拍品專文
Ce pastel de jeunesse est une redécouverte importante dans l’œuvre graphique de Lucien Lévy-Dhurmer. La manière très particulière avec laquelle l’artiste traite le pastel, son médium de prédilection, en particulier entre 1895 et le début du siècle, est éminemment reconnaissable : un graphisme serré et un modelé particulièrement impressionnant dans sa virtuosité, doublé d’un chromatisme très singulier.
En 1896, se tient sa première exposition monographique à la galerie Georges Petit, exposition pour laquelle il apparaît pour la première fois sous le nom de Lévy-Dhurmer, ajoutant à son patronyme Lévy, une partie de celui de sa mère, Pauline-Amélie Goldhurmer.
Quelques autres portraits qui allient véracité du modèle, soucis des détails de la physionomie du visage tout en conservant une portée symbolique sont à citer pour comparaison. Il s’agit notamment du célèbre Portrait de Georges Rodenbach à Bruges et de celui de Pierre Loti et le Bosphore, tous deux conservés au Musée d’Orsay à Paris (inv. n° FR 36677 et inv. n° FR 12943 ; Le Mystère et l’éclat. Pastels du Musée d’Orsay, cat. exp., Paris, Musée d’Orsay, 2008, pp. 157, 158, ill. (notice par Jumeau-Lafond)).
Contrairement aux portraits allégoriques tel La Bourrasque de l’ancienne collection d’Isabel Goldsmith (vente Christie’s, Londres, 30 juin-14 juillet 2022, lot 8), ici, Lévy Dhurmer représente le portrait d’une âme. Est-ce une œuvre allégorique ou un réel portrait figuratif ? L’arcature d’un cloître à l’arrière-plan renforce la dimension presque spirituelle du personnage, dont il faut chercher l’identité dans le milieu artistique proche de l’artiste. Jumeau-Lafond propose d’y voir le portrait de Charles-Marie Dulac, peintre mystique, lithographe et grand voyageur décédé prématurément à l’âge de 32 ans. S’agit-il d’un portrait posthume, ce qui expliquera la mélancolie qui s’en dégage ? (Jumeau-Lafond, op. cit., 2016).
Très peu de portraits de cet artiste sont connus, parmi lesquels deux photographies, prises à des âges différents : celle en pied représentant l’artiste devant la basilique Saint-François d’Assise publiée en 1907 dans la Revue alsacienne illustrée (fig. 1 ; IX, 1907, p. 81) et la seconde, où l’artiste semble plus jeune avec un visage plus rond, qui illustrait le catalogue de l’exposition posthume de Charles Dulac à la galerie Georges Petit en 1899, rédigé par E. Moreau-Nélaton, Marie-Charles Dulac, 1865-1898 (fig. 2).
Tant l’arrière-plan à connotation religieuse que le visage barbu, presque émacié de l’artiste concordent. Enfin la présence du cartel en bas à droite de la composition, partiellement effacé, laisse deviner quelques lettres, peut-être le nom du portraituré avec un D et un A que l’on devine.
Fig. 1. Charles Dulac. Photographie vers 1895.
Fig. 2. Charles Dulac. Photographie vers 1898.
En 1896, se tient sa première exposition monographique à la galerie Georges Petit, exposition pour laquelle il apparaît pour la première fois sous le nom de Lévy-Dhurmer, ajoutant à son patronyme Lévy, une partie de celui de sa mère, Pauline-Amélie Goldhurmer.
Quelques autres portraits qui allient véracité du modèle, soucis des détails de la physionomie du visage tout en conservant une portée symbolique sont à citer pour comparaison. Il s’agit notamment du célèbre Portrait de Georges Rodenbach à Bruges et de celui de Pierre Loti et le Bosphore, tous deux conservés au Musée d’Orsay à Paris (inv. n° FR 36677 et inv. n° FR 12943 ; Le Mystère et l’éclat. Pastels du Musée d’Orsay, cat. exp., Paris, Musée d’Orsay, 2008, pp. 157, 158, ill. (notice par Jumeau-Lafond)).
Contrairement aux portraits allégoriques tel La Bourrasque de l’ancienne collection d’Isabel Goldsmith (vente Christie’s, Londres, 30 juin-14 juillet 2022, lot 8), ici, Lévy Dhurmer représente le portrait d’une âme. Est-ce une œuvre allégorique ou un réel portrait figuratif ? L’arcature d’un cloître à l’arrière-plan renforce la dimension presque spirituelle du personnage, dont il faut chercher l’identité dans le milieu artistique proche de l’artiste. Jumeau-Lafond propose d’y voir le portrait de Charles-Marie Dulac, peintre mystique, lithographe et grand voyageur décédé prématurément à l’âge de 32 ans. S’agit-il d’un portrait posthume, ce qui expliquera la mélancolie qui s’en dégage ? (Jumeau-Lafond, op. cit., 2016).
Très peu de portraits de cet artiste sont connus, parmi lesquels deux photographies, prises à des âges différents : celle en pied représentant l’artiste devant la basilique Saint-François d’Assise publiée en 1907 dans la Revue alsacienne illustrée (fig. 1 ; IX, 1907, p. 81) et la seconde, où l’artiste semble plus jeune avec un visage plus rond, qui illustrait le catalogue de l’exposition posthume de Charles Dulac à la galerie Georges Petit en 1899, rédigé par E. Moreau-Nélaton, Marie-Charles Dulac, 1865-1898 (fig. 2).
Tant l’arrière-plan à connotation religieuse que le visage barbu, presque émacié de l’artiste concordent. Enfin la présence du cartel en bas à droite de la composition, partiellement effacé, laisse deviner quelques lettres, peut-être le nom du portraituré avec un D et un A que l’on devine.
Fig. 1. Charles Dulac. Photographie vers 1895.
Fig. 2. Charles Dulac. Photographie vers 1898.