Lot Essay
Reconfiguration radicale de la figure humaine : magie ou sculpture ? L’artiste Yimar, à l’origine de cette statue remarquable, se dévoile ici comme un véritable précurseur de la sculpture moderne. Dans ce sens, il suffit d’évoquer les différentes versions de Femme (debout) d’Alberto Giacometti (1950, 1957-58) ou encore, quant au détail central des crochets opposés, l’œuvre Three Points d’Henry Moore (1939-40). La déconstruction de la figure humaine en éléments disjoints : colonne vertébrale-côtes-jambe, - ensemble dominé par la tête disproportionnée -, s’accentue ici davantage grâce au jeu de correspondances entre la représentation du volume et sa réduction formelle en deux dimensions. Cette solution plastique est évocatrice des différentes tentatives d’abstraction des grands maîtres occidentaux de la sculpture moderne. Effectivement, l’ambiguïté que l’on dénote ici, entre perspective frontale et vue de profil, incarne, avant la lettre, les efforts de reconstruire la figure humaine à partir d’une vue latérale remontant aux premiers essais d’Auguste Rodin au début du XXe siècle.
Bien qu’une seule figure Yipwon entra dans la collection du Musée de Berlin en 1913 (Kelm, H., Kunst vom Sepik, Berlin, 1968, vol. III, n° 31), il a fallu attendre un peu moins d’un demi-siècle pour que cet art nous soit profondément révélé. A l’instar de deux autres œuvres comparables, la présente sculpture Yipwon de l’ancienne collection de Nelson Rockefeller est l’une des premières à être connue. Huit ans avant l’exposition aujourd’hui mythique The Caves of Karawari organisée en 1968 par Maurice Bonnefoy à la D’Arcy Gallery, l’exposition pionnière Three Regions of Melanesian Art qui se tint en 1960 au Museum of Primitive Art et dont la sculpture présente faisait partie, fut effectivement révélatrice d’une expérience visuelle totalement inédite pour l’époque.
Bien qu’une seule figure Yipwon entra dans la collection du Musée de Berlin en 1913 (Kelm, H., Kunst vom Sepik, Berlin, 1968, vol. III, n° 31), il a fallu attendre un peu moins d’un demi-siècle pour que cet art nous soit profondément révélé. A l’instar de deux autres œuvres comparables, la présente sculpture Yipwon de l’ancienne collection de Nelson Rockefeller est l’une des premières à être connue. Huit ans avant l’exposition aujourd’hui mythique The Caves of Karawari organisée en 1968 par Maurice Bonnefoy à la D’Arcy Gallery, l’exposition pionnière Three Regions of Melanesian Art qui se tint en 1960 au Museum of Primitive Art et dont la sculpture présente faisait partie, fut effectivement révélatrice d’une expérience visuelle totalement inédite pour l’époque.