtements - brillait non seulement par ses talents de peintre mais aussi de créatrice de mode. Le peignoir japonisant qu’elle arbore fièrement dans le présent autoportrait fait sans doute partie de ses créations. Au vu de sa mort prématurée et de la présence ô combien rare de ses œuvres sur le marché, l’autoportrait de Jeanne constitue un témoignage tout à fait remarquable, la représentant en jeune peintre au teint laiteux et à la crinière acajou, coiffée de deux longues tresses et d’un bandeau noir. Un contraste en clair-obscur qui lui valut le surnom de «Noix de Coco» au sein du cercle de Montparnasse.
Jeanne Hébuterne’s name resonates in art history because of the many famous portraits of the young woman painted by Modigliani housed between private collections and leading museums. Jeanne is remembered as Modigliani’s muse, model, lover and mother of the artist’s child, Giovanna (a.k.a. Jeanne). Indeed, the focus has been on the passionate and ultimately tragic love between Jeanne and Modigliani, condemned by the former’s family and poisoned by the latter’s erratic lifestyle and sickness, that ultimately ended with Modigliani’s death on 24th January 1920, followed less than 48 hours later by Jeanne’s suicide, aged twenty-one and eight-month pregnant.
It is only very recently that Jeanne Hébuterne the painter has emerged from the shadow cast by Modigliani – albeit through exhibitions that always associate her with the Italian painter and other Montparnasse artists. She was indeed a painter in her own right. Like her brother André who also aspired to become a painter, she studied at the Académie Colarossi in Paris, where she encountered Modigliani end of 1916.
This iconic striking self-portrait painted circa 1917 - around the same time Modigliani painted Jeanne’s first portrait - defies the known descriptions of Jeanne being a shy, quiet and delicate character. With her piercing almond-shaped eyes staring straight out at the beholder and her use of flat, bold colours, Jeanne seems to portray herself as a young woman, confident with her choice of moving in with her sick and drunken lover at her family’s despair. Just as the title of Olivia Elkaim’s book recently published (Paris, 2017) in which she ‘gives a voice’ to the forgotten artist, this self-portrait seems to cry out "Je suis Jeanne Hébuterne".
According to Céline Georgette Hébuterne, André’s wife, Jeanne was a skilled painter and tailor, designing her own clothes. The Japanese-inspired robe she proudly wears in the present self-portrait is most likely one of her creations. Given the female artist’s premature death and the rarity of her works on the market, Jeanne’s self-portrait is a truly unique testament, depicting her as the young fair-skinned artist with her two long auburn-brown braids and black headband, the colour contrast of which had earned her the nickname "Noix de Coco" (coconut) from fellow Montparnasse artists.
À l’instar du titre que porte l’ouvrage récent d’Olivia Elkaim (Paris, 2017) dans lequel l’auteure «prête» sa voix à l’artiste oubliée, cet autoportrait semble clamer haut et fort «je suis Jeanne Hébuterne». Selon l’épouse d’André, Céline Georgette Hébuterne, Jeanne - qui fabriquait ses propres vêtements - brillait non seulement par ses talents de peintre mais aussi de créatrice de mode. Le peignoir japonisant qu’elle arbore fièrement dans le présent autoportrait fait sans doute partie de ses créations. Au vu de sa mort prématurée et de la présence ô combien rare de ses œuvres sur le marché, l’autoportrait de Jeanne constitue un témoignage tout à fait remarquable, la représentant en jeune peintre au teint laiteux et à la crinière acajou, coiffée de deux longues tresses et d’un bandeau noir. Un contraste en clair-obscur qui lui valut le surnom de «Noix de Coco» au sein du cercle de Montparnasse.
Jeanne Hébuterne’s name resonates in art history because of the many famous portraits of the young woman painted by Modigliani housed between private collections and leading museums. Jeanne is remembered as Modigliani’s muse, model, lover and mother of the artist’s child, Giovanna (a.k.a. Jeanne). Indeed, the focus has been on the passionate and ultimately tragic love between Jeanne and Modigliani, condemned by the former’s family and poisoned by the latter’s erratic lifestyle and sickness, that ultimately ended with Modigliani’s death on 24th January 1920, followed less than 48 hours later by Jeanne’s suicide, aged twenty-one and eight-month pregnant.
It is only very recently that Jeanne Hébuterne the painter has emerged from the shadow cast by Modigliani – albeit through exhibitions that always associate her with the Italian painter and other Montparnasse artists. She was indeed a painter in her own right. Like her brother André who also aspired to become a painter, she studied at the Académie Colarossi in Paris, where she encountered Modigliani end of 1916.
This iconic striking self-portrait painted circa 1917 - around the same time Modigliani painted Jeanne’s first portrait - defies the known descriptions of Jeanne being a shy, quiet and delicate character. With her piercing almond-shaped eyes staring straight out at the beholder and her use of flat, bold colours, Jeanne seems to portray herself as a young woman, confident with her choice of moving in with her sick and drunken lover at her family’s despair. Just as the title of Olivia Elkaim’s book recently published (Paris, 2017) in which she ‘gives a voice’ to the forgotten artist, this self-portrait seems to cry out "Je suis Jeanne Hébuterne".
According to Céline Georgette Hébuterne, André’s wife, Jeanne was a skilled painter and tailor, designing her own clothes. The Japanese-inspired robe she proudly wears in the present self-portrait is most likely one of her creations. Given the female artist’s premature death and the rarity of her works on the market, Jeanne’s self-portrait is a truly unique testament, depicting her as the young fair-skinned artist with her two long auburn-brown braids and black headband, the colour contrast of which had earned her the nickname "Noix de Coco" (coconut) from fellow Montparnasse artists.
Brought to you by
Anika Guntrum