Details
Max Ernst (1891-1976)
Ohne titel
signé, daté et inscrit 'à mon ami Denis Honegger Max Ernst 1931' (en bas à droite)
collage, huile, gouache, grattage et graphite sur papier fort
48 x 64.5 cm.
Exécuté en 1931
signed, dated and inscribed 'à mon ami Denis Honegger Max Ernst 1931' (lower right)
collage, oil, gouache, grattage and pencil on card
18 7/8 x 25 3/8 in.
Executed in 1931
Ohne titel
signé, daté et inscrit 'à mon ami Denis Honegger Max Ernst 1931' (en bas à droite)
collage, huile, gouache, grattage et graphite sur papier fort
48 x 64.5 cm.
Exécuté en 1931
signed, dated and inscribed 'à mon ami Denis Honegger Max Ernst 1931' (lower right)
collage, oil, gouache, grattage and pencil on card
18 7/8 x 25 3/8 in.
Executed in 1931
Provenance
Denis Honegger, Monaco (don de l'artiste en 1931).
Collection particulière, France (par descendance); vente, Sotheby's, Londres, 5 février 2003, lot 186.
Collection particulière (acquis au cours de cette vente); vente, Christie's, Paris, 26 mars 2014, lot 30.
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
Collection particulière, France (par descendance); vente, Sotheby's, Londres, 5 février 2003, lot 186.
Collection particulière (acquis au cours de cette vente); vente, Christie's, Paris, 26 mars 2014, lot 30.
Acquis au cours de cette vente par le propriétaire actuel.
Literature
W. Spies, S. Metken et G. Metken, Max Ernst, Œuvre-Katalog, Werke 1929-1938, Cologne, 1979, p. 112, no. 1782 (illustré).
W. Spies, Max Ernst, Les collages, inventaire et contradictions, Paris, 1984, no. 337 (illustré).
W. Spies, Max Ernst, Les collages, inventaire et contradictions, Paris, 1984, no. 337 (illustré).
Special notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite").
If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
Further details
Au cours de ces expérimentations autour du collage et du grattage, Max Ernst conçoit Ohne Titel où il nous livre un monde imaginaire, presque hallucinatoire, dans lequel planent des formes de papillons multicolores, pour certaines illusionnistes, perdues dans la vaste étendue bleue de l'arrière-plan.
Dérivée du frottage, la technique « automatique » du grattage, inédite, que l'artiste élabore en 1925, consiste à appliquer plusieurs couches d'huile de différentes couleurs sur une toile. Ernst place ensuite le verso contre des surfaces granitées, bosselées, et gratte la peinture à l'aide d'une spatule pour révéler un kaléidoscope de couleurs et une panoplie de motifs, au hasard de ses envies. Avec ses formes et ses textures obtenues de façon spontanée, à demi consciente, ce procédé attise l'imagination débordante de l'artiste.
Dans la présente œuvre, les matériaux disparates qui scindent l'image en deux, entre peinture à la main et collages et découpages, apportent d'autant plus de contrastes et poussent le spectateur à papillonner d'un niveau de réalité à un autre, à la manière des papiers collés cubistes. Ernst décrit d'ailleurs le collage comme « la rencontre fortuite de deux réalités distinctes sur un plan non convenant ou […] la culture des effets d'un dépaysement systématique [...] – et l'étincelle de poésie qui jaillit du rapprochement de ces réalités. » (‘Au-delà de la peinture', in Cahiers d’Art, 1936, cité in W. Spies, éd., Max Ernst: Life and Work, Londres, 2006, p. 55).
Contrairement à ses papiers découpés antérieurs, avec lesquels l'artiste dissimulait soigneusement toute trace de frelatage pour donner l'impression d'une image unique et intacte, dans la présente œuvre Ernst attire au contraire notre attention sur la discordance des divers éléments. « Pour la première fois, le collage était invité à se faire entendre, explique Spies. Les raccords, les bords, les césures, les espaces entre les éléments, et les provenances variées de ces mêmes éléments, participaient désormais à créer une diversité polyphonique ; et la recherche d'une unité plastique cédait le pas à des images aux multiples facettes, des collages conscients » (op. cit., 1983, p. 16).
Using a combination of collage elements with amorphous, grattage scrapings of paint, in Ohne Titel, Max Ernst has invented an imaginary, near hallucinatory world, in which these multi-hued, seemingly natural butterflies are blossoming and disappearing into the expansive blue background.
A development of frottage, the breakthrough automatic method that he had discovered in 1925, grattage involved applying several layers of different coloured oil paint to the canvas, which Ernst would then place over highly textured objects and scrape away the paint with a palette knife to reveal a kaleidoscope of colour and myriad patterns in whatever shapes he chose. The unpremeditated, semi-conscious patterns and textures that these scrapings produced sparked Ernst’s visionary imagination. The material division between the two halves of the image, hand-painted versus pasted, heightens this contrast, challenging the viewer to shift between varied levels of reality as in Cubist papier collé.
“Collage is the exploitation of the chance meeting of two distant realities on an unfamiliar plane,” Ernst wrote, “the culture of systematic displacement and its effects—and the spark of poetry that leaps across the gap as the two realities converge” (‘Beyond Painting’, in Cahiers d’Art, 1936, quoted in W. Spies, ed., Max Ernst: Life and Work, London, 2006, p. 55).
Unlike Ernst’s earlier work in cut paper, in which the artist carefully concealed the joins to create the impression of a single, unbroken image, the present collage call attention to the discontinuity between the disparate components of the work. “Here for the first time, collage was allowed to speak with its own voice,” Spies has explained. “Joints, edges, breaks, the spaces that separate the elements, and the diverse origin of those elements themselves, all now contributed to a polyphonic variety; and in place of a pictorial continuum now appeared images built up of multifaceted material, conscious collages” (op. cit., 1983, p. 16).
Dérivée du frottage, la technique « automatique » du grattage, inédite, que l'artiste élabore en 1925, consiste à appliquer plusieurs couches d'huile de différentes couleurs sur une toile. Ernst place ensuite le verso contre des surfaces granitées, bosselées, et gratte la peinture à l'aide d'une spatule pour révéler un kaléidoscope de couleurs et une panoplie de motifs, au hasard de ses envies. Avec ses formes et ses textures obtenues de façon spontanée, à demi consciente, ce procédé attise l'imagination débordante de l'artiste.
Dans la présente œuvre, les matériaux disparates qui scindent l'image en deux, entre peinture à la main et collages et découpages, apportent d'autant plus de contrastes et poussent le spectateur à papillonner d'un niveau de réalité à un autre, à la manière des papiers collés cubistes. Ernst décrit d'ailleurs le collage comme « la rencontre fortuite de deux réalités distinctes sur un plan non convenant ou […] la culture des effets d'un dépaysement systématique [...] – et l'étincelle de poésie qui jaillit du rapprochement de ces réalités. » (‘Au-delà de la peinture', in Cahiers d’Art, 1936, cité in W. Spies, éd., Max Ernst: Life and Work, Londres, 2006, p. 55).
Contrairement à ses papiers découpés antérieurs, avec lesquels l'artiste dissimulait soigneusement toute trace de frelatage pour donner l'impression d'une image unique et intacte, dans la présente œuvre Ernst attire au contraire notre attention sur la discordance des divers éléments. « Pour la première fois, le collage était invité à se faire entendre, explique Spies. Les raccords, les bords, les césures, les espaces entre les éléments, et les provenances variées de ces mêmes éléments, participaient désormais à créer une diversité polyphonique ; et la recherche d'une unité plastique cédait le pas à des images aux multiples facettes, des collages conscients » (op. cit., 1983, p. 16).
Using a combination of collage elements with amorphous, grattage scrapings of paint, in Ohne Titel, Max Ernst has invented an imaginary, near hallucinatory world, in which these multi-hued, seemingly natural butterflies are blossoming and disappearing into the expansive blue background.
A development of frottage, the breakthrough automatic method that he had discovered in 1925, grattage involved applying several layers of different coloured oil paint to the canvas, which Ernst would then place over highly textured objects and scrape away the paint with a palette knife to reveal a kaleidoscope of colour and myriad patterns in whatever shapes he chose. The unpremeditated, semi-conscious patterns and textures that these scrapings produced sparked Ernst’s visionary imagination. The material division between the two halves of the image, hand-painted versus pasted, heightens this contrast, challenging the viewer to shift between varied levels of reality as in Cubist papier collé.
“Collage is the exploitation of the chance meeting of two distant realities on an unfamiliar plane,” Ernst wrote, “the culture of systematic displacement and its effects—and the spark of poetry that leaps across the gap as the two realities converge” (‘Beyond Painting’, in Cahiers d’Art, 1936, quoted in W. Spies, ed., Max Ernst: Life and Work, London, 2006, p. 55).
Unlike Ernst’s earlier work in cut paper, in which the artist carefully concealed the joins to create the impression of a single, unbroken image, the present collage call attention to the discontinuity between the disparate components of the work. “Here for the first time, collage was allowed to speak with its own voice,” Spies has explained. “Joints, edges, breaks, the spaces that separate the elements, and the diverse origin of those elements themselves, all now contributed to a polyphonic variety; and in place of a pictorial continuum now appeared images built up of multifaceted material, conscious collages” (op. cit., 1983, p. 16).
Sale room notice
This Lot is Withdrawn.
Brought to you by
Antoine Lebouteiller