PIERRE-AUGUSTE RENOIR (1841-1919)
No VAT will be charged on the hammer price, but VA… Read more COLLECTION PAUL ROSENBERG
PIERRE-AUGUSTE RENOIR (1841-1919)

La danse à la campagne

Details
PIERRE-AUGUSTE RENOIR (1841-1919)
La danse à la campagne
signé 'Renoir' (en bas à gauche)
crayon Conté et encre de Chine sur papier
50 x 31.2 cm. (19¾ x 12 3/8 in.)
Exécuté en 1883
Provenance
Paul Rosenberg, Paris.
Paul Rosenberg & Co., New York (no. 910P).
Paul et Marguerite Rosenberg, Paris.
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
J. Rewald, Renoir Drawings, New York, 1946, no. 18 (illustré).
A. André, Renoir: Dessins, Paris, 1950, p. 4 (illustré).
Special notice
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Further details
'COUNTRYSIDE DANCE'; SIGNED LOWER LEFT; CONTE CRAYON AND INDIA INK ON PAPER.
Sale room notice
Cette oeuvre sera incluse dans le Tome II ou les Tomes suivants du catalogue raisonné des tableaux, pastels, dessins et aquarelles de Renoir en préparation par Guy-Patrice et Michel Dauberville aux Editions Bernheim-Jeune.

Lot Essay

Monsieur Guy-Patrice Dauberville a confirmé l'authenticité de cette oeuvre.

Durant l'automne 1883, à la demande de Paul Durand-Ruel, Renoir se lance dans l'exécution de trois de ses plus célèbres compositions: La danse à la ville, La danse à Bougival, et La danse à la campagne (fig. 1); (toutes les trois au Musée d'Orsay, Paris) qui seront présentées la même année lors de la rétrospective que lui consacre le célèbre marchand.

La danse à la campagne, dont le présent dessin est une étude des plus abouties, se présente comme le pendant de La danse à la ville. L'artiste joue sur l'opposition entre l'image d'une élégante danse de salon, quelque-peu conventionnelle de La danse à la ville et l'image d'un couple joyeux d'exécuter quelques pas improvisés. Tandis que l'élégante et élancée jeune femme de La danse à la ville évolue avec son cavalier dans un espace clos, sur un beau parquet, entouré de plantes d'intérieur; le modèle de La danse à la campagne, plus en rondeurs, foule l'herbe de ses pas. En effet, la scène se déroule à Chatou, dans une guinguette en bord de Seine. Le décor végétal encadrant le couple souligne l'impression de légèreté et de fraîcheur qui se dégage de cette composition.

A cet environnement champêtre sont associées l'idée de spontanéité et de plaisir immédiat. On imagine volontiers qu'entendant un air familier, le couple s'est empressé de quitter la table, laissant son repas de côté pour se lancer dans une danse rythmée. Le modèle de la jeune-fille, qui n'est autre qu'Aline Charigot, future Madame Renoir, invite, de sa mine réjouie, le spectateur à participer à cet heureux moment.

La légèreté de la composition pourtant particulièrement construite, la finesse du trait et l'aspect vaporeux donné par le fusain concourent à créer une unité harmonieuse qui résulte des voyages et recherches effectués par Renoir en 1881 et 1882 en Italie. L'artiste témoigne de ses découvertes picturales dans une lettre qu'il écrit sur le chemin du retour: "J'aurai, je crois, gagné cette grandeur et cette simplicité des peintres anciens [...] ainsi à force de voir le dehors, j'ai fini par ne plus voir que les grandes harmonies sans plus me préoccuper des petits détails qui éteignent le soleil au lieu de l'enflammer." En effet, dans le présent dessin, bien que l'artiste n'ait négligé aucun détail qui puisse éclairer la lecture de la scène: la coupe de glace à peine entamée, le verre à moitié plein, la silhouette d'une personne visible à l'arrière-plan comme pour nous rappeler qu'il s'agit là d'une démonstration réalisée en public; c'est l'impression d'ensemble, le sentiment de joie qui sont mis en avant.

Il est fort probable que le présent dessin ait été admiré chez Paul Rosenberg par Pablo Picasso. Dés le début des années 1920, le marchand installe l'artiste rue de la Boétie à côté de l'immeuble où il a sa galerie et son appartement. Les oeuvres du marchand inspirent très probablement l'artiste. En effet, dans Etudes, on retrouve plusieurs compositions sur la même toile, comme Renoir avait l'habitude de faire. De plus, le couple dansant en haut à gauche fait écho à la célèbre composition de Renoir (fig. 2).

In the autumn of 1883, at the request of Paul Durand-Ruel, Renoir began work on three of his most famous compositions: La danse à la ville, La danse à Bougival, and La danse à la campagne, (fig. 1, all three at the Musée d'Orsay, Paris), which would be presented the same year at the retrospective organized for him by the famous art dealer.

La danse à la campagne, for which this drawing is one of the most advanced studies, was presented as the counterpart to La danse à la ville. The artist plays on the opposition between the image of an elegant, although slightly unconventional, society dance in La danse à la ville and the image of a happy couple trying a few improvised steps. While the elegant and willowy young lady in La danse à la ville moves with her partner in an enclosed space on a beautiful parquet floor surrounded by indoor plants, the more voluptuous subject of La danse à la campagne dances on grass. The scene is set in Chatou at an open-air cafe on the banks of the Seine, and the background vegetation frames the couple in motion.

Ideas of spontaneity and instant pleasure are associated with this countryside environment. It is easy to imagine that hearing a familiar tune, the couple got up suddenly from the table, setting aside their meal to launch into a dance. The smiling face of the young girl - modelled by none other than Aline Charigot, the future Madame Renoir - invites the observer to join in this joyful moment.

The lightness of the composition, which is carefully constructed, the delicacy of the features and the misty appearance created by the charcoal, contribute to creating a harmonious unity which is a result of the travels undertaken by Renoir in 1881 and 1882 in Italy. The artist reveals his pictorial discoveries in a letter which he wrote as he was returning home: "I will, I think, attain the grandeur and simplicity of the ancient painters [...] so as a result of seeing the outside, I ended up seeing nothing but the great harmonies without taking any more notice of the petty details which extinguish the sun instead of making it burn brighter." And in this drawing, although the artist has not neglected any detail which could give meaning to the scene - the almost untouched ice-cream, the half-full glass, the outline of a person visible in the background as if to remind us that this scene is taking place in public - it is robust joy and happiness which is emphasized.

In early 1920, Picasso moved next door to Paul Rosenberg on rue de la Boétie and it is very likely that the artist had seen the present drawing at the gallery. Not only does the patch-work nature of the composition find echo in Renoir's late studies, but the dancing couple found in the upper left corner of Picasso's
Etudes was surely inspired by the celebrated master's work (fig. 2).

(fig.1) Pierre-Auguste Renoir, La danse à la campagne, 1883. Musée d'orsay, Paris.
(fig. 2) Pablo Picasso, Etudes, 1920-22.
Musée Picasso, Paris.

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