Lot Essay
Si Victor Hugo aime jouer avec les mots dans ces dessins, il le fait très souvent avec son propre prénom et nom telle une carte de visite. C’est plus rarement le cas, comme ici, avec le mot ‘Souvenir’. Jean Massin classe ces dessins parmi ‘les œuvres qui partent d’une évocation proche ou lointaine d’un souvenir mais où l’imaginaire l’emporte de quelque façon sur l’observé’. Ce qu’il caractérise en d’autres termes ‘du réel au surréel’ (J. Massin, Victor Hugo. Œuvres complètes, 1967, II. Œuvres graphiques, sous le n° 446).
D’autres dessins de cette série ‘Souvenir’ sont conservés à la Maison Victor Hugo à Paris et sur l'un d’entre eux, le mot ‘Souvenir’ fait réellement partie intégrante de l’œuvre ; il a été offert à son amante Léonie d’Aunet, femme du peintre François-Auguste Biard (inv. 926 ; G. Audinet, Victor Hugo. Dessins, Paris, 2020, no 154).
Techniquement, la présence subtile du lavis bleu qui vient réveiller l’ensemble du paysage au lavis brun est plus rare dans l’œuvre graphique de Hugo mais se retrouve néanmoins sur deux autres Paysages avec clochers conservés à la Maison Victor Hugo à Paris (inv. 993, 1000 ; Audinet, op. cit., 2020, nos. 94-95) et trois autres ‘cartes de visites’ dessinées, si caractéristiques avec cette large signature ‘Victor Hugo’ marquée à l’encre rouge (Maison Victor Hugo, inv. 43, 923 et L.2015.0.31FOL21 ; Audinet, op. cit., 2020, nos 143, 150, 152).
D’une provenance prestigieuse pour les dessins de Victor Hugo, ce paysage fantastique a appartenu à Louise Bertin (1805-1877), compositrice, pianiste et grande amie de l’artiste. Elle est la fille de Louis-François Bertin (1766-1841), directeur du Journal des débats et membre des cercles les plus éminents de Paris durant la première moitié du XIXe siècle et donc le célèbre portrait peint par Jean-Auguste Dominique Ingres en 1832 est conservé au musée du Louvre (inv. RF 1071). C’est probablement grâce à son salon littéraire que Victor Hugo rencontre Louise Bertin avec qui il va nouer des liens d’amitié très fort. Il passera, avec sa famille, de nombreux séjours dans la propriété familiale des Bertin en Bièvres : le Château des Roches. Plusieurs lettres témoignent de l’amitié entre les enfants Hugo et Louise Bertin, notamment Léopoldine, en témoigne une lettre autographe à quatre mains, écrite par Victor Hugo et sa fille, datée du 18 octobre 1832 : ‘Ma chère Louise, je suis bien fâchée de t'avoir quittée car je m'ennuis beaucoup ici depuis que je ne te vois pas’ (vente Christie’s, Paris, 28 novembre 2017, lot 454). En 1836, Hugo réalise un livret d’opéra intitulé La Esmeralda, à partir de son roman Notre-Dame de Paris (1831), qu’il offre à Louise Bertin.
Resté dans la même famille depuis que Victor Hugo l’a offert à Louise Bertin, ce paysage onirique, assorti d’un vers qui semble inédit dans l’œuvre littéraire de l’artiste, inscrit en bas à droite, apparaît aujourd’hui sur le marché pour la première fois.
Nous remercions Pierre Georgel d’avoir confirmé l’attribution. Le dessin sera inclus dans le catalogue raisonné des dessins de l'artiste en préparation.
D’autres dessins de cette série ‘Souvenir’ sont conservés à la Maison Victor Hugo à Paris et sur l'un d’entre eux, le mot ‘Souvenir’ fait réellement partie intégrante de l’œuvre ; il a été offert à son amante Léonie d’Aunet, femme du peintre François-Auguste Biard (inv. 926 ; G. Audinet, Victor Hugo. Dessins, Paris, 2020, no 154).
Techniquement, la présence subtile du lavis bleu qui vient réveiller l’ensemble du paysage au lavis brun est plus rare dans l’œuvre graphique de Hugo mais se retrouve néanmoins sur deux autres Paysages avec clochers conservés à la Maison Victor Hugo à Paris (inv. 993, 1000 ; Audinet, op. cit., 2020, nos. 94-95) et trois autres ‘cartes de visites’ dessinées, si caractéristiques avec cette large signature ‘Victor Hugo’ marquée à l’encre rouge (Maison Victor Hugo, inv. 43, 923 et L.2015.0.31FOL21 ; Audinet, op. cit., 2020, nos 143, 150, 152).
D’une provenance prestigieuse pour les dessins de Victor Hugo, ce paysage fantastique a appartenu à Louise Bertin (1805-1877), compositrice, pianiste et grande amie de l’artiste. Elle est la fille de Louis-François Bertin (1766-1841), directeur du Journal des débats et membre des cercles les plus éminents de Paris durant la première moitié du XIXe siècle et donc le célèbre portrait peint par Jean-Auguste Dominique Ingres en 1832 est conservé au musée du Louvre (inv. RF 1071). C’est probablement grâce à son salon littéraire que Victor Hugo rencontre Louise Bertin avec qui il va nouer des liens d’amitié très fort. Il passera, avec sa famille, de nombreux séjours dans la propriété familiale des Bertin en Bièvres : le Château des Roches. Plusieurs lettres témoignent de l’amitié entre les enfants Hugo et Louise Bertin, notamment Léopoldine, en témoigne une lettre autographe à quatre mains, écrite par Victor Hugo et sa fille, datée du 18 octobre 1832 : ‘Ma chère Louise, je suis bien fâchée de t'avoir quittée car je m'ennuis beaucoup ici depuis que je ne te vois pas’ (vente Christie’s, Paris, 28 novembre 2017, lot 454). En 1836, Hugo réalise un livret d’opéra intitulé La Esmeralda, à partir de son roman Notre-Dame de Paris (1831), qu’il offre à Louise Bertin.
Resté dans la même famille depuis que Victor Hugo l’a offert à Louise Bertin, ce paysage onirique, assorti d’un vers qui semble inédit dans l’œuvre littéraire de l’artiste, inscrit en bas à droite, apparaît aujourd’hui sur le marché pour la première fois.
Nous remercions Pierre Georgel d’avoir confirmé l’attribution. Le dessin sera inclus dans le catalogue raisonné des dessins de l'artiste en préparation.