Lot Essay
Le 8 Juillet 1820, l’Ecole des Beaux-Arts de Paris décida de diviser les cours de dessin en deux classes : l’une d’après les moulages antiques, l’autre d’après le modèle vivant. Ce dessin fut exécuté cette même année par Bonington lors d’une des sessions de la deuxième classe. Au concours d’entrée de la leçon de dessin d’après le modèle, Bonington arrive à la 60e place sur 61, classement qui semble injustifié devant la qualité et la beauté raffinée du présent dessin. La finesse du trait, la délicatesse dans le traitement des boucles de cheveux, le rendu velouté de la peau et le modelé des chairs montrent au contraire que Bonington maîtrisait déjà l’étude du nu et qu’il n’était pas seulement peintre de marines. Si en 1991 Patrick Noon écrivait que ce dessin était la seule étude académique de l’artiste (op. cit.), l’auteur révisera son affirmation en 2011 présentant une nouvelle découverte: Figures académiques
masculines (2011, op. cit., no. 8).
Le modèle représenté, Mademoiselle Rose, fut un sujet célèbre, que Bonington représenta aussi dans une autre étude de tête et d’épaules (Noon, 2011, op. cit., no. 10). Elle fut également portraiturée par Delacroix, ami de Bonington, qui la fit poser à de nombreuses reprises au début des années 1820 et notamment dans une toile célèbre conservée au musée du Louvre, Paris (inv. no. RF 1942-14 ; P. Georgel et L. Rossi Bortolatto, Tout l’oeuvre peint de Delacroix, Paris, 1975, no. 36) et une esquisse à l’huile (Johnson, op. cit., I, no. 4).
Cette oeuvre provient de l’ancienne collection du baron Jean-Charles Rivet (1800-1872), ami de Bonington et Delacroix. Grâce à ces liens d’amitié, il posséda d’autres oeuvres de Bonington dont certaines présentes à l’exposition de 1992 (op. cit., nos. 24, 35, 58, 106, 112, 121). Leur amitié remonte probablement à leur jeunesse; Bonington ayant appris à dessiner au baron Rivet. Il est fort probable qu’en échange de quelques dessins, Rivet ait aidé financièrement Bonington quand, par exemple, ce dernier entreprit son voyage en Italie en 1826, en plus d’invitations régulières dans le château de Mantes du baron.
masculines (2011, op. cit., no. 8).
Le modèle représenté, Mademoiselle Rose, fut un sujet célèbre, que Bonington représenta aussi dans une autre étude de tête et d’épaules (Noon, 2011, op. cit., no. 10). Elle fut également portraiturée par Delacroix, ami de Bonington, qui la fit poser à de nombreuses reprises au début des années 1820 et notamment dans une toile célèbre conservée au musée du Louvre, Paris (inv. no. RF 1942-14 ; P. Georgel et L. Rossi Bortolatto, Tout l’oeuvre peint de Delacroix, Paris, 1975, no. 36) et une esquisse à l’huile (Johnson, op. cit., I, no. 4).
Cette oeuvre provient de l’ancienne collection du baron Jean-Charles Rivet (1800-1872), ami de Bonington et Delacroix. Grâce à ces liens d’amitié, il posséda d’autres oeuvres de Bonington dont certaines présentes à l’exposition de 1992 (op. cit., nos. 24, 35, 58, 106, 112, 121). Leur amitié remonte probablement à leur jeunesse; Bonington ayant appris à dessiner au baron Rivet. Il est fort probable qu’en échange de quelques dessins, Rivet ait aidé financièrement Bonington quand, par exemple, ce dernier entreprit son voyage en Italie en 1826, en plus d’invitations régulières dans le château de Mantes du baron.