Lot Essay
Dans Le ventre de Paris, paru en 1873, Émile Zola (1840-1902) imagine le personnage d’un peintre, Claude Lantier, artiste naturaliste comme l'était l’auteur du roman. Le peintre fictif se rend presque quotidiennement au – alors 'nouveau' – marché des Halles, bâti à partir de 1852. Il est fasciné par la modernité de cette '[...] Babylone de métal, d’une légèreté hindoue, traversée par des terrasses suspendues, des couloirs aériens, des ponts volants jetés sur le vide [...]' (É. Zola, Le ventre de Paris, Paris, 1873, p. 270). Le lieu concentrant tant d’effervescence exige du peintre Lantier l’observation fidèle de ce 'débordement de nourriture, qui monte au beau milieu de Paris' (É. Zola, op. cit., p. 58) et que l’auteur compare à une 'mer' de légumes, ou à un 'fleuve de verdure' (É. Zola, op. cit., p. 62).
Hors de la fiction, l’édifice répondant aux volontés hygiénistes de l’Empereur Napoléon III (1808-1873) avait en effet fasciné les premiers artistes photographes. Ce lieu si moderne en plein cœur d’un Paris encore médiéval avait accompagné la naissance de ce médium (voir notamment Célestin Thévenot, 'Les Halles en 1896', Paris Moderne, janvier 1897, 4) mais peu de peintres s’étaient encore 'confrontés' au bâtiment. Le peintre Victor Gabriel Gilbert (1847-1933) en releva le défi au point d’être surnommé le 'peintre des marchés' ou le 'peintre des Halles' (E. Montrosier, 'Victor Gilbert', Les artistes modernes, Paris, 1884, p. 26).
Aux salons de 1878, 1879, 1880 et 1881, Gilbert présenta au moins un tableau décrivant les halles de Paris. Voulant peut-être rendre hommage à Lantier, artiste dont le lecteur ne fera qu’imaginer les œuvres, il illustrera le roman de Zola en élevant des scènes naturalistes au grand Genre comme Zola avait élevé la description d’un marché en métaphore d’une époque et de la lutte des classes. Une autre composition du pavillon des poissons, pavillon, jadis au nord du marché, au croisement des rues Lescot et Rambuteau, avait d’ailleurs remporté une médaille à l'artiste au Salon de 1880.
Ce lieu si emblématique de Paris prenant déjà place à l'endroit-même où existait un marché au XIIe siècle devait déménager en 1969. Les douze pavillons, répartis en groupe de six et séparés par une allée centrale, fermèrent les uns à la suite des autres. Fin février 1969, le premier marché à fermer est celui des fleurs, le lendemain c'est au tour de celui des fruits et légumes, ensuite celui des produits laitiers et enfin le 29 février, celui des produits de la mer, représenté dans notre peinture. Tous furent détruits à partir de 1971 à l'exception du pavillon n°8, pavillon des oeufs et de la volaille, qui fut reconstruit en banlieue parisienne, à Nogeant-sur-Marne.
Nous remercions M. Noé Willer de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre, celle-ci prend place dans les archives de l'artiste. Un certificat pourra être remis à la charge de l'acquéreur.
Hors de la fiction, l’édifice répondant aux volontés hygiénistes de l’Empereur Napoléon III (1808-1873) avait en effet fasciné les premiers artistes photographes. Ce lieu si moderne en plein cœur d’un Paris encore médiéval avait accompagné la naissance de ce médium (voir notamment Célestin Thévenot, 'Les Halles en 1896', Paris Moderne, janvier 1897, 4) mais peu de peintres s’étaient encore 'confrontés' au bâtiment. Le peintre Victor Gabriel Gilbert (1847-1933) en releva le défi au point d’être surnommé le 'peintre des marchés' ou le 'peintre des Halles' (E. Montrosier, 'Victor Gilbert', Les artistes modernes, Paris, 1884, p. 26).
Aux salons de 1878, 1879, 1880 et 1881, Gilbert présenta au moins un tableau décrivant les halles de Paris. Voulant peut-être rendre hommage à Lantier, artiste dont le lecteur ne fera qu’imaginer les œuvres, il illustrera le roman de Zola en élevant des scènes naturalistes au grand Genre comme Zola avait élevé la description d’un marché en métaphore d’une époque et de la lutte des classes. Une autre composition du pavillon des poissons, pavillon, jadis au nord du marché, au croisement des rues Lescot et Rambuteau, avait d’ailleurs remporté une médaille à l'artiste au Salon de 1880.
Ce lieu si emblématique de Paris prenant déjà place à l'endroit-même où existait un marché au XIIe siècle devait déménager en 1969. Les douze pavillons, répartis en groupe de six et séparés par une allée centrale, fermèrent les uns à la suite des autres. Fin février 1969, le premier marché à fermer est celui des fleurs, le lendemain c'est au tour de celui des fruits et légumes, ensuite celui des produits laitiers et enfin le 29 février, celui des produits de la mer, représenté dans notre peinture. Tous furent détruits à partir de 1971 à l'exception du pavillon n°8, pavillon des oeufs et de la volaille, qui fut reconstruit en banlieue parisienne, à Nogeant-sur-Marne.
Nous remercions M. Noé Willer de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre, celle-ci prend place dans les archives de l'artiste. Un certificat pourra être remis à la charge de l'acquéreur.