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Sur les bons conseils de son ami Vincent van Gogh, c’est en 1888 qu’Emile Bernard se rend pour la première fois à Pont-Aven pour rencontrer Paul Gauguin. Cette rencontre marquera l’histoire de l’art avec la genèse de Pont-Aven, dont ces deux peintres seront les chefs de file. Datée de 1892, période du deuxième séjour à Pont-Aven, Les musiciens est une oeuvre hautement symbolique dans la production de l’artiste mais également dans sa transition stylistique. Dans une lettre à Claude-Emile Schufenecker, Emile Bernard présente sa nouvelle vision de la peinture: «Je veux épurer. Ne garder que le strict nécessaire de la forme et de la couleur, et surtout,
pour la couleur, éviter même une demi touche sale, pâteuse ou neutre de ton. En somme, je veux presque une oeuvre de sensation tellement raisonnée qu’on n’en puisse ni ajouter ni retrancher un pouce» (Lettres, Saint-Briac, 15 aout 1891).
Fort de son expérience dans le cloisonnisme et le synthétisme, mais aussi profondément infuencé en cette année 1892 par son travail sur les tapisseries pour le Comte de la Rochefoucauld (fg. 1), Bernard va exécuter tout un ensemble de compositions décoratives de style médiéval ou Renaissance. Les musiciens illustre avec grâce et humour un épisode de cette série. Les silhouettes oblongues des personnages (damoiselles, galants et troubadours), les couleurs puissantes (rose, rouge, bleu, vert, jaune) et le découpage si particulier du décor (notamment avec les alignements des arbres) confèrent à cette oeuvre une qualité rare, et en particulier pour sa production des années 1892-93.
In 1888, upon advice from his friend Vincent van Gogh, Emile Bernard travelled to Pont-Aven for the first time to meet Paul Gauguin. This meeting was a defining moment in the history of art, marking the development of the Pont-Aven movement led by these two painters. Dating from 1892, the period of his second stay in Pont-Aven, Les musiciens is a highly symbolic work not only in the artist’s creative output but in its stylistic transition. In a letter to Emile Schufenecker, Emile Bernard set out his new vision for his painting, “I want to pare it down. To only keep what is strictly necessary of form and colour, and above all, for the colour, to avoid even a hint of muddy, unclear or neutral tones. In short, I want a work almost of such well thought out feeling that not an inch can be added or taken away” (Letters, Saint-Briac, 15 August 1891). Strengthened by his experience in Cloisonnism and Synthetism, but also profoundly infuenced in 1892 by his work on tapestries for the Count of La Rochefoucauld (fig. 1), Bernard produced a set of decorative compositions in a mediaeval or Renaissance style. Les musiciens illustrates with charm and humour one episode in this series. The rectangular silhouettes of the figures (damsels, courtiers and troubadours), the strong colours (pink, red, blue, green, yellow) and the very distinctive decoupage of the setting (especially the lines of trees) make this work a picture of rare quality.
pour la couleur, éviter même une demi touche sale, pâteuse ou neutre de ton. En somme, je veux presque une oeuvre de sensation tellement raisonnée qu’on n’en puisse ni ajouter ni retrancher un pouce» (Lettres, Saint-Briac, 15 aout 1891).
Fort de son expérience dans le cloisonnisme et le synthétisme, mais aussi profondément infuencé en cette année 1892 par son travail sur les tapisseries pour le Comte de la Rochefoucauld (fg. 1), Bernard va exécuter tout un ensemble de compositions décoratives de style médiéval ou Renaissance. Les musiciens illustre avec grâce et humour un épisode de cette série. Les silhouettes oblongues des personnages (damoiselles, galants et troubadours), les couleurs puissantes (rose, rouge, bleu, vert, jaune) et le découpage si particulier du décor (notamment avec les alignements des arbres) confèrent à cette oeuvre une qualité rare, et en particulier pour sa production des années 1892-93.
In 1888, upon advice from his friend Vincent van Gogh, Emile Bernard travelled to Pont-Aven for the first time to meet Paul Gauguin. This meeting was a defining moment in the history of art, marking the development of the Pont-Aven movement led by these two painters. Dating from 1892, the period of his second stay in Pont-Aven, Les musiciens is a highly symbolic work not only in the artist’s creative output but in its stylistic transition. In a letter to Emile Schufenecker, Emile Bernard set out his new vision for his painting, “I want to pare it down. To only keep what is strictly necessary of form and colour, and above all, for the colour, to avoid even a hint of muddy, unclear or neutral tones. In short, I want a work almost of such well thought out feeling that not an inch can be added or taken away” (Letters, Saint-Briac, 15 August 1891). Strengthened by his experience in Cloisonnism and Synthetism, but also profoundly infuenced in 1892 by his work on tapestries for the Count of La Rochefoucauld (fig. 1), Bernard produced a set of decorative compositions in a mediaeval or Renaissance style. Les musiciens illustrates with charm and humour one episode in this series. The rectangular silhouettes of the figures (damsels, courtiers and troubadours), the strong colours (pink, red, blue, green, yellow) and the very distinctive decoupage of the setting (especially the lines of trees) make this work a picture of rare quality.