Lot Essay
La guerre de Hollande, qui opposa entre 1672 et 1678 la France et ses alliés à la Quadruple-Alliance, à laquelle appartenaient les Provinces-Unies, a eu de lourdes répercussions économiques sur la production artistique hollandaise. Le nombre de peintres et de riches mécènes s’étant drastiquement réduit, leur relation évolua vers une situation de dépendance des peintres envers leurs commanditaires. La principale conséquence fut l’évolution de l’œuvre des peintres : contrairement à la première partie du XVIIe siècle, période durant laquelle les artistes hollandais se spécialisaient dans un genre pictural bien particulier, les peintres de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle se doivent d’élargir le champ de leur production à des genres variés afin de répondre à la demande des désormais peu nombreux riches amateurs de peinture (J. Aono, op. cit., p. 252).
Willem van Mieris est l’exemple type de ces peintres dont la satisfaction des collectionneurs fut le fil conducteur de leurs compositions. Si l’œuvre de van Mieris se caractérise majoritairement par des scènes de genre s’inscrivant dans la tradition de l’école de Leyde, certains de ses commanditaires lui commandèrent également des scènes historiques et mythologiques, des portraits, des paysages, et même des natures mortes. Tel fut le cas de Pieter de la Court van der Voort (1664-1739) qui commissionna l’œuvre ci-présente (J. Aono, op. cit., p. 252-253), ainsi que vingt-sept autres compositions au peintre de Leyde, avec lequel une amitié se serait d’ailleurs formée. Ce marchand de draps hollandais, grand amateur de tableaux, a au total commandé pas moins de 85 tableaux à des artistes hollandais de l’époque tels que Rachel Ruysch (1664-1750), Jan Weenix (1640/1641-1719) et Jan van Huchtenburg (1647-1733) (C.W. Fock, op. cit., p. 261).
Notre œuvre, dont le prix de commande – 800 florins – est stipulé dans l’inventaire du marchand, est tirée du troisième acte de la pièce Le Tartuffe ou l’imposteur que Molière (1622-1673) écrit en 1669. Elle représente le moment où Damis, le fils d’Orgon, surprend Tartuffe en train de séduire Elmire. Suite à cette dénonciation, Damis sera chassé par son père qui l’accuse de tenter de dénigrer Tartuffe. Cette composition fut saluée par la critique dès 1729, soit du vivant de l’artiste. L’écrivain hollandais Jacob Campo Weyerman (1677-1747) écrit alors : « une belle robe au velours moiré, un petit chien, un petit perroquet, et le reste, tous les éléments sont délicieusement et minutieusement peints » (« mooie kleedje, germarmert vloertje, hondje, papegaaytje, en zo voorts, alle welke voorwerpen konstiglijk en uytvoeriglijk zijn geschildert ») (J.C. Weyerman, op. cit., p. 389). L’excellent état de conservation de notre œuvre permet aujourd’hui encore d’observer la délicatesse de la technique du peintre décrite ci-dessus dans cette composition qui a préservé d’excellents glacis.
Willem van Mieris est l’exemple type de ces peintres dont la satisfaction des collectionneurs fut le fil conducteur de leurs compositions. Si l’œuvre de van Mieris se caractérise majoritairement par des scènes de genre s’inscrivant dans la tradition de l’école de Leyde, certains de ses commanditaires lui commandèrent également des scènes historiques et mythologiques, des portraits, des paysages, et même des natures mortes. Tel fut le cas de Pieter de la Court van der Voort (1664-1739) qui commissionna l’œuvre ci-présente (J. Aono, op. cit., p. 252-253), ainsi que vingt-sept autres compositions au peintre de Leyde, avec lequel une amitié se serait d’ailleurs formée. Ce marchand de draps hollandais, grand amateur de tableaux, a au total commandé pas moins de 85 tableaux à des artistes hollandais de l’époque tels que Rachel Ruysch (1664-1750), Jan Weenix (1640/1641-1719) et Jan van Huchtenburg (1647-1733) (C.W. Fock, op. cit., p. 261).
Notre œuvre, dont le prix de commande – 800 florins – est stipulé dans l’inventaire du marchand, est tirée du troisième acte de la pièce Le Tartuffe ou l’imposteur que Molière (1622-1673) écrit en 1669. Elle représente le moment où Damis, le fils d’Orgon, surprend Tartuffe en train de séduire Elmire. Suite à cette dénonciation, Damis sera chassé par son père qui l’accuse de tenter de dénigrer Tartuffe. Cette composition fut saluée par la critique dès 1729, soit du vivant de l’artiste. L’écrivain hollandais Jacob Campo Weyerman (1677-1747) écrit alors : « une belle robe au velours moiré, un petit chien, un petit perroquet, et le reste, tous les éléments sont délicieusement et minutieusement peints » (« mooie kleedje, germarmert vloertje, hondje, papegaaytje, en zo voorts, alle welke voorwerpen konstiglijk en uytvoeriglijk zijn geschildert ») (J.C. Weyerman, op. cit., p. 389). L’excellent état de conservation de notre œuvre permet aujourd’hui encore d’observer la délicatesse de la technique du peintre décrite ci-dessus dans cette composition qui a préservé d’excellents glacis.