STATUETTE YOMBE, NKISI
YOMBE FIGURE, NKISI
STATUETTE YOMBE, NKISI YOMBE FIGURE, NKISI

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Details
STATUETTE YOMBE, NKISI
YOMBE FIGURE, NKISI
République Démocratique du Congo
Hauteur: 31 cm. (12¼ in.)
Provenance
Révérend Père Armand Schermers (1898-1977), RDC
Pierre Dartevelle, Bruxelles, 1981
Importante collection européenne
Literature
Scohy, A., Etapes au Soleil, Bruxelles, 1952, p.88
Debbaut, J., Utotombo, L'art d'Afrique noire dans les collections privées belges, Société des Expositions du Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 1988, p.204
Revue Arts d'Afrique Noire, n.66, Eté 1988, p.15
Lehuard, R., Art Bakongo, Les centres de style, vol.I, Arnouville, 1989, p.139
Exhibited
Bruxelles, Utotombo, L'art d'Afrique noire dans les collections privées belges, Société des Expositions du Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 25 mars - 5 juin 1988

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Suzan Kloman
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Lot Essay

Cette oeuvre extraordinaire du peuple Yombé fut décrite et photographiée par André Scohy, journaliste ayant séjourné au Congo Belge dès 1938. Son célèbre ouvrage intitulé Etapes au Soleil et publié en 1952 reçu une distinction du journalisme colonial. D'après les renseignements donnés par le Père Schermers, Scohy décrit la fonction de cet objet: Il y a surtout les deux pièces maîtresses de la collection: le "Simbu" et le "Kozo". Le "Simbu" est le vieux fétiche de guerre: plumes sur la tête, charges magiques cachées sous un miroir dans une sorte de boîte qui lui couvre le buste, prognathe, il dresse vers le ciel sa mâchoire. Jadis, avant le départ pour la bataille, il était placé entre les jambes du chef dressé debout: les guerriers devaient passer en rampant entre les jambes du chef sans toucher ni celles-ci ni le fétiche : ceux qui échouaient étaient considérés comme inaptes au combat [...]
La pièce conservée au musée missionnaire de Kangu nous montre le "Simbu" juché sur une tortue (symbole de prudence?) et laissant apparaître entre ses jambes un chien, gueule entr'ouverte, prêt à l'attaque. Les bras et les jambes sont traités, comme une unité plastique, ce qui donne à l'ensemble une grande solidité d'allure.

Il est tout à fait exceptionnel aujourd'hui de trouver dans une collection privée une statuette magico-religieuse Yombé ayant conservé la quasi-totalité de ses charges magiques. Ainsi, le corps de la figurine supporte une charge disproportionnée recouverte d'un miroir. Un savant entrelacs de fibres naturelles et animales encercle les reins du personnage tandis que la tête est ceinte d'un bandeau en tissu et en peau maintenant la charge magique et surmonté d'un panache de plumes.

La représentation d'un animal associé à un être humain existe mais est plutôt rare, le chien étant bien plus courant que la tortue. D'après Raoul Lehuard (1989), "on trouve dans cette relation, non pas une allusion totémique comme en d'autres groupes ethniques, mais, d'une part l'existence d'un animal mythique, emblème d'une nkanda (famille étendue) et, d'autre part, une association directe entre un nkisi et un animal dans lequel il peut résider de façon permanente ou temporaire." Il précise que la tortue symbolise la longévité, tandis que le chien, animal complice du nganga, renvoie à l'image du chasseur à l'affût. Par ailleurs, Thompson (Falgayrettes-Leveau, 2002) indique que le visage tourné vers le ciel illustre l'attitude du nganga lorsque celui-ci entre en transe. Ce dernier scrute le ciel afin de suivre le déroulement de la vie de la personne qu'il souhaite guérir ou conseiller. En regardant vers le ciel, il reçoit une vision grâce à laquelle il pourra débusquer les êtres malfaisants.

Voir Falgayrettes-Leveau (2002, p.69) pour une autre statuette kongo debout sur une tortue collectée en 1872 lors de l'expédition allemande au Loango et aujourd'hui conservée au Ethnologisches Museum de Berlin (III C 531). Notons également la présence de nkisi dans les collections de nombreux artistes s'étant laissés séduire par le caractère à la fois sauvage et sensuel de ces êtres magiques (Apollinaire, Epstein, Matisse, Picasso, Arman, le marchand d'art Allan Stone ...).

" J'ai rassemblé tout ce que les enfants m'ont apporté en fait de fétiches de leurs villages ; des pièces que m'ont confiées des catéchistes, d'autres que j'ai obtenues par-ci par-là en parcourant la région." Père Schermers

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