Lot Essay
En 1916, au moment même où il s’engage résolument vers une sculpture cubiste pour « faire de la vraie et belle sculpture » (lettre à Léonce Rosenberg), Jacques Lipchitz se passionne pour la sculpture africaine, au point qu’il avouera à Léonce Rosenberg : « le bois me tente beaucoup en ce moment ». Sous l’influence directe de l’art africain s’ouvre alors une série d’œuvres fortes où son génie s’exprime pleinement pour la première fois, pour ne citer que la série de Figures démontables.
L’idée d’une sculpture « mathématique », partant de l’abstrait pour aboutir au concret incitera Lipchitz à « construire la figure à partir de ses formes abstraites, et non pas seulement en simplifiant et en géométrisant une figure réaliste » (Lipchitz, J., My Life in Sculpture, New York, 1972, p. 18).
Et si Lipchitz avait connu cette superbe statue Dogon ? Devant cette œuvre imposante, pour citer William Rubin, « on ne peut que s‘imaginer comment le Brancusi ou Lipchitz de l’année 1915 aurait savouré la grande statuaire Dogon que nous connaissons aujourd’hui. Ces sculptures n’auraient que confirmé davantage les solutions audacieuses de ces modernistes […] » (Rubin, W., préface du catalogue in Leloup, H., Dogon Statuary, Strasbourg, 1994).
L’abstraction est ici sublimée dans un jeu subtil et équilibré d’espaces vides et pleins, organisés à l’aide de plans triangulaires superposés. Le modelé est rythmé par une série de volumes pyramidaux se succédant et s’opposant. Œuvre lipchitzienne avant la lettre, cette sculpture unique résume à elle toute seule les meilleures qualités plastiques de la statuaire Dogon et son universalité.
L’idée d’une sculpture « mathématique », partant de l’abstrait pour aboutir au concret incitera Lipchitz à « construire la figure à partir de ses formes abstraites, et non pas seulement en simplifiant et en géométrisant une figure réaliste » (Lipchitz, J., My Life in Sculpture, New York, 1972, p. 18).
Et si Lipchitz avait connu cette superbe statue Dogon ? Devant cette œuvre imposante, pour citer William Rubin, « on ne peut que s‘imaginer comment le Brancusi ou Lipchitz de l’année 1915 aurait savouré la grande statuaire Dogon que nous connaissons aujourd’hui. Ces sculptures n’auraient que confirmé davantage les solutions audacieuses de ces modernistes […] » (Rubin, W., préface du catalogue in Leloup, H., Dogon Statuary, Strasbourg, 1994).
L’abstraction est ici sublimée dans un jeu subtil et équilibré d’espaces vides et pleins, organisés à l’aide de plans triangulaires superposés. Le modelé est rythmé par une série de volumes pyramidaux se succédant et s’opposant. Œuvre lipchitzienne avant la lettre, cette sculpture unique résume à elle toute seule les meilleures qualités plastiques de la statuaire Dogon et son universalité.