Lavinia Fontana (Bologne 1552-1614 Rome)
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Lavinia Fontana (Bologne 1552-1614 Rome)

Portrait en pied d'un jeune garçon, avec son chien

Details
Lavinia Fontana (Bologne 1552-1614 Rome)
Portrait en pied d'un jeune garçon, avec son chien
huile sur toile
228 x 146 cm.
Portrait of a young boy, full-length with a dog
oil on canvas
89 ½ x 57 ½ in.
Provenance
Probablement dans la collection Sampieri, Bologne ;
Collection privée européenne, 1950 ;
Vente anonyme, Dorotheum, Vienne, 10 novembre 2020, n°55.
Literature
V. Fortunati, Lavinia Fontana of Bologna 1552-1614, cat. exp., Milan, 1998, p. 16-17, reproduit fig. 6.
C.P. Murphy, Lavinia Fontana. A Painter and her Patrons in Sixteenth-century Bologna, New Haven et Londres, 2003, p. 180, reproduit fig. 169.
Further details
This portrait belongs to the mature period of the Bolognese artist Lavinia Fontana and, according to Maria Teresa Cantaro, dates from the early 1590s.
The subject, a corpulent young man, is depicted standing full-length with the fingers of his right hand placed on his hip forming a "V" – a superstitious gesture, which was believed to magically ward against death and illness in iconographic terms. (See M. Zanchi, "Letture iconologiche. Il gesto a 'V' rovesciata nell'arte del Cinquecento. Sotto il segno di Diana", Art e Dossier, n°315, November 2014, pp. 72-77). He is dressed in a deep red velvet doublet, over which he wears an open black waistcoat buttoned at the neck. On the little finger of his right hand, the sitter wears a gold ring with a cross and the inscription "INRI"; this might indicate that the model belonged to a lay brotherhood.

The young man is evidently standing in the room of a noble house, as suggested by the geometric marble tiles on the floor, which give the impression of depth to the pictorial space. This flooring, typical of the artist's work, can be found in other of her compositions, such as the Portrait of the Gozzadini Family in the Pinacoteca in Bologna (inv. no. 1161). The austere atmosphere of this painting, which conforms to tradition of court portraiture in Europe at the time, is alleviated by a small dog emerging from under the table. The animal brings a cheerful lightness to the scene, apparently appearing against the wishes of his young master.

The identity of this young model, probably aged fifteen or sixteen, is not currently known. However, the presence of the compass, inkwell and measuring instruments may allow us to identify the individual as an architect in training. These objects, particularly the compass, appear repeatedly in portraits of other members of this profession; a notable example of this being Lorenzo Lotto's Portrait of an Architect in the Gemäldegalerie in Berlin (inv. no. 153).

Caroline Murphy has identified a drawing similar to our portrait, in the Uffizi (inv. no. 12189F) (ill. 1), which she suggests is a preparatory study for the features of our sitter (C.P. Murphy, op. cit., p. 180). The physiognomy and the position of the head in the two works is almost identical, only the young man's collar differs, but this may simply reflect the different clothes he wore when he sat to pose for the final composition.

We are grateful to Maria Teresa Cantaro for confirming the attribution of this portrait to Lavinia Fontana after first-hand examination of the work.

Brought to you by

Bérénice Verdier
Bérénice Verdier Associate Specialist

Lot Essay

Ce portrait appartient à la période de maturité de l’artiste bolonaise Lavinia Fontana et daterait selon Maria Teresa Cantaro du début des années 1590.
Le sujet, un jeune homme corpulent, est représenté en pied, les doigts de sa main droite posés sur sa hanche formant un "V" — un geste qui, en termes iconographiques, pourrait, comme l'a suggéré Mauro Zanchi, être porteur d'un pouvoir magique et superstitieux contre la maladie et la mort (voir M. Zanchi, "Letture iconologiche. Il gesto a 'V' rovesciata nell'arte del Cinquecento. Sotto il segno di Diana", Art e Dossier, n°315, novembre 2014, p. 72-77). Il est vêtu d'un doublet de velours rouge foncé fermé par une rangée de boutons ajustés sur la poitrine, sur lequel il porte un gilet noir ouvert boutonné au cou. À l'auriculaire de la main droite, le jeune homme porte une bague en or ornée d'une croix portant l'inscription "INRI". La présence d'un tel bijou pourrait indiquer que le modèle appartenait à une confrérie séculaire.

Le jeune homme se tient dans une pièce d'une maison noble, à laquelle font allusion les carreaux de marbre géométriques du sol qui donnent une impression de profondeur à l'espace pictural. Ce procédé, typique de l’œuvre de l’artiste, se retrouve dans d’autres de ses compositions, à l’image du Portrait de la famille Gozzadini conservée à la pinacothèque de Bologne (inv. no. 1161). La composition austère de ce tableau, conforme au standard international du portrait diffusé dans les cours d'Europe de l'époque, est interrompue par l'ajout d'un petit chien émergeant de dessous la table. L'animal apporte une légèreté joyeuse à la scène, se montrant apparemment contre la volonté de son jeune maître.
Il n'est pas possible à l'heure actuelle de révéler l'identité de ce jeune érudit de quinze ou seize ans. Toutefois, la présence du compas, de l'encrier et d’instruments de mesure permet d'identifier l'individu comme un futur architecte. Ces objets, en particulier le compas, apparaissent à plusieurs reprises dans des portraits antérieurs, contemporains et ultérieurs de membres de cette profession. Parmi les exemples notables, citons le Portrait d'un architecte de Lorenzo Lotto conservé à la Gemäldegalerie à Berlin (inv. no. 153).

Caroline Murphy a identifié un dessin à rapprocher de notre portrait, Portrait de jeune homme, conservé au musée des Offices (inv. no. 12189F) (ill. 1), qu'elle propose comme une étude préparatoire pour les traits du jeune homme de notre portrait (C.P. Murphy, op. cit., p. 180). En effet, la forme particulière du visage, du nez, des yeux, de la bouche et de l'oreille, la rondeur du menton, la coupe courte des cheveux, la forme de la tête et même la position du visage, tourné de trois-quarts sur la droite, sont autant de caractéristiques communes aux deux œuvres. Seul le col du jeune homme diffère, mais cela peut simplement refléter les différents vêtements qu'il portait lorsqu'il était assis pour prendre la pose en vue de la composition finale.

Nous remercions Maria Teresa Cantaro d’avoir confirmé l’attribution de ce portrait à Lavinia Fontana sur base d’un examen direct de l’œuvre.

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