Lot Essay
Sous un chapeau aux bords ondulés, tout empanaché de plumes d'autruche, des boucles en rouleaux réguliers encadrent le très joli visage de cette jeune femme. De sa main droite, elle joue d'un face à main porté en sautoir, de sa main gauche, elle retient un mouchoir ou peut-être l'un de ces précieux châles de cachemire qu'Ingres a si souvent représentés dans ses portraits. La fraise - collerette plissée- s'achève ici en jabot sur le devant du corsage; les manches, ballonnées à l'épaule et légèrement bouffantes au poignet, sont autant de détails caractéristiques du style troubadour en vogue dans les années 1820. L'étoffe quadrillée de la robe, à taille encore haute, n'est pas sans évoquer le goût pour l'Ecosse mis à la mode par les romans de Walter Scott.
Le modèle, la comtesse de Pastoret, était l'épouse d'un des plus importants mécènes de l'artiste, dont Ingres réalisa le portrait peint en 1826 (fig. 1, Chicago, Art Institute). Le comte Amédée-David Pastoret (1791-1857) et Ingres se rencontrèrent probablement vers 1818 lors d'un voyage en Italie que Pastoret fit en compagnie de son père. Les Pastoret étaient issus d'une famille intensément passionnée par l'art. Jacques-Louis David avait peint en 1792 la mère d'Amédée-David, la très mondaine Adélaïde Pastoret (fig. 2, Chicago, Art Institute), dans un tableau où l'on aperçoit le berceau dans lequel se trouvait le nouveau né, Amédée-David. En 1829, le père du comte eut son portrait peint par Paul Delaroche (Boston, Museum of Fine Arts).
L'intérêt pour Ingres de maintenir de bonnes relations avec Pastoret dérive d'une part du pouvoir social et de l'influence politique du comte, de l'autre de ses intérêts artistiques. Héritier d'une famille politiquement très ambitieuse, Amédée-David montra très tôt sa volonté de se distinguer comme l'un des jeunes fonctionnaires les plus prometteurs de l'administration française. Son soutien à Napoléon ne l'empêcha pas de changer de camp dès 1814 et de s'allier aux Bourbons pour promouvoir sa carrière.
Pendant la Restauration, il fut maître des Requêtes au conseil d'Etat (1814), commissaire du Roi au sein de la commission du sceau de France (1817), conseiller d'Etat en service extraordinaire (1825). En plus de sa soif de pouvoir, Pastoret cultivait aussi des ambitions artistiques ; en 1823, il fut élu comme associé de l'Académie des Beaux-Arts de Paris, et c'est probablement grâce à ce poste qu'il réussit à faire élire Ingres à l'Académie quelques mois plus tard.
Le portrait de Chicago (fig. 1) représente l'ambition féroce qui distinguait le personnage. En voulant établir un lien historique pour bien montrer leur allégeance aux Rois de France, les Pastoret se découvrirent pour ancêtre Jean Pastourel, qui en 1358, après les troubles parisiens, avait provoqué le retour dans la capitale du dauphin Charles. Lorsqu'il rencontra Ingres en Italie en 1818, le comte lui demanda de peindre ce sujet qui lui tenait fort à coeur, L'Entrée à Paris du Dauphin, le futur Charles V, tableau que Ingres acheva en 1821 (Wadsworth Atheneum, Hartford). L'architecte Alexandre Bénard (voir le lot 79), se rendant en Italie en 1820, remettra à Ingres une lettre de Pastoret avec le portrait présumé de Jean Pastorel qui devait lui servir de base pour exécuter son tableau. Une dense correspondance établie entre 1818 et 1827 entre le peintre et Pastoret rend compte des différents tableaux que le comte lui commanda: un tondo répliquant la tête de la Grande Odalisque (localisation inconnue), une esquisse à l'aquarelle de l'Apothéose d'Homère (Palais des beaux-arts, Lille), et deux tableaux représentant le Christ et la Vierge (Museo de Arte, Sao Paulo). C'est lors d'un deuxième voyage italien du comte, cette fois en compagnie de son épouse Alphonsine à Florence, qu'Ingres dessina la comtesse. Il lui fit probablement cadeau de cette feuille en remerciement de la commande de l'Entrée du Dauphin et comme témoignage de sa dévotion à son nouveau mécène.
Un aspect moins connu du comte mais que l'on découvre dans les récits de ses contemporains, est celui d'un Don Juan dont la fidélité n'était pas la principale qualité. Hans Naef relevait d'ailleurs dans le portrait de son épouse une certaine tristesse dans l'expression du visage. La comtesse de Pastoret vécut en effet dans l'ombre de son mari qui semble lui avoir manifesté que peu d'attention. Ecartée de la vie sociale et politique, elle s'occupa presque exclusivement de la maison, des enfants et de quelques oeuvres charitables. Née le 11 octobre 1795 à Achères (Seine-et-Oise), Alphonsine était fille unique du citoyen André-Sauveur Alexandre de Neufermeil de Montry et de Marie-Jeanne Colbert. Mariée au comte de Pastoret en 1815, elle eut deux enfants : Marie née en 1817, qui épousa le marquis du Plessis-Bellière en 1835, alors qu'un deuxième enfant né en 1819 mourut à un très jeune âge. La comtesse mourut le 7 juin 1876 dans son domicile parisien de la place Louis XV, à l'âge de 80 ans. A sa mort, son portrait fut transmis à sa propre fille, désormais devenue marquise du Plessis-Bellière, alors que certaines des oeuvres du comte de Pastoret étaient déjà passées en vente en 1867, neuf ans avant la mort de la comtesse (vente après décès du marquis de Pastoret, Paris, hôtel Drouot, 2 mai 1867). En 1890 à la mort de la marquise du Plessis-Bellière, qui décéda sans enfants, la propriété fut léguée à la Nonciature apostolique du pape Léon XIII, qui préfèra ensuite la vendre dans sa totalité. La vente eut lieu quelques années plus tard, en 1897 ; elle contenait cinq oeuvres de Ingres, dont ce dessin qui rejoignit alors la collection d'Arthur Georges Veil-Picard.
For an English version of this lot note, please visit www.christies.com.
Jean-Auguste-Dominique Ingres (Montauban 1780 - Paris 1867)
Portrait of the Countess Amédée de Pastoret, born Alphonsine Alexandre de Neufermeil de Montry
pencil
signed, located and dated : 'Ingres Del florence 1822' (lower left)
28,5 x 20,5 cm.
Provenance, Bibliography and Exhibition : see above
Beneath a hat with crimped edges, ornamented with ostrich feathers, regular curls frame the charming face of the countess. With her right hand she toys with a lorgnette attached to a chain, and with her left hand she holds what may be either a handkerchief, or one of the valuable cashmere shawls commonly depicted in Ingres's portraits. Her pleated ruff and her full sleeves, which billow out from the wrist, are typical of the troubadour style which was in vogue in the 1820s. The checked fabric of her dress and its high waistline also allude to the Scottish fashions which had been popular since the publication of Walter Scott's novels.
The sitter, the Countess de Pastoret (1795-1876), was the wife of an important patron of the artist, whose portrait Ingres painted in 1826 (fig.1, Chicago, Art Institute). Count Amédée-David de Pastoret (1791-1857) and Ingres probably met circa 1818, in Italy, during a journey Pastoret had undertaken with his father. The Pastoret family was intensely interested in art. In 1792, Jacques-Louis David had painted Amédée-David's mother, the socialite Adélaïde Pastoret (fig.2, Chicago, Art Institute). In the painting, one can see the cradle in which the infant count lies. In 1829 Amédée-David's father commissioned his own portrait from Paul Delaroche (Boston, Museum of Fine Art).
Ingres' interest in the Pastoret family was probably due as much to the power and political influence of the count as to his interest in the arts. Born into a very ambitious family, Amédée-David strove from an early age to advance himself in the French administration. He first supported Napoleon but did not hesitate to change camp in 1814 to follow the Bourbons and promote his career. He was appointed Maître des Requêtes du Conseil d'Etat (1814), Commissaire du Roi in the Commission du Sceau de France (1817) and Conseiller d'état en service extraordinaire (1825). In addition, he fulfilled his artistic ambitions by being elected associé de l'Académie des Beaux-Arts de Paris and this is probably how he managed to get Ingres elected to the Academy a few months later.
The Chicago portrait conveys some sense of the count's fierce ambition. In order to demonstrate their fidelity to the French crown the Pastorets made the opportune discovery that one of their ancestors had been Jean Pastourel, who had helped the Dauphin Charles to restore peace in the capital after riots in 1358. When he met Ingres in Italy in 1818, Pastoret asked him to commemorate the event with a painting of L'entrée à Paris du Dauphin, future Charles V. Ingres completed the painting in 1821 (Wadsworth Atheneum, Hartford). It was the architect Bénard (see lot 79) who, on a trip to Italy in 1820, brought Ingres a letter from Pastoret as well as a presumed portrait of Jean Pastorel. The numerous letters exchanged between the painter and the count during the years 1818-1827 record the other paintings commissioned by Pastoret from Ingres: a tondo replicating the head of the Grande Odalisque (location unknown), a watercolour sketch of The Apotheosis of Homer (Palais des Beaux-Arts, Lille) and two paintings of Christ and the Virgin (Museo de Arte, Sao Paulo). It was during a second journey to Italy, this time in the company of his wife Alphonsine, that Ingres sketched this portrait, probably as a present to thank the count for the commission of L'entrée à Paris du Dauphin.
Another aspect of the count's personality, less well-known, but attested by contemporaries, was his infidelity. Hans Naef noted in the portrait of Alphonsine a certain sadness. Indeed the countess was to spend her whole life in the shadow of her husband, who seems to have paid little attention to her. She played little part in the brilliant political and social life of her husband and occupied herself with the house, the children and a few charities. Born on 11 October 1795 in Achères (Seine-et-Oise), Alphonsine was the only child of André-Sauveur Alexandre de Neufermeil de Montry and Marie-Jeanne Colbert. Married to the count in 1815, Alphonsine had two children: Marie, born in 1817, who married the marquis de Plessis-Bellière in 1835; and a second child, born in 1819, who died shortly after. The countess died on 7 June 1876 in her Parisian home on Place Louis XV at the age of 80. After her death the portrait was inherited by her daughter, then marquise of Plessis-Bellière. A certain number of the count's and countess's possessions had already been dispersed in 1867 (count de Pastoret sale, Paris, Drouot, 2 May 1867). In 1890 at the death of the Marquise of Plessis-Bellière, who died without children, her property was left to the French Apostolic Nuncio of Pope Leo XIII and was entirely sold in 1897. The sale included five works by Ingres; Arthur Georges Veil-Picard bought the present portrait in that sale.
Le modèle, la comtesse de Pastoret, était l'épouse d'un des plus importants mécènes de l'artiste, dont Ingres réalisa le portrait peint en 1826 (fig. 1, Chicago, Art Institute). Le comte Amédée-David Pastoret (1791-1857) et Ingres se rencontrèrent probablement vers 1818 lors d'un voyage en Italie que Pastoret fit en compagnie de son père. Les Pastoret étaient issus d'une famille intensément passionnée par l'art. Jacques-Louis David avait peint en 1792 la mère d'Amédée-David, la très mondaine Adélaïde Pastoret (fig. 2, Chicago, Art Institute), dans un tableau où l'on aperçoit le berceau dans lequel se trouvait le nouveau né, Amédée-David. En 1829, le père du comte eut son portrait peint par Paul Delaroche (Boston, Museum of Fine Arts).
L'intérêt pour Ingres de maintenir de bonnes relations avec Pastoret dérive d'une part du pouvoir social et de l'influence politique du comte, de l'autre de ses intérêts artistiques. Héritier d'une famille politiquement très ambitieuse, Amédée-David montra très tôt sa volonté de se distinguer comme l'un des jeunes fonctionnaires les plus prometteurs de l'administration française. Son soutien à Napoléon ne l'empêcha pas de changer de camp dès 1814 et de s'allier aux Bourbons pour promouvoir sa carrière.
Pendant la Restauration, il fut maître des Requêtes au conseil d'Etat (1814), commissaire du Roi au sein de la commission du sceau de France (1817), conseiller d'Etat en service extraordinaire (1825). En plus de sa soif de pouvoir, Pastoret cultivait aussi des ambitions artistiques ; en 1823, il fut élu comme associé de l'Académie des Beaux-Arts de Paris, et c'est probablement grâce à ce poste qu'il réussit à faire élire Ingres à l'Académie quelques mois plus tard.
Le portrait de Chicago (fig. 1) représente l'ambition féroce qui distinguait le personnage. En voulant établir un lien historique pour bien montrer leur allégeance aux Rois de France, les Pastoret se découvrirent pour ancêtre Jean Pastourel, qui en 1358, après les troubles parisiens, avait provoqué le retour dans la capitale du dauphin Charles. Lorsqu'il rencontra Ingres en Italie en 1818, le comte lui demanda de peindre ce sujet qui lui tenait fort à coeur, L'Entrée à Paris du Dauphin, le futur Charles V, tableau que Ingres acheva en 1821 (Wadsworth Atheneum, Hartford). L'architecte Alexandre Bénard (voir le lot 79), se rendant en Italie en 1820, remettra à Ingres une lettre de Pastoret avec le portrait présumé de Jean Pastorel qui devait lui servir de base pour exécuter son tableau. Une dense correspondance établie entre 1818 et 1827 entre le peintre et Pastoret rend compte des différents tableaux que le comte lui commanda: un tondo répliquant la tête de la Grande Odalisque (localisation inconnue), une esquisse à l'aquarelle de l'Apothéose d'Homère (Palais des beaux-arts, Lille), et deux tableaux représentant le Christ et la Vierge (Museo de Arte, Sao Paulo). C'est lors d'un deuxième voyage italien du comte, cette fois en compagnie de son épouse Alphonsine à Florence, qu'Ingres dessina la comtesse. Il lui fit probablement cadeau de cette feuille en remerciement de la commande de l'Entrée du Dauphin et comme témoignage de sa dévotion à son nouveau mécène.
Un aspect moins connu du comte mais que l'on découvre dans les récits de ses contemporains, est celui d'un Don Juan dont la fidélité n'était pas la principale qualité. Hans Naef relevait d'ailleurs dans le portrait de son épouse une certaine tristesse dans l'expression du visage. La comtesse de Pastoret vécut en effet dans l'ombre de son mari qui semble lui avoir manifesté que peu d'attention. Ecartée de la vie sociale et politique, elle s'occupa presque exclusivement de la maison, des enfants et de quelques oeuvres charitables. Née le 11 octobre 1795 à Achères (Seine-et-Oise), Alphonsine était fille unique du citoyen André-Sauveur Alexandre de Neufermeil de Montry et de Marie-Jeanne Colbert. Mariée au comte de Pastoret en 1815, elle eut deux enfants : Marie née en 1817, qui épousa le marquis du Plessis-Bellière en 1835, alors qu'un deuxième enfant né en 1819 mourut à un très jeune âge. La comtesse mourut le 7 juin 1876 dans son domicile parisien de la place Louis XV, à l'âge de 80 ans. A sa mort, son portrait fut transmis à sa propre fille, désormais devenue marquise du Plessis-Bellière, alors que certaines des oeuvres du comte de Pastoret étaient déjà passées en vente en 1867, neuf ans avant la mort de la comtesse (vente après décès du marquis de Pastoret, Paris, hôtel Drouot, 2 mai 1867). En 1890 à la mort de la marquise du Plessis-Bellière, qui décéda sans enfants, la propriété fut léguée à la Nonciature apostolique du pape Léon XIII, qui préfèra ensuite la vendre dans sa totalité. La vente eut lieu quelques années plus tard, en 1897 ; elle contenait cinq oeuvres de Ingres, dont ce dessin qui rejoignit alors la collection d'Arthur Georges Veil-Picard.
For an English version of this lot note, please visit www.christies.com.
Jean-Auguste-Dominique Ingres (Montauban 1780 - Paris 1867)
Portrait of the Countess Amédée de Pastoret, born Alphonsine Alexandre de Neufermeil de Montry
pencil
signed, located and dated : 'Ingres Del florence 1822' (lower left)
28,5 x 20,5 cm.
Provenance, Bibliography and Exhibition : see above
Beneath a hat with crimped edges, ornamented with ostrich feathers, regular curls frame the charming face of the countess. With her right hand she toys with a lorgnette attached to a chain, and with her left hand she holds what may be either a handkerchief, or one of the valuable cashmere shawls commonly depicted in Ingres's portraits. Her pleated ruff and her full sleeves, which billow out from the wrist, are typical of the troubadour style which was in vogue in the 1820s. The checked fabric of her dress and its high waistline also allude to the Scottish fashions which had been popular since the publication of Walter Scott's novels.
The sitter, the Countess de Pastoret (1795-1876), was the wife of an important patron of the artist, whose portrait Ingres painted in 1826 (fig.1, Chicago, Art Institute). Count Amédée-David de Pastoret (1791-1857) and Ingres probably met circa 1818, in Italy, during a journey Pastoret had undertaken with his father. The Pastoret family was intensely interested in art. In 1792, Jacques-Louis David had painted Amédée-David's mother, the socialite Adélaïde Pastoret (fig.2, Chicago, Art Institute). In the painting, one can see the cradle in which the infant count lies. In 1829 Amédée-David's father commissioned his own portrait from Paul Delaroche (Boston, Museum of Fine Art).
Ingres' interest in the Pastoret family was probably due as much to the power and political influence of the count as to his interest in the arts. Born into a very ambitious family, Amédée-David strove from an early age to advance himself in the French administration. He first supported Napoleon but did not hesitate to change camp in 1814 to follow the Bourbons and promote his career. He was appointed Maître des Requêtes du Conseil d'Etat (1814), Commissaire du Roi in the Commission du Sceau de France (1817) and Conseiller d'état en service extraordinaire (1825). In addition, he fulfilled his artistic ambitions by being elected associé de l'Académie des Beaux-Arts de Paris and this is probably how he managed to get Ingres elected to the Academy a few months later.
The Chicago portrait conveys some sense of the count's fierce ambition. In order to demonstrate their fidelity to the French crown the Pastorets made the opportune discovery that one of their ancestors had been Jean Pastourel, who had helped the Dauphin Charles to restore peace in the capital after riots in 1358. When he met Ingres in Italy in 1818, Pastoret asked him to commemorate the event with a painting of L'entrée à Paris du Dauphin, future Charles V. Ingres completed the painting in 1821 (Wadsworth Atheneum, Hartford). It was the architect Bénard (see lot 79) who, on a trip to Italy in 1820, brought Ingres a letter from Pastoret as well as a presumed portrait of Jean Pastorel. The numerous letters exchanged between the painter and the count during the years 1818-1827 record the other paintings commissioned by Pastoret from Ingres: a tondo replicating the head of the Grande Odalisque (location unknown), a watercolour sketch of The Apotheosis of Homer (Palais des Beaux-Arts, Lille) and two paintings of Christ and the Virgin (Museo de Arte, Sao Paulo). It was during a second journey to Italy, this time in the company of his wife Alphonsine, that Ingres sketched this portrait, probably as a present to thank the count for the commission of L'entrée à Paris du Dauphin.
Another aspect of the count's personality, less well-known, but attested by contemporaries, was his infidelity. Hans Naef noted in the portrait of Alphonsine a certain sadness. Indeed the countess was to spend her whole life in the shadow of her husband, who seems to have paid little attention to her. She played little part in the brilliant political and social life of her husband and occupied herself with the house, the children and a few charities. Born on 11 October 1795 in Achères (Seine-et-Oise), Alphonsine was the only child of André-Sauveur Alexandre de Neufermeil de Montry and Marie-Jeanne Colbert. Married to the count in 1815, Alphonsine had two children: Marie, born in 1817, who married the marquis de Plessis-Bellière in 1835; and a second child, born in 1819, who died shortly after. The countess died on 7 June 1876 in her Parisian home on Place Louis XV at the age of 80. After her death the portrait was inherited by her daughter, then marquise of Plessis-Bellière. A certain number of the count's and countess's possessions had already been dispersed in 1867 (count de Pastoret sale, Paris, Drouot, 2 May 1867). In 1890 at the death of the Marquise of Plessis-Bellière, who died without children, her property was left to the French Apostolic Nuncio of Pope Leo XIII and was entirely sold in 1897. The sale included five works by Ingres; Arthur Georges Veil-Picard bought the present portrait in that sale.