Lot Essay
Cette paire d'appliques Louis XV est exceptionnelle étant la seule connue en argent à ce jour.
Il subsiste de l'époque Louis XIV quelques exemples en argent. A cette époque ce matériau en provenance du Nouveau mondee affluait. Le Roi soleil put ainsi satisfaire sont goût prononcé pour le mobilier d'argent. Malheureusement, à la suite de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, provoquant des difficultés financières, de nombreux décrets interdirent la production d'ouvrages d'argent et dictèrent la fonte de nombre d'entre eux.
En contrepartie l'industrie du bronze connut un essor important au XVIIIème siècle. Ainsi on installa une fonderie à la manufacture des Gobelins pour répondre à la demande croissante d'objets en bronze remplaçant ceux d'argent. De nombreux orfèvres tels que Nicolas Besnier livrèrent des oeuvres en bronze conçus d'après les modèles en argent. Matériau maniable et offrant autant de possibilités que l'argent pour un coût moindre, son usage pour les pièces volumineuses ou les pièces fondues se banalisa. L'architecte allemand Balthasar Neumann note en 1723 que "le dernier cri était l'usage du bronze doré pour les appliques afin de créer un tout avec les lustres et les lambris en partie dorés" (Peter Fürhing, Meissonnier, un génie du rococo 1695-1750, Umberto Allemandi, 1999).
Malgré de nombreuses qualités, le bronze présente pourtant le défaut de mal supporter l'humidité et requiert un certain entretien au risque de subir "la maladie du bronze" caractérisée par une corrosion graduelle pouvant ultimement entraîner la destruction de l'objet. Ce défaut pourrait donc expliquer la commande exceptionnelle d'une paire d'appliques en vermeil à une époque où le bronze domine la décoration intérieure. En effet, les appliques sont gravées sur l'envers des armes de la famille Gaigneron et ont probablement été commandées par Jean-Baptiste Gaigneron, sieur des Ravinières, baptisé et résident à Saint Laurent en Lamentin à la Martinique, qui épousa en 1716 Françoise-Rose Papin de l'Epine, ayant même résidence. Le milieu humide et corrosif de la Martinique est inadéquat pour le bronze et peut être la famille en fera-t-elle l'expérience. Il semble donc logique qu'un riche notable qui voulait, malgré la distance, présenter un intérieur parisien ou du moins au fait de la mode, ait choisi de commander des appliques en vermeil dans un style typique des exemplaires en bronze doré au cours du XVIIIème siècle mais moins susceptibles de subir les méfaits du sel marin et de la chaleur.
Nous remercions Peter Führing pour l'usage de la planche 95, projet de trumeau avec variante pour le Portugal, deuxième planche, de son ouvrage Meissonnier, un génie du rococo, 1695-1750, Umberto Allemandi, 1999.
Il subsiste de l'époque Louis XIV quelques exemples en argent. A cette époque ce matériau en provenance du Nouveau mondee affluait. Le Roi soleil put ainsi satisfaire sont goût prononcé pour le mobilier d'argent. Malheureusement, à la suite de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, provoquant des difficultés financières, de nombreux décrets interdirent la production d'ouvrages d'argent et dictèrent la fonte de nombre d'entre eux.
En contrepartie l'industrie du bronze connut un essor important au XVIIIème siècle. Ainsi on installa une fonderie à la manufacture des Gobelins pour répondre à la demande croissante d'objets en bronze remplaçant ceux d'argent. De nombreux orfèvres tels que Nicolas Besnier livrèrent des oeuvres en bronze conçus d'après les modèles en argent. Matériau maniable et offrant autant de possibilités que l'argent pour un coût moindre, son usage pour les pièces volumineuses ou les pièces fondues se banalisa. L'architecte allemand Balthasar Neumann note en 1723 que "le dernier cri était l'usage du bronze doré pour les appliques afin de créer un tout avec les lustres et les lambris en partie dorés" (Peter Fürhing, Meissonnier, un génie du rococo 1695-1750, Umberto Allemandi, 1999).
Malgré de nombreuses qualités, le bronze présente pourtant le défaut de mal supporter l'humidité et requiert un certain entretien au risque de subir "la maladie du bronze" caractérisée par une corrosion graduelle pouvant ultimement entraîner la destruction de l'objet. Ce défaut pourrait donc expliquer la commande exceptionnelle d'une paire d'appliques en vermeil à une époque où le bronze domine la décoration intérieure. En effet, les appliques sont gravées sur l'envers des armes de la famille Gaigneron et ont probablement été commandées par Jean-Baptiste Gaigneron, sieur des Ravinières, baptisé et résident à Saint Laurent en Lamentin à la Martinique, qui épousa en 1716 Françoise-Rose Papin de l'Epine, ayant même résidence. Le milieu humide et corrosif de la Martinique est inadéquat pour le bronze et peut être la famille en fera-t-elle l'expérience. Il semble donc logique qu'un riche notable qui voulait, malgré la distance, présenter un intérieur parisien ou du moins au fait de la mode, ait choisi de commander des appliques en vermeil dans un style typique des exemplaires en bronze doré au cours du XVIIIème siècle mais moins susceptibles de subir les méfaits du sel marin et de la chaleur.
Nous remercions Peter Führing pour l'usage de la planche 95, projet de trumeau avec variante pour le Portugal, deuxième planche, de son ouvrage Meissonnier, un génie du rococo, 1695-1750, Umberto Allemandi, 1999.