Lot Essay
Beau masque à la sculpture sensible dont le front convexe, gravé de profondes rides et percé d'une multitude d'orifices de fixation de parure, conserve des traces d'application de terre ocre. Les yeux ont été anciennement reélargis pour s'adapter à un nouveau porteur, ils sont soulignés de scarifications obliques. Le nez fin est busqué, la bouche ouverte bien dessinée. L'oreille gauche, seule demeurant, est originale. La surface du bois montre des traces d'érosion et une impressionnante patine d'usage. La taille interne est magnifique; les percements sur les joues montrent que ce masque bien qu'accidenté aux parties latérales sur place en Afrique, a été réemployé pour être porté certainement pendant de nombreuses années, ce qui signifie qu'une importance particulière lui était attribuée. Peu de masques de ce type, avec ces rides frontales curvilignes, sont connus, les scarifications obliques sont quant à elles plus fréquentes (Fisher & Himmelheber, 1976, n.20 p.54). L'aspect général du visage, ses qualités d'exéution et son originalité, loin des stéréotypes dan et wé, permettent de penser qu'il s'agit d'un masque-portrait.
L'intérieur du masque garde des inscriptions et des étiquettes: Etiquette ronde dentelée de Potier emballeur des envois de France, cachet à l'encre de la douane de Paris, étiquette de vente n.149, étiquette sparadrap de New York, inventaire du MOMA n.35,574 Guillaume, inscription à la craie chiffre: 25. Le revers du socle Inagaki porte un petit cartouche doré avec l'inscription suivante: Côte d'Ivoire env. Ve siècle
Ce très ancien masque de course présente tous les aspects d'un objet archaïque propre à séduire Paul Guillaume qui accordait aux objets d'art africain une extrême ancienneté ce qui longtemps fit sourire, Vème siècle ou Haut Moyen Âge! Ces datations ne sont pourtant plus si fantaisistes, de nos jours les tests au carbone 14 montrent que Guillaume avait souvent raison; comme en toutes choses il était en avance sur son temps! Cet objet était un de ce ces objets favoris: il est visible sur plusieurs photos de son hôtel particulier du 20 avenue de Messine à Paris, bien placé en évidence à côté de la grande tête byeri acquise par Epstein et aujourd'hui au MET, et d'un ivoire lega acheté ensuite par René Gaffé, l'ensemble surmonté de toiles de maîtres: Derain, Soutine, Modigliani.
De même Guillaume le fit-il publier et exposer à chaque occasion (Galerie Devambez, 1925), la dernière et la plus célèbre étant bien sûr African Negro Art à New York 1935, qu'il ne vit pas, puisque en 1934 il fut emporté par une péritonite; il avait cependant lui-même sélectionné auparavant le masque pour cet évènement, exigeant que tous ses objets exposés au nombre de 34 (Paudrat, Primitivism, New York 1984, p.162) soient libellés: The Paul Guillaume collection, afin de les distinguer de ceux de la masse des prêteurs! Ce fut donc sa veuve Domenica Guillaume, remariée ensuite avec l'architecte Jean Walter, qui prêta les objets de Guillaume à New York; elle conserva l'objet jusqu'à la vente de 1965 lorsqu'elle confia la collection à Jean Roudillon. Selon ce dernier les objets étaient stockés dans une soupente lorsqu'il vint les inventorier et Domenica Walter-Guillaume paraissait ne pas en faire grand cas (communication personnelle Jean Roudillon, Avril 1014). A la vente l'objet aurait été acquis par un artiste.
L'intérieur du masque garde des inscriptions et des étiquettes: Etiquette ronde dentelée de Potier emballeur des envois de France, cachet à l'encre de la douane de Paris, étiquette de vente n.149, étiquette sparadrap de New York, inventaire du MOMA n.35,574 Guillaume, inscription à la craie chiffre: 25. Le revers du socle Inagaki porte un petit cartouche doré avec l'inscription suivante: Côte d'Ivoire env. Ve siècle
Ce très ancien masque de course présente tous les aspects d'un objet archaïque propre à séduire Paul Guillaume qui accordait aux objets d'art africain une extrême ancienneté ce qui longtemps fit sourire, Vème siècle ou Haut Moyen Âge! Ces datations ne sont pourtant plus si fantaisistes, de nos jours les tests au carbone 14 montrent que Guillaume avait souvent raison; comme en toutes choses il était en avance sur son temps! Cet objet était un de ce ces objets favoris: il est visible sur plusieurs photos de son hôtel particulier du 20 avenue de Messine à Paris, bien placé en évidence à côté de la grande tête byeri acquise par Epstein et aujourd'hui au MET, et d'un ivoire lega acheté ensuite par René Gaffé, l'ensemble surmonté de toiles de maîtres: Derain, Soutine, Modigliani.
De même Guillaume le fit-il publier et exposer à chaque occasion (Galerie Devambez, 1925), la dernière et la plus célèbre étant bien sûr African Negro Art à New York 1935, qu'il ne vit pas, puisque en 1934 il fut emporté par une péritonite; il avait cependant lui-même sélectionné auparavant le masque pour cet évènement, exigeant que tous ses objets exposés au nombre de 34 (Paudrat, Primitivism, New York 1984, p.162) soient libellés: The Paul Guillaume collection, afin de les distinguer de ceux de la masse des prêteurs! Ce fut donc sa veuve Domenica Guillaume, remariée ensuite avec l'architecte Jean Walter, qui prêta les objets de Guillaume à New York; elle conserva l'objet jusqu'à la vente de 1965 lorsqu'elle confia la collection à Jean Roudillon. Selon ce dernier les objets étaient stockés dans une soupente lorsqu'il vint les inventorier et Domenica Walter-Guillaume paraissait ne pas en faire grand cas (communication personnelle Jean Roudillon, Avril 1014). A la vente l'objet aurait été acquis par un artiste.