Lot Essay
L'ART DE LA NACRE GUJARAT
Les cabinets de curiosités, appelés Studiolo en italien et Kunstkammer (chambre des arts) ou Wunderkammer (chambre des merveilles) en allemand, comprennent aussi bien des exotica, éléments naturels regroupant les œufs d'autruche, les noix de coco, les coraux ou les minéraux que des artificialia, les œuvres dues à la main de l’Homme. Les coquillages exotiques font partie de la catégorie des naturalia et figurent parmi les objets les plus convoités aux XVIème et XVIIème siècles en Europe par les collectionneurs de Curiosa, pour qui la nacre aux reflets irisés évoque un monde lointain, celui des Indes et de l'Océan Pacifique. Seuls quelques collectionneurs pouvaient s'offrir ces trésors enrichis parfois de montures exécutées par les plus grands orfèvres et bijoutiers de leur temps. Ces objets luxueux en nacre à la fois merveilles de la nature et témoignages du savoir-faire humain se devaient de figurer dans les plus prestigieuses collections.
Avec leur dessin particulier - représentant probablement une fleur de lotus stylisée ou une feuille – le bassin et l’aiguière présentés ici sont caractéristiques de la production de Gujarat sur la côte ouest de l'Inde qui remonte au début du XVIème siècle. Leur exportation vers l'Europe démarre dès le second quart du XVIème siècle, comme le montrent un bassin et une aiguière conservés à Dresde. En effet, ces deux pièces sont très précisément datées: elles comportent des montures en argent exécutées par un orfèvre de Nuremberg vers 1530-40 (Syndram, loc. cit.). Toutefois, il faut attendre le développement du commerce indo-portugais à la fin du XVIème et au début du XVIIème siècle pour que ces objets en nacre arrivent en plus grand nombre en Europe. Parmi les rares pièces de Gujarat qui peuvent être datées précisément, citons un bassin avec des montures de vermeil portant des poinçons de Londres de 1621-22 (Jaffer, loc. cit.).
Les dimensions du plat, la provenance, le raffinement du dessin et l'extrême attention portée à l'exécution sont des critères de rareté et d'exception. Un plat similaire de part sa taille est passé en vente chez Christie’s à Paris, le 7 décembre 2005, lot 62 . L’aiguière a probablement été modifiée au niveau de la panse et restaurée au niveau du pied.
Les cabinets de curiosités, appelés Studiolo en italien et Kunstkammer (chambre des arts) ou Wunderkammer (chambre des merveilles) en allemand, comprennent aussi bien des exotica, éléments naturels regroupant les œufs d'autruche, les noix de coco, les coraux ou les minéraux que des artificialia, les œuvres dues à la main de l’Homme. Les coquillages exotiques font partie de la catégorie des naturalia et figurent parmi les objets les plus convoités aux XVIème et XVIIème siècles en Europe par les collectionneurs de Curiosa, pour qui la nacre aux reflets irisés évoque un monde lointain, celui des Indes et de l'Océan Pacifique. Seuls quelques collectionneurs pouvaient s'offrir ces trésors enrichis parfois de montures exécutées par les plus grands orfèvres et bijoutiers de leur temps. Ces objets luxueux en nacre à la fois merveilles de la nature et témoignages du savoir-faire humain se devaient de figurer dans les plus prestigieuses collections.
Avec leur dessin particulier - représentant probablement une fleur de lotus stylisée ou une feuille – le bassin et l’aiguière présentés ici sont caractéristiques de la production de Gujarat sur la côte ouest de l'Inde qui remonte au début du XVIème siècle. Leur exportation vers l'Europe démarre dès le second quart du XVIème siècle, comme le montrent un bassin et une aiguière conservés à Dresde. En effet, ces deux pièces sont très précisément datées: elles comportent des montures en argent exécutées par un orfèvre de Nuremberg vers 1530-40 (Syndram, loc. cit.). Toutefois, il faut attendre le développement du commerce indo-portugais à la fin du XVIème et au début du XVIIème siècle pour que ces objets en nacre arrivent en plus grand nombre en Europe. Parmi les rares pièces de Gujarat qui peuvent être datées précisément, citons un bassin avec des montures de vermeil portant des poinçons de Londres de 1621-22 (Jaffer, loc. cit.).
Les dimensions du plat, la provenance, le raffinement du dessin et l'extrême attention portée à l'exécution sont des critères de rareté et d'exception. Un plat similaire de part sa taille est passé en vente chez Christie’s à Paris, le 7 décembre 2005, lot 62 . L’aiguière a probablement été modifiée au niveau de la panse et restaurée au niveau du pied.