VICTOR GABRIEL GILBERT (PARIS 1847-1933)
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VICTOR GABRIEL GILBERT (PARIS 1847-1933)

Le pavillon de la Marée aux Halles-Centrales de Paris

Details
VICTOR GABRIEL GILBERT (PARIS 1847-1933)
Le pavillon de la Marée aux Halles-Centrales de Paris
signé et daté 'Victor Gilbert / 1881' (en bas, à gauche)
huile sur toile
86 x 122,5 cm (34 x 48 in.)
Provenance
Collection particulière, Newcastle, Grande-Bretagne.
Vente Christie's, Londres, 24 novembre 1989, lot 32.
Collection particulière, Paris, France.
Literature
Probablement E. Montrosier, 'Victor Gilbert', Les Artistes modernes, Paris, 1884, quatrième partie, p. 27.
Exhibited
Probablement Paris, palais des Champs-Élysées, Salon des Artistes français, 1881, n°989.
Special notice
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Further details
VICTOR GABRIEL GILBERT, THE FISH PAVILION AT LES HALLES-CENTRALES OF PARIS, OIL ON CANVAS, SIGNED AND DATED

In Le ventre de Paris, published in 1873, Émile Zola (1840-1902) imagines the character of a realist painter Claude Lantier. In the novel, the fictive painter goes every day to the, then new, Halles market, built from 1852. He is fascinated by the modernity of this ‘[…] metal Babylone, of an Hindi lightness, traversed with suspended terraces and aerial corridoes, flying bridges thrown over the emptiness […]’ ('[...] Babylone de métal, d’une légèreté hindoue, traversée par des terrasses suspendues, des couloirs aériens, des ponts volants jetés sur le vide [...]') (É. Zola, Le ventre de Paris, Paris, 1873, p. 270). To the painter, the effervescence of the site requires rigorous observation of this ‘overflowing of food, rising in the middle of Paris ‘ ('débordement de nourriture, qui monte au beau milieu de Paris') (É. Zola, op. cit., p. 58), which the author compares to a ‘sea’ of vegetables or a ‘river of greenery’ ('fleuve de verdure') (É. Zola, op. cit., p. 62).

Outside of the literary world, the building, which was an answer to Emperor Napoléon’s III (1808-18773) sanitary demands and reforms, fascinated the first photographers. Whilst this modern building, situated at the heart of a still medieval Paris, had accompagnied the birth of the medium (namely Célestin Thévenot, 'Les Halles en 1896', Paris Moderne, janvier 1897, 4), painters were reluctant to confront the building. Victor Gabriel Gilbert’s (1847-1933) willingness to face up to the challenge earned him the nicknames of the ‘painter of the markets’ (‘peintre des marchés’) and ‘painter of the Halles’ (‘peintre des Halles’) (E. Montrosier, 'Victor Gilbert', Les artistes modernes, Paris, 1884, p. 26).

At each of the 1878, 1879, 1880 and 1881 Salons, Gilbert exhibited at least one painting depicting the Halles of Paris. Perhaps wishing to pay tribute to Lantier, an artist whose painting the reader will never see, Gilbert illustrated Zola’s novel with realist images elevated to the status of history painting, in the same way that Zola had turned his description of a market into a metaphor for their time’s prevailing class politics. Another composition by Gilbert depicting the fish pavilion, which was at the time in the north of the market, at the intersection of Lescot and Rambuteau streets, had been awarded a medal in the 1880 Salon.

This emblematic Parisian landmark, situated on the same spot as its 12th-century predecessor, would move in 1969. The twelve pavilions, divided in groups of 6 and separated by a central alley, were to close one after the other. The first to close, in February 1969, is the flower market, followed by the fruits and vegetables, then the dairy products and finally, on the 29th of February, the seafood pavilion, represented here. All were destroyed from 1971 with the exception of pavilion n°8, which sold eggs and poultry, and which was rebuilt in the vicinity of Paris, in Nogeant-sur-Marne.

We would like to thank M. Noé Willer for confirming the authenticity of the work which is included in the artist’s archives. A certificate of authenticity can be provided at the buyer’s discretion and expense.

Brought to you by

Pierre Etienne
Pierre Etienne International Director, Deputy Chairman, Old Master Paintings

Lot Essay

Dans Le ventre de Paris, paru en 1873, Émile Zola (1840-1902) imagine le personnage d’un peintre, Claude Lantier, artiste naturaliste comme l'était l’auteur du roman. Le peintre fictif se rend presque quotidiennement au – alors 'nouveau' – marché des Halles, bâti à partir de 1852. Il est fasciné par la modernité de cette '[...] Babylone de métal, d’une légèreté hindoue, traversée par des terrasses suspendues, des couloirs aériens, des ponts volants jetés sur le vide [...]' (É. Zola, Le ventre de Paris, Paris, 1873, p. 270). Le lieu concentrant tant d’effervescence exige du peintre Lantier l’observation fidèle de ce 'débordement de nourriture, qui monte au beau milieu de Paris' (É. Zola, op. cit., p. 58) et que l’auteur compare à une 'mer' de légumes, ou à un 'fleuve de verdure' (É. Zola, op. cit., p. 62).

Hors de la fiction, l’édifice répondant aux volontés hygiénistes de l’Empereur Napoléon III (1808-1873) avait en effet fasciné les premiers artistes photographes. Ce lieu si moderne en plein cœur d’un Paris encore médiéval avait accompagné la naissance de ce médium (voir notamment Célestin Thévenot, 'Les Halles en 1896', Paris Moderne, janvier 1897, 4) mais peu de peintres s’étaient encore 'confrontés' au bâtiment. Le peintre Victor Gabriel Gilbert (1847-1933) en releva le défi au point d’être surnommé le 'peintre des marchés' ou le 'peintre des Halles' (E. Montrosier, 'Victor Gilbert', Les artistes modernes, Paris, 1884, p. 26).

Aux salons de 1878, 1879, 1880 et 1881, Gilbert présenta au moins un tableau décrivant les halles de Paris. Voulant peut-être rendre hommage à Lantier, artiste dont le lecteur ne fera qu’imaginer les œuvres, il illustrera le roman de Zola en élevant des scènes naturalistes au grand Genre comme Zola avait élevé la description d’un marché en métaphore d’une époque et de la lutte des classes. Une autre composition du pavillon des poissons, pavillon, jadis au nord du marché, au croisement des rues Lescot et Rambuteau, avait d’ailleurs remporté une médaille à l'artiste au Salon de 1880.

Ce lieu si emblématique de Paris prenant déjà place à l'endroit-même où existait un marché au XIIe siècle devait déménager en 1969. Les douze pavillons, répartis en groupe de six et séparés par une allée centrale, fermèrent les uns à la suite des autres. Fin février 1969, le premier marché à fermer est celui des fleurs, le lendemain c'est au tour de celui des fruits et légumes, ensuite celui des produits laitiers et enfin le 29 février, celui des produits de la mer, représenté dans notre peinture. Tous furent détruits à partir de 1971 à l'exception du pavillon n°8, pavillon des oeufs et de la volaille, qui fut reconstruit en banlieue parisienne, à Nogeant-sur-Marne.

Nous remercions M. Noé Willer de nous avoir confirmé l'authenticité de cette œuvre, celle-ci prend place dans les archives de l'artiste. Un certificat pourra être remis à la charge de l'acquéreur.

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