Lot Essay
Sylvia Lorant a confirmé l'authenticité de cette œuvre.
« Max Jacob m'est toujours apparu comme l'homme le plus vivant, le plus simple, le plus actif, le moins limité que j'ai jamais connu [...] A Saint-Benoît il habitait le presbytère, pompeusement dénommé monastère. Il prenait ses repas au sous-sol dans une vaste cuisine campagnarde. Alors, à Saint-Benoît, Max écrivait à un très grand nombre d'amis, connus, inconnus. Et ses lettres, comme sa conversation, étonnaient sans fin par un fourmillement insolite de pensées, d'anecdotes, de poèmes perdus, de définitions lapidaires, de calembours en cascade. Pour ma part, je possédais de lui environ quatre-vingt lettres, brûlées, hélas, par les nazis en même temps que tout un village, et chacun était un chef-d'œuvre de clairvoyance, d'humour, d'enseignement facile et humain. On ne se trouvait que trop souvent à même de ne pas partager ses opinions. Quelles discussions n'eus-je pas avec lui! Mais toujours, il faut reconnaître, ses aperçus, ses contradictions, sa vision du monde, la liberté de son expression, offraient un terrain où poussaient des roses.»
G. Hugnet, Pleins et déliés, Souvenirs et témoignages, 1926-1972, Paris, p. 174 et 176.
« Max Jacob m'est toujours apparu comme l'homme le plus vivant, le plus simple, le plus actif, le moins limité que j'ai jamais connu [...] A Saint-Benoît il habitait le presbytère, pompeusement dénommé monastère. Il prenait ses repas au sous-sol dans une vaste cuisine campagnarde. Alors, à Saint-Benoît, Max écrivait à un très grand nombre d'amis, connus, inconnus. Et ses lettres, comme sa conversation, étonnaient sans fin par un fourmillement insolite de pensées, d'anecdotes, de poèmes perdus, de définitions lapidaires, de calembours en cascade. Pour ma part, je possédais de lui environ quatre-vingt lettres, brûlées, hélas, par les nazis en même temps que tout un village, et chacun était un chef-d'œuvre de clairvoyance, d'humour, d'enseignement facile et humain. On ne se trouvait que trop souvent à même de ne pas partager ses opinions. Quelles discussions n'eus-je pas avec lui! Mais toujours, il faut reconnaître, ses aperçus, ses contradictions, sa vision du monde, la liberté de son expression, offraient un terrain où poussaient des roses.»
G. Hugnet, Pleins et déliés, Souvenirs et témoignages, 1926-1972, Paris, p. 174 et 176.