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Le peuple Wè (également connu sous le nom de Guere-Wobe) vit au sud-sud-est des Dan en Côte d'Ivoire et partage de nombreuses similitudes culturelles avec ce dernier. Cependant, une différence peut être remarquée dans la conception de leurs masques. Alors que les Dan créent en général des représentations idéalisées du visage humain, les Wè optent pour des interprétations plus expressives. Bien que la composition globale de ce masque soit ouvertement d’inspiration Dan, le nez proéminent, les lèvres charnues et les scarifications faciales sont principalement Wè. La ligne verticale sur le front peut aussi bien être trouvée chez les Dan, les lignes de scarifications sous les yeux allant du nez aux tempes sont typiquement Wè. Les masques jouent un rôle prépondérant dans la société Wè. Chaque pan de la vie des Wè étant régi par les masques, il est opportun de parler d'une “culture de masques”. Ces derniers étaient les représentants directs et les médiateurs des vivants dans l'au-delà. Par la danse des masques, les vivants recherchaient l'approbation de leurs ancêtres. D'autres masques réglementaient la vie du village ou étaient utilisés lors de la circoncision. La bienveillance du masque était récompensée par des libations et des sacrifices observés dans ce masque sous la forme de trois charges magiques attachées au sommet du front. En 1978, Hélène Leloup mettait la culture du masque Wè sur le devant de la scène artistique parisienne avec l'exposition Guere-Wobe-Bete ; plusieurs masques présentés à cette occasion peuvent être comparés au masque Durand-Dessert (cf. n° 29). Avant d'entrer dans la collection, ce magnifique masque est passé entre les mains de deux grands connaisseurs de l'art africain de la seconde moitié du XXe siècle : André Fourquet et Alain Schoffel.