Lot Essay
« En ce qui concerne l’aplat, la difficulté c’est de lui donner la vie. Aussi à travers l’aplat, je cherche une transparence. La transparence donne la vie. C’est comme l’œuf et le jaune. On sent qu’il y a quelque chose à l’intérieur. C’est couleur sur couleur comme chez les Egyptiens. » Serge Poliakoff
C’est en apposant méthodiquement différentes couches de pigments sur la toile que Serge Poliakoff donne la profondeur des formes qui font la beauté de ses toiles. Le bleu sous-jacent de Composition (1959) transperce ici le rouge crimson, ajoutant volume à la forme. La surface du tableau ondule ainsi au gré de la transparence des couleurs.
En 1959, la réputation de l’artiste n’est plus à faire. Célébré à l’international, Poliakoff expose à Bruxelles, Cologne, New York, mais aussi à Amsterdam et Milan. On situe dorénavant son œuvre dans l’histoire de la peinture du XXe. Trois ans plus tard, il représentera la France à la biennale de Venise. A travers cette notoriété transparait un artiste au sommet de son art. Composition (1959) témoigne de cette maitrise. Des aplats de couleurs texturées tapissent élégamment la toile, faisant intensément vibrer l’espace pictural. La couleur délimite à elle seule l’ajustement des formes, la ligne n’étant plus que suggérée. « Le contour de la forme doit être précis, mais libre, et la forme, cependant doit sembler coupée aux ciseaux. » Cité in G. Durozoi, Serge Poliakoff, Angers, 2001 p.50
Poliakoff délaisse la ligne et la dimension graphique en faveur de la pâte et la couleur, élaborant ainsi un style véritablement unique. Le plan chromatique est devenu autosuffisant. Les formes n’ont plus besoin d’être définies par le biais d’un modérateur, elles se suffisent à elle-même.
“When it comes to flat surfaces, the challenge is giving them life. Through flat blocks, I am seeking transparency. Transparency gives life. It is like the egg and the yolk. One senses there is something inside. It’s colour on colour as with the Egyptians.” Serge Poliakoff
By methodically applying different layers of pigment to the canvas, Serge Poliakoff gave depth to the forms that lend beauty to his canvases. The underlying blue in Composition (1959) occasionally pierces through the crimson red, adding volume to the shape. It causes the surface of the painting to ripple with the transparency of the colours.
In 1959, the artist’s reputation is well established. Celebrated internationally, Poliakoff is shown in Brussels, Cologne, New York, Amsterdam and Milan. His oeuvre finds its place in the history of 20th-century painting. Three years later, he would represent France at the Venice Biennale. Beyond the fame is an artist at the peak of his art. Composition (1959) bears witness to this mastery. Textured blocks of colour elegantly populate the canvas, causing the pictorial space to vibrate with intensity. The colour alone delineates the alignment of the forms, and lines are no more than a suggestion. “The outline of the shape must be precise, but free, and the shape must somehow appear to be cut out with scissors.” Quoted in G. Durozoi, Serge Poliakoff, Angers, 2001 p. 50
Poliakoff relinquishes lines and the graphic dimension in favour of pastes and colour, thus developing a truly unique style. The chromatic plane becomes self-sufficient. The shapes no longer need to be defined through a moderator, they suffice unto themselves.
C’est en apposant méthodiquement différentes couches de pigments sur la toile que Serge Poliakoff donne la profondeur des formes qui font la beauté de ses toiles. Le bleu sous-jacent de Composition (1959) transperce ici le rouge crimson, ajoutant volume à la forme. La surface du tableau ondule ainsi au gré de la transparence des couleurs.
En 1959, la réputation de l’artiste n’est plus à faire. Célébré à l’international, Poliakoff expose à Bruxelles, Cologne, New York, mais aussi à Amsterdam et Milan. On situe dorénavant son œuvre dans l’histoire de la peinture du XXe. Trois ans plus tard, il représentera la France à la biennale de Venise. A travers cette notoriété transparait un artiste au sommet de son art. Composition (1959) témoigne de cette maitrise. Des aplats de couleurs texturées tapissent élégamment la toile, faisant intensément vibrer l’espace pictural. La couleur délimite à elle seule l’ajustement des formes, la ligne n’étant plus que suggérée. « Le contour de la forme doit être précis, mais libre, et la forme, cependant doit sembler coupée aux ciseaux. » Cité in G. Durozoi, Serge Poliakoff, Angers, 2001 p.50
Poliakoff délaisse la ligne et la dimension graphique en faveur de la pâte et la couleur, élaborant ainsi un style véritablement unique. Le plan chromatique est devenu autosuffisant. Les formes n’ont plus besoin d’être définies par le biais d’un modérateur, elles se suffisent à elle-même.
“When it comes to flat surfaces, the challenge is giving them life. Through flat blocks, I am seeking transparency. Transparency gives life. It is like the egg and the yolk. One senses there is something inside. It’s colour on colour as with the Egyptians.” Serge Poliakoff
By methodically applying different layers of pigment to the canvas, Serge Poliakoff gave depth to the forms that lend beauty to his canvases. The underlying blue in Composition (1959) occasionally pierces through the crimson red, adding volume to the shape. It causes the surface of the painting to ripple with the transparency of the colours.
In 1959, the artist’s reputation is well established. Celebrated internationally, Poliakoff is shown in Brussels, Cologne, New York, Amsterdam and Milan. His oeuvre finds its place in the history of 20th-century painting. Three years later, he would represent France at the Venice Biennale. Beyond the fame is an artist at the peak of his art. Composition (1959) bears witness to this mastery. Textured blocks of colour elegantly populate the canvas, causing the pictorial space to vibrate with intensity. The colour alone delineates the alignment of the forms, and lines are no more than a suggestion. “The outline of the shape must be precise, but free, and the shape must somehow appear to be cut out with scissors.” Quoted in G. Durozoi, Serge Poliakoff, Angers, 2001 p. 50
Poliakoff relinquishes lines and the graphic dimension in favour of pastes and colour, thus developing a truly unique style. The chromatic plane becomes self-sufficient. The shapes no longer need to be defined through a moderator, they suffice unto themselves.