Alfred Cortot au piano

Details

MATISSE, Henri (1869-1954).
Alfred Cortot au piano
signé et dédicacé 'à Alfred Cortot Henri-Matisse' (en bas à droite)
fusain et estompe sur papiers joints
69.5 x 62.5 cm. (27 ½ x 24 5/8 in.)
Exécuté en 1926

Provenance

Alfred Cortot, Lausanne (acquis auprès de l'artiste).
Puis par descendance au propriétaire actuel.

Special notice

Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.

Further details

Réalisé en 1926, ce portrait très vif d’Alfred Cortot rendu par l’une des figures-clef du XXème siècle avec un dynamisme presque surprenant, témoigne de l’admiration d'Henri Matisse pour le grand musicien. Matisse emploie ici l’une de ses techniques favorites, élaborée pendant ses premières années de travail à Nice, qui consiste à appliquer un bâton de fusain pur et non-gras sur une feuille de papier vergé, lequel permet de retenir les particules poudreuses du fusain. Il obtint par ailleurs une richesse de texture et de volumes en frottant le fusain sur la feuille de papier avec un bout de papier roulé (l’estompe) ou de tissu, ou parfois même, il utilisait le bout de ses doigts.
Selon John Elderfield, lorsque Matisse déclara: "je développe une nouvelle synthèse […] substance, profondeur spatiale et richesse du détail", ce sont justement les dessins réalisés au fusain et à l’estompe du début des années 1920 qui dévoilent cette "synthèse": "ce médium lui permettait de capter simultanément le caractère du modèle, l’expression humaine, la qualité de la lumière, de l’ambiance et de tout ce qui peut seulement être exprimé par le dessin" (The Drawings of Henri Matisse, cat. exp., Arts Council of Great Britain, 1984, p. 84).
Malgré l’usage d’un médium monochrome - le fusain - Matisse parvient à créer des effets de lumière avec le contraste des zones travaillées et celles laissées en réserve, contribuant ainsi à créer une composition très animée mettant en scène un musicien pris sur le vif, se concentrant sur le morceau qu’il joue au piano.
"De temps à autre, Matisse disait que les dessins devaient créer de la lumière… C’est la raison pour laquelle le fusain et l’estompe en particulier l’intéressaient… Elles lui ont permis de créer une variété exceptionnelle dans la gamme de nuances, allant de gris subtils presque transparents à des noirs de suie et opaques, qui semblent adhérer à la surface du papier, et de transmettre des effets de lumière particulièrement subtils émanant de la luminosité du papier blanc" (ibid., p. 84-85).

'Alfred Cortot au piano'; charcoal and estompe on joined paper; signed and dedicated.

Lot Essay

L'œuvre est accompagnée d'une lettre de l'artiste datant du 13 janvier 1926.

Georges Matisse a confirmé l'authenticité de cette œuvre.

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