Lot Essay
Les coiffes ornées de peau d'hermine et d'un élément frontal sculpté ont, d'après les traditions orales natives, pour lointaine origine le peuple Nishga'a de la Vallée de la rivière Nass. A partir de là, la tradition s'est répandue à travers les échanges, les mariages inter-tribaux, et la guerre, d'abord chez les Tlingit puis les Haida, puis groupe après groupe dans la direction du sud, le long de la côte, et ce jusqu'au nord de l'île de Vancouver. La représentation et le sens de la "Danse de la Paix" sont restés plus ou moins intact sur ce territoire élargie, et sontencore célébrés aujourd'hui lors des cérémonies des Premières Nations (First Nations).
Les sculptures frontales les plus anciennes peuvent être stylistiquement rapprochées des populations Tsimshian (groupe linguistiquement lié au Nishga'a) et Tlingit, ce qui suggère que ces groupes furent les premiers sur la côte à adopter cette tradition, tandis que les Kwakwaka'wakw (Kwakiutl), qui introduirent cette danse autour du milieu du XIXème siècle, semblent être les derniers à l'avoir assimilé. Une danse comparable existe parmi les Nuuchahnulth de l'île de Vancouver, qui a probablement évolué à partir des mêmes origines à travers les Kwakwaka'wakw.
De nombreux exemplaires Tlingit sont souvent composés d'un groupe sculptural compact avec de nombreuses images, comme celui présenté ici, ou d'image unique avec différents éléments ornés de visages suggérant des créatures se chevauchant. Comme on peut le voir dans le développement au fil du temps des sculptures frontales Tsimshian, les plus anciennes figurant une arête sur le pourtour présentent seulement de fins motifs striés sur les bordures, peints de pigment bleu-vert ici, sans incrustations ni d'ajouts de coquille d'ormeau. Comme ces coquilles, qui étaient échangées depuis le lointain rivage du Pacifique en Californie ou au Mexique, devinrent plus abondantes avec l'arrivée de commerçants étrangers à la côte océanique, son utilisation en quantité se développa; comme exprimé ici par l'embellissement de la présente sculpture au niveau de sa bordure ainsi que des yeux, des oreilles, des narines, de la bouche et des mains de la figure principale et des yeux du personnage secondaire. L'iconographie de cette sculpture frontale semble figurer deux personnages humains, bien que la figure principale présente davantage d'éléments zoomorphes. Identifier exactement qui ou que sont ces êtres est difficile sans connaître le contexte originel de création, le propriétaire de l'objet ainsi que son sculpteur, tous deux détenteurs du sens de ces images. En général, nous pouvons affirmer que sont le plus souvent immortalisés par la sculpture des ancêtres précis, ainsi que d'importants personnages liés à l'histoire du clan et à la mythologie. Des pièces comme celle-ci continuent d'être utilisées pour les mêmes raisons que par le passé; interagir avec les esprits de ces personnages ou créatures afin d'obtenir leur aide pour préserver les vies et la santé des membres du clan et de conforter les âmes en deuil.
La tradition artistique Tlingit transparait de manière visible sur cette sculpture frontale, exprimée dans un style caractéristique de la seconde moitié du XIXème siècle. Les traditionnelles couleurs bleu-vert et vermillon utilisées ici sont des pigments minéraux. Le bleu-vert est issu du minerai de fer, également nommé céladonite ou glauconite. Trouvé dans la nature et finement réduit en poudre, le pigment est mélangé avec un liant fait d'albumen d'oeufs de saumon, résultant en une peinture résistante. La poudre de rouge vermillon était acquise par échange via la Chine ou l'Angleterre. Ce pigment mélangé au même liant, avait été introduit dès la fin du XVIIIème siècle, lors des premiers échanges avec les étrangers, et était utilisé jusqu'à la fin du XIXème siècle, lorsque les peintures commerciales firent leur apparition.
Les sculptures frontales les plus anciennes peuvent être stylistiquement rapprochées des populations Tsimshian (groupe linguistiquement lié au Nishga'a) et Tlingit, ce qui suggère que ces groupes furent les premiers sur la côte à adopter cette tradition, tandis que les Kwakwaka'wakw (Kwakiutl), qui introduirent cette danse autour du milieu du XIXème siècle, semblent être les derniers à l'avoir assimilé. Une danse comparable existe parmi les Nuuchahnulth de l'île de Vancouver, qui a probablement évolué à partir des mêmes origines à travers les Kwakwaka'wakw.
De nombreux exemplaires Tlingit sont souvent composés d'un groupe sculptural compact avec de nombreuses images, comme celui présenté ici, ou d'image unique avec différents éléments ornés de visages suggérant des créatures se chevauchant. Comme on peut le voir dans le développement au fil du temps des sculptures frontales Tsimshian, les plus anciennes figurant une arête sur le pourtour présentent seulement de fins motifs striés sur les bordures, peints de pigment bleu-vert ici, sans incrustations ni d'ajouts de coquille d'ormeau. Comme ces coquilles, qui étaient échangées depuis le lointain rivage du Pacifique en Californie ou au Mexique, devinrent plus abondantes avec l'arrivée de commerçants étrangers à la côte océanique, son utilisation en quantité se développa; comme exprimé ici par l'embellissement de la présente sculpture au niveau de sa bordure ainsi que des yeux, des oreilles, des narines, de la bouche et des mains de la figure principale et des yeux du personnage secondaire. L'iconographie de cette sculpture frontale semble figurer deux personnages humains, bien que la figure principale présente davantage d'éléments zoomorphes. Identifier exactement qui ou que sont ces êtres est difficile sans connaître le contexte originel de création, le propriétaire de l'objet ainsi que son sculpteur, tous deux détenteurs du sens de ces images. En général, nous pouvons affirmer que sont le plus souvent immortalisés par la sculpture des ancêtres précis, ainsi que d'importants personnages liés à l'histoire du clan et à la mythologie. Des pièces comme celle-ci continuent d'être utilisées pour les mêmes raisons que par le passé; interagir avec les esprits de ces personnages ou créatures afin d'obtenir leur aide pour préserver les vies et la santé des membres du clan et de conforter les âmes en deuil.
La tradition artistique Tlingit transparait de manière visible sur cette sculpture frontale, exprimée dans un style caractéristique de la seconde moitié du XIXème siècle. Les traditionnelles couleurs bleu-vert et vermillon utilisées ici sont des pigments minéraux. Le bleu-vert est issu du minerai de fer, également nommé céladonite ou glauconite. Trouvé dans la nature et finement réduit en poudre, le pigment est mélangé avec un liant fait d'albumen d'oeufs de saumon, résultant en une peinture résistante. La poudre de rouge vermillon était acquise par échange via la Chine ou l'Angleterre. Ce pigment mélangé au même liant, avait été introduit dès la fin du XVIIIème siècle, lors des premiers échanges avec les étrangers, et était utilisé jusqu'à la fin du XIXème siècle, lorsque les peintures commerciales firent leur apparition.