THERMOMETRE-BAROMETRE D'EPOQUE LOUIS XIV
Prospective purchasers are advised that several co… 顯示更多 Le baromètre Randon de Boisset
THERMOMETRE-BAROMETRE D'EPOQUE LOUIS XIV

ATTRIBUE A ANDRE-CHARLES BOULLE, DEBUT DU XVIIIEME SIECLE

細節
THERMOMETRE-BAROMETRE D'EPOQUE LOUIS XIV
ATTRIBUE A ANDRE-CHARLES BOULLE, DEBUT DU XVIIIEME SIECLE
En marqueterie Boulle de corne teintée et filets de cuivre, émail, écaille de tortue caret et ornementation de bronze ciselé et doré et laiton, le cadran circulaire indiquant PLUVIEUX, CHANGEANT., BEAUTEMPS. dans un encadrement surmonté de putti ailés montrant le cadran et de putti ailés en buste sur des consoles en partie basse, l'amortissement orné d'un culot feuillagé
Hauteur: 108 cm. (42 ½ in.) ; Largeur: 22 cm. (8 ¼ in.)
來源
Probablement Pierre Paul Louis Randon de Boisset (1708-1776).
出版
Bibliographie comparative :
Jean Nérée Ronfort, André-Charles Boulle, un nouveau style pour l'Europe, Paris, 2009, p. 232-235.
注意事項
Prospective purchasers are advised that several countries prohibit the importation of property containing materials from endangered species, including but not limited to coral, ivory and tortoiseshell. Accordingly, prospective purchasers should familiarize themselves with relevant customs regulations prior to bidding if they intend to import this lot into another country. This item will be transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to department for information about storage charges and collection details.
更多詳情
A LOUIS XIV ORMOLU-MOUNTED TORTOISESHELL, TINTED-HORN AND BRASS BOULLE MARQUETRY BAROMETER-THERMOMETER, ATTRIBUTED TO ANDRE-CHARLES BOULLE, EARLY 18TH CENTURY

榮譽呈獻

Margaux Zoi
Margaux Zoi

拍品專文

Ce remarquable baromètre à cadran circulaire est un modèle rare, dont le seul autre exemplaire connu, provenant de la collection Grog Carven, a été donné au musée du Louvre en 1973 (OA 10546). Les catalogues de ventes anciens décrivent seulement deux modèles de baromètres couronnés par des groupes d’enfants en bronze doré, sans qu’aucun de ces baromètres soit attribué à Boulle: le modèle le plus répandu, sans doute produit par le marchand mercier Julliot, comprenait baromètre et thermomètre en forme de gaines plates, en paires. On les trouve décrits dans la vente Julliot en 1777 ou encore dans celle du président de Bandeville en 1787. Plusieurs paires sont actuellement connues (Sotheby’s Monaco, 17 juin 1989, n°846 ; Sotheby’s Londres, 21 mars 2007, n°28 ; vente Bergé, Paris, 15 décembre 2010 n°264).

Le baromètre présenté ici appartient à un second modèle plus rare qui est décrit dans la vente de Randon de Boisset le 27 février 1777, sous le n°805:
« 805. Un baromètre forme ronde du haut & dont le bas se termine en gaine, plaqué d’écaille, plates bandes en cuivre lisse , garni d’un groupe de deux enfants & autres ornements en bronze doré; hauteur 39 pouces 6 lignes (= 107cm), 321 livres, Millon Dainval. »

Ce baromètre était accroché dans le grande salon de Randon de Boisset, au premier étage de son hôtel, rue des Capucines, en pendant d’une pendule de Minuel portée sur un socle en faux lapis. La pièce était tendue de damas cramoisi sur lequel étaient accrochés les trois plus fameuses peintures de la collection de Randon, trois grands formats par Rubens, Murillo et Véronèse. Le mobilier comprenait une suite de sièges de damas cramoisi et bois doré avec trois consoles de bois doré supportant des vases de granit non montés. Les bronzes dorés associaient modèles récents (appliques de Caffieri et girandoles aux cornes d’abondance) avec des pièces anciennes par Boulle, notamment des chenets aux satyres (Waddeson Manor) et un lustre à têtes de béliers.

Randon de Boisset (1709-1777), un collectionneur passionné de Boulle

Né en 1709 dans une riche famille de Reims, Paul-Louis Randon vint se fixer à Paris. Après avoir été reçu avocat au parlement en 1736, il devait embrasser une carrière de financier, devenant fermier général en 1757-58, puis receveur-général des finances de Lyon. Cette charge éminemment lucrative lui laissait néanmoins le temps de se consacrer à ses activités de collectionneur. Il ne tarda pas à réunir en trois décennies une collection immense, qui embrassait des domaines aussi divers que les livres, les peintures, dessins de Boucher, meubles de Boulle, porcelaines ou vases de porphyre et tables de marbres précieux. Cette collection, qui passait pour l’une des plus importantes à Paris, fut la seule véritable passion de sa vie, au détriment sans doute d’autres sources d’intérêt puisqu’il resta vieux garçon et semble avoir vécu replié sur lui même, n’ouvrant guère ses collections aux amateurs. La personnalité et la vente de Ranson sont bien connus grâce aux publications de Mme Mazel et de Ronald Freyberger (Geneviève Mazel « 1777, la vente Randon de Boisset et le marché de l’art au 18e siècle », L’Estampille - L’Objet d’Art, n°202, avril 1987, pp. 40-47. Et Ronald Freyberger, « The Randon de Boisset sale, 1777 », Apollo, avril 1980, pp. 298-303).

La collection de Randon de Boisset était exposée dans les deux étages principaux de son hôtel rue Neuve des Capucines qu’il avait acquis en 1768. Au premier étage, dans l’aile gauche, la concentration de meubles de Boulle était surprenante. L’antichambre était meublée de deux grands bas d’armoires à trois vantaux (dont l’un récemment exposé par la galerie Steinitz) avec deux paires de guéridons à fûts circulaires et une troisième paire à tige triangulaire et deux cabinets bas à médaillons de Louis XIV provenant de la vente Julienne. Dans la bibliothèque attenante, on voyait le grand bureau de Boulle aujourd’hui conservé à Vaux-le-Vicomte avec un cabinet à médaille de Louis XIV identique à celui de l’antichambre, une paire de gaines à tablier et deux guéridons à enroulements. L’heure était donnée par deux régulateurs à tablier de Boulle ainsi que par une pendule globe portée par un Atlas. Au bout de l’aile, le cabinet de Randon comportait un petit bureau de Boulle à têtes de satyres, un petit bas d’armoire avec Apollon et Marsyas, deux gaines et un secrétaire à abattant, aujourd’hui au château de Versailles, replaqué en acajou.

Dans le corps de logis principal au fond de la cour, à la suite du grand salon, on entrait dans un petit salon lui aussi tendu de damas cramoisi sur lequel étaient accrochés de nombreux tableaux de l’école française au-dessus de précieux meubles en laque du Japon réalisés par Levasseur. Dans le petit cabinet situé à l’arrière entre des petites cours, on voyait encore deux meubles de collection de Boulle : deux tables console à six pieds. Au deuxième étage où étaient accrochés les tableaux des écoles du nord sur fond de satinade verte, on ne voyait plus guère de meuble de Boulle, hormis quelques gaines à tablier : de nombreux vases en porphyre, granit ou marbres précieux étaient exposés sur des tables consoles de bois doré de goût « moderne » (pieds cannelés, masques de satyres, cannelures oves) à plateaux de marbres rares.


Boniface de Castellane est une figure dominante de la Belle Epoque, il appartient à l'une des familles les plus anciennes de France, arrière-petit-fils du maréchal de Castellane et de la duchesse de Dino, arrière-petit-neveu de Talleyrand. Il fut un Dandy célèbre tout en menant une carrière politique. Il se marie en 1895 à Anna Gould, fille d’un milliardaire américain ayant fait fortune dans les chemins de fer, lui apportant ainsi une dot considérable.

Le 20 avril 1896 est posée la première pierre de ce qui sera l’une des dernières grandes demeures du XIXème siècle : le Palais Rose. Il est construit par les architectes Paul-Ernest Sanson et René Sergent, derniers grands représentants du style néoclassique en architecture, ils auront pour source d’inspiration le Grand Trianon de Versailles et en reprennent les baies en plein cintre, les pilastres roses et les balustrades. Le plus impressionnant reste certainement la copie conforme du grand escalier d’honneur dit « des ambassadeurs » de Versailles décoré par Charles Le Brun et détruit par Louis XV en 1752. Celui du Palais Rose se singularise par l’éclat des marbres rouges contrebalancé par les rampes en marbre noir.

Le palais est doté d’un jardin à la française réalisé par Duchêne. L’inauguration de la demeure intervient en 1902, on y donne les plus belles réceptions de Paris du début du siècle. Pendant sept ans, le Palais Rose est le théâtre d’un incessant défilé de personnalités : toute l’aristocratie parisienne, la reine de Naples, la reine Isabelle II d’Espagne, le Maharadjah de Kapurthala, ou encore les souverains espagnols et portugais en 1905. Boniface de Castellane dira du Palais Rose : « Notre Palais demeurera un spécimen de l’art de notre temps et assurera, je l’espère, une gloire durable à Sanson, son excellent architecte » (Boni de Castellane, L’Art d’être pauvre, Paris, 2009, p. 171).

Malgré les quatre millions de francs que lui a coûté le Palais Rose, Boni achète également le Château du Marais - l’un des exemples les plus remarquables de châteaux de style Louis XVI de la région parisienne - le château de Grignan - rare témoignage d’un château Renaissance, mais aussi un somptueux trois-mâts, le Walhalla, qui nécessitait un équipage d’environ cent hommes, véritable palace flottant.

Prenant exemple sur Louis XIV, Boniface conçoit la fête comme une mise en scène de la notoriété sociale. Le 2 juillet 1896 il donne une réception dans le bois de Boulogne pour les vingt-et-un ans de sa femme, la fête est somptueuse. Pour l’occasion, Boni fait venir 200 musiciens et orne le lieu de 80.000 lanternes et de 15 kilomètres de tapis. Décors de fausses ruines, feux du Bengale, orchestres sur des embarcations aux allures antiques, la fête détrône même dans la presse le récit du couronnement du Tsar Nicolas II.

Cependant le rêve sera de courte durée, le 20 janvier 1906, son épouse demande la séparation de corps, les dépenses colossales de Boniface et son interprétation toute personnelle de la fidélité étant les raisons principales de ce divorce. Tel un seigneur déchu, Boni sera dans l’obligation de travailler pour vivre, il devient courtier en objets d’art et habite un appartement en face du Palais Bourbon. Engagé volontaire en 1914, il meurt le 20 octobre 1932 des suites d’une maladie.

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