André Derain (1880-1954)
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … 显示更多 De Renoir à Picasso, œuvres inédites du XXe siècle d’une prestigieuse collection française
André Derain (1880-1954)

Baigneuses

细节
André Derain (1880-1954)
Baigneuses
signé 'a. Derain' (au revers)
huile sur toile
19.4 x 27.4 cm.
Peint vers 1907-08

signed 'a. Derain' (on the reverse)
oil on canvas
7 5/8 x 10 ¾ in.
Painted circa 1907-08
来源
Galerie Kahnweiler, Paris.
Roger Dutilleul, Paris (acquis auprès de celle-ci le 7 avril 1908).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
出版
G. Hilaire, Derain, Genève, 1959, p. 192, no. 66 (illustré, pl. 66).
M. Kellermann, André Derain, Catalogue raisonné de l'œuvre peint, Paris, 1992, vol. I, p. 238, no. 384 (illustré).
注意事项
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent.
更多详情
«Derain se montrait de plus en plus prêt à égaler Matisse par son ambition, et même parfois à le devancer...»
J. Elderfield, The "Wild Beasts": Fauvism and Its Affinities, New York, 1976, p. 34.

Rares sont les toiles qui mettent à ce point en lumière le rôle décisif que joua Derain au sein des avant-gardes parisiennes. Peinte entre 1907 et 1908, Baigneuses se situe à la croisée de l'art figuratif et abstrait – à la fois en plein territoire fauve et dans l'antichambre du cubisme. L'impact de Derain sur l'évolution du cubisme est souvent négligé ; or lorsque son célèbre Baigneuses de 1907, un tableau de deux mètres de large (Kellerman, no. 381; Museum of Modern Art, New York), est exposé au Salon des Indépendants de la même année, il ébranle profondément le public parisien, impressionnant notamment un Pablo Picasso qui travaille alors sur son chef-d'œuvre fondamental, Les Demoiselles dAvignon. Avec leurs épais contours verts appliqués sur un fond bleu et vert perçant, ces trois grands nus sommairement représentés, tout en nuances orange et jaunes, viennent brutalement secouer les codes d'un sujet encore fondamentalement classique. Il semblerait que Derain ait peint ses premières baigneuses en 1904, avec Trois nus dans un paysage (Kellerman, no. 358). Cependant, c'est après avoir vu les variations de Cézanne sur le thème, à la rétrospective des artistes aixois présentée au Salon d'Automne 1907, que Derain s'embarque réellement dans sa propre interprétation du motif. Son approche prend rapidement des airs de figuration primitiviste, à mesure qu'il apprivoise une nouvelle palette ocre et sanguine qui caractérisera, un peu plus tard, les premiers balbutiements cubistes.
La présente version des baigneuses témoigne de la connivence entre Derain et Matisse, devenus les fers de lance du fauvisme suite à leur séjour à Collioure en 1905, petit village de pêche blotti au pied des Pyrénées. Cet été-là, ils peignant côte à côte et s'émancipent en quelques semaines des contraintes du divisionnisme pour se ruer sur une liberté artistique encore inexplorée, marquée par des aplats de couleur brute et des coups de pinceau impétueux et irréguliers. Lorsque Derain et Matisse exposent les fruits de leur prodigieux été au Salon d'Automne de 1905, le séisme est immédiat, tant ils défient et outragent l'opinion, amenant l'éminent critique Louis Vauxcelles à les qualifier de peintres ardents à la tête d'une cohorte de fauves. Or dans ces Baigneuses de 1907-08, Derain opte pour une palette tempérée. Il se répand en surfaces planes et cloisonnées, appliquant ses pigments bleus et verts en couches épaisses et réduisant ses cinq nus couleur chair à des formes simplifiées, presque néolithiques, couronnées d'une pointe de brun-ocre qui vient à peine suggérer leurs cheveux. À travers cette composition vive, Derain semble pousser aussi loin que possible ses baigneuses vers l'abstraction – sujet qu'il continuera d'explorer courant 1908 et 1909. Malgré des ressemblances frappantes, au niveau de la forme et des tonalités, avec les Baigneuses à la tortue de Matisse, également peint vers 1907-08 et actuellement entre les mains du Saint Louis Art Museum, la toile de Derain fait preuve de plus d'audace. Ici, le peintre dépouille radicalement son sujet de tout détail superflu pour se concentrer exclusivement sur la forme et la couleur, préfigurant d'une certaine manière les papiers découpés que Matisse réalisera durant les années 1940.

"Derain increasingly showed himself ready to match Matisse in ambition, and even at times in advance of him..."
J. Elderfield, The "Wild Beasts": Fauvism and Its Affinities, New York, 1976, p. 34.

Baigneuses is a true gem in shedding light on Derain’s pivotal role on the Parisian avant-gardist art scene. Painted circa 1907-08, it stands at the crossroads between figurative and abstract art, at the heart of Fauvism and at the advent of Cubism. Derain’s impact on the development of Cubism is often forgotten, yet his monumental two-metre wide Baigneuses painted in 1907 (Kellerman, no. 381; Museum of Modern Art, New York) and exhibited at the Salon des Indépendants that same year in Paris caused scandal at the time whilst it impressed fellow artist Pablo Picasso, who was working on his seminal masterpiece Les Demoiselles d’Avignon. Three broadly painted orange and yellow large nudes, outlined with thick green lines set against a vibrant blue and green background defied all conventional representations of an intrinsically classical subject. Derain’s first attempt at treating bathers as a subject appears to date from 1904 with Trois nus dans un paysage (Kellerman, no. 358) yet it was really after seeing Cézanne’s bathers compositions at the Aixois master’s memorial exhibition during the 1907 Salon d’Automne, that Derain embarked on his own versions of this theme. His approach to the subject very quickly took on a primitivist figuration and subdued earthen colors that characterize Cubism’s early stages.
The present bathers version bears witness to the close ties between Derain and Matisse, who had been at the forefront of Fauvism, following the summer in 1905 that they had spent together in Collioure, a remote fishing village in the foothills of the Pyrenées. Within a few weeks, painting side-by-side, they broke free from the constraints of Divisionism and advanced to a hitherto unknown liberty in art, applying pure, unmodulated pigments in brash, irregular strokes and patches. When Derain and Matisse exhibited the products of this spectacular summer at the 1905 Salon d'Automne, it caused an immediate sensation, challenging and even outraging viewers, leading critic Louis Vauxcelles to dub the two "hot" young painters and their cohort les fauves ("the wild beasts"). Yet in this Baigneuses of 1907-08, Derain opts for a restrained palette of colours, applying thick, flat "cloisonné" surfaces of different blue and green pigments and reducing his five bathers to pure flesh-coloured and almost Neolithic shapes topped by a brown-ochre touch to indicate their hair. Derain here seems to have pushed the bathers theme to the extreme in terms of abstraction in this colourful composition, which he continued to explore throughout 1908-09. Despite the tonal and formal resemblances between this painting and Matisse’s Baigneuses à la tortue in Saint Louis Art Museum also executed circa 1907-1908, Derain proves to be more daring. He stripped bare the subject of any extraneous detail and focused solely on colour and form, which to some extent was a precursor to Matisse’s cut-outs in the 1940s.

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