Lot Essay
A partir de la photographie, on pourrait croire que cette tête est à taille humaine, et à cet égard elle illustre à merveille l'idéal d'une miniature monumentale par la distillation de ses traits. Bien que très stylisée, elle établit un équilibre dynamique entre abstraction et naturalisme. Les yeux mi-clos à l'air songeur, et les lèvres entrouvertes laissant apercevoir la langue, il s'agit d'une représentation sérieuse et captivante d'un homme en train de parler. L'artiste a un sens très raffiné de la ligne, qui soigneusement guide le spectateur autour du plan sphérique - de la ligne émanant du nez et menant à l'oreille, en forme de poire, dotée d'un tragus discret avec l'ensemble lié par la crête médiane à la couronne. Bien que cette région soit connue pour le traitement coloré et pictural de ses surfaces, l'artiste s'est ici limité dans la répartition des pigments sur le visage. Un autre aspect remarquable de ce masque, est de rendre compte, à l'instar de la puissante figure féminine Abelam de la collection Jolika (lot 31) de la tridimensionnalité de ce masque, alors que la plupart des sculptures Abelam sont des haut-reliefs ou des statues dont le dos n'est pas sculpté.
Il n'existe pas d'objet comparable à cette tête. Cependant, il a très probablement servi comme masque et fut utilisé pour décorer les grandes ignames lors des importantes cérémonies organisées pour célébrer la récolte de cet aliment de base, et rendre grâce aux esprits. Stylistiquement, la tête est à rattacher aux masques à igname des Wosera réalisés à partir de bois tendre. Notons la présence de trous de fixation à la base du masque de la collection Jolika (Friede op.cit.). Toutefois, le masque présenté ici a été sculpté dans un bois lourd et entièrement évidé. Pour un exemple d'un masque à igname de grande taille, de facture plus classique, taillé dans un bois léger et provenant des collections du Musée de Berlin voir Koch, 1968, pl.13, fig.66.
Il n'existe pas d'objet comparable à cette tête. Cependant, il a très probablement servi comme masque et fut utilisé pour décorer les grandes ignames lors des importantes cérémonies organisées pour célébrer la récolte de cet aliment de base, et rendre grâce aux esprits. Stylistiquement, la tête est à rattacher aux masques à igname des Wosera réalisés à partir de bois tendre. Notons la présence de trous de fixation à la base du masque de la collection Jolika (Friede op.cit.). Toutefois, le masque présenté ici a été sculpté dans un bois lourd et entièrement évidé. Pour un exemple d'un masque à igname de grande taille, de facture plus classique, taillé dans un bois léger et provenant des collections du Musée de Berlin voir Koch, 1968, pl.13, fig.66.