Lot Essay
Originaire de Philadelphie, Julius Leblanc Stewart n'avait que dix ans lorsque sa famille s'installa à Paris. Fils du collectionneur et mécène William Hood Stewart, il fut admis à l'Ecole nationale des Beaux-Arts dans la classe de Jean-Léon Gérôme en 1873. D'après Gerald Ackerman (Jean-Léon Gérôme, Monographie et catalogue raisonné, Courbevoie, 1992, p. 90), c'est ce dernier qui lui fit découvrir l'Egypte en 1874. Accompagnés d'un autre élève, Paul Lenoir, ils sillonèrent le pays pendant plusieurs semaines. Cette expédition eut un large impact sur le jeune homme puisqu'il décida d'y retourner seul. Ses rares toiles 'orientalistes' sont issues de ces voyages.
Au Jardin, daté de 1881, est dédicacé au baron Alphonse Delort de Gléon, petit-fils du général Delort, ingénieur et architecte. Formé à l'Ecole des Mines, il vécut vingt ans en Egypte et participa activement, non seulement au développement urbain du Caire, mais aussi à son embellissement, avec la construction du pont métallique à Kars-el-Nil et du palais Delort de Gléon, futur palais Chawarbi pacha, supervisé par l'architecte Ambroise Baudry. Intime de Jean-Léon Gérôme, qui fit son portrait en 1884, c'est probablement par son biais qu'il fut introduit à Julius Leblanc Stewart.
Il n'est pas anodin que le peintre lui ait dédicacé le portrait d'une belle égyptienne. L'artiste finlandais Gunnar Berndtson, qui fut lui aussi convié par le baron dans son palais en 1883, choisit de le dépeindre en compagnie de son ami Borelli Bey, assis sur un sofa du grand salon, en train d'admirer la danseuse Almée (Fig. 1). Le choix de cette jeune fille par Stewart est intéressant sous plusieurs aspects. Malgré la suggestivité de son décolleté, qui laisse apparaître sa poitrine parfaitement dessinée, la position de ses mains, la candeur de son regard et sa silhouette cachée sous son ample tunique en font une femme réservée, pudique. La couleur de sa peau est mise en valeur par la profondeur du bleu de son vêtement et du rouge de son voile. Les chaumes de bambou et les oranges qui l'entourent viennent compléter la palette de couleurs.
Au Jardin, daté de 1881, est dédicacé au baron Alphonse Delort de Gléon, petit-fils du général Delort, ingénieur et architecte. Formé à l'Ecole des Mines, il vécut vingt ans en Egypte et participa activement, non seulement au développement urbain du Caire, mais aussi à son embellissement, avec la construction du pont métallique à Kars-el-Nil et du palais Delort de Gléon, futur palais Chawarbi pacha, supervisé par l'architecte Ambroise Baudry. Intime de Jean-Léon Gérôme, qui fit son portrait en 1884, c'est probablement par son biais qu'il fut introduit à Julius Leblanc Stewart.
Il n'est pas anodin que le peintre lui ait dédicacé le portrait d'une belle égyptienne. L'artiste finlandais Gunnar Berndtson, qui fut lui aussi convié par le baron dans son palais en 1883, choisit de le dépeindre en compagnie de son ami Borelli Bey, assis sur un sofa du grand salon, en train d'admirer la danseuse Almée (Fig. 1). Le choix de cette jeune fille par Stewart est intéressant sous plusieurs aspects. Malgré la suggestivité de son décolleté, qui laisse apparaître sa poitrine parfaitement dessinée, la position de ses mains, la candeur de son regard et sa silhouette cachée sous son ample tunique en font une femme réservée, pudique. La couleur de sa peau est mise en valeur par la profondeur du bleu de son vêtement et du rouge de son voile. Les chaumes de bambou et les oranges qui l'entourent viennent compléter la palette de couleurs.