拍品专文
Cette atypique paire de vases montés signée du plus grand bronzier de son temps et employant de rares porcelaines de Chine décorait au XIXe siecle l’hôtel particulier d’une des familles les plus influentes d’Europe.
THOMIRE & Cie
D’abord sculpteur, Pierre-Philippe Thomire est l’éleve de Pajou et de Houdon ; avant de se former dans l’atelier de Gouthiere. Reçu maître en 1772, il connaît le succès des l’Ancien Régime. Son inspiration d’ornemaniste alliée à la perfection technique lui valent de fournir le garde meuble royal. Son talent lui permet de perdurer et de réaliser une carrière d’une incroyable longévité, couvrant tous les régimes de Louis XVI à Louis Philippe. En 1811, il collabore avec l’orfevre Odiot et réalise le célèbre berceau du roi de Rome. Pendant la période de la Restauration, il travaille pour les Bourbon et est décoré de la Légion d’Honneur par Louis-Philippe.
Lorsque Thomire prend sa retraite en 1823, la maison Thomire et Cie qu’il avait fait prospérer continue son activité jusqu’en 1850. Tous les corps de métier formés par le grand homme perpétuent la tradition d’excellence héritée du XVIIIe siecle. Et ce jusqu’au milieu du siècle quand les troubles politiques et l’industrialisation finirent par mettre en péril et faire disparaitre les ateliers de ce genre.
ENTRE TRADITION ET RENOUVEAU
Période de création qui s’étend de 1814 à 1848 propose, à l’heure des débuts de l’industrie, de la paix et des moyens retrouvés, une création hors du commun, faite de renouveau et d’inspiration puisée dans les siècles passés.
Notre paire de vases en est la démonstration. Si les objets montés furent très en vogue sous Louis XV notamment, mariant bronze doré français et porcelaine de Chine, ce mariage tend à disparaitre à la fin du XVIIIe siecle et sous l’Empire, ou la porcelaine de Sèvres et les pierres dures sont préférées aux matieres importées. Thomire a notamment contribué à la création de vases, pendules et autre objets d’art en porcelaine de Sevres, en malachite, en jaspe… Mais l’adaptation de vases de la dynastie Qing semble être un unicum dans la production de la maison Thomire. On notera que le dessin des anses répond parfaitement à l’esprit des scenes émaillées.
UNE COMMANDE PRESTIGIEUSE
L’originalité de nos pieces répond sans aucun doute à une commande précise et prestigieuse. On retrouvera d’ailleurs nos vases dans les collections de Fanny Pereire (1825-1910), fille du banquier Émile Pereire (1800-1875). Elle épousa en 1840 le frère cadet de celui-ci, Isaac (1806-1880). Grands acteurs du monde économique, les frères Pereire comptèrent parmi les personnalités les plus influentes du Second Empire. Ils fondèrent le Crédit immobilier et investirent dans de nombreux domaines, notamment les chemins de fer et les transports maritimes, en France comme à l’étranger. En rivalité ouverte avec les Rothschild et les Camondo, ils obtinrent le soutien de Napoléon III qui partageait leurs idées saint-simoniennes. Comme les Rothschild, les Pereire constituerent des collections d’art ancien et contemporain, tant par goût que par stratégie sociale. Alexandre Cabanel fut l’un des artistes auxquels ils firent régulièrement appel, tout d’abord pour le décor de leur hôtel particulier parisien sis au 35, rue du Faubourg Saint-Honoré.
Construit en 1714 par Pierre Grandhomme pour Louis Chevalier, président à mortier au Parlement de Paris, l’hôtel fut acheté en 1855 par les frères Isaac et Émile Pereire qui le firent remanier par leur architecte attitré, Alfred Armand : reconstruction du corps sur rue, décor peint par William Bougereau et Charles Jalabert au rez-de-chaussée (aujourd’hui disparu) et Alexandre Cabanel et Auguste Gendron au premier étage. Ils s’installèrent respectivement au premier et au rez-de-chaussée. L’hôtel abrite aujourd’hui l’ambassade du Royaume-Uni.
THOMIRE & Cie
D’abord sculpteur, Pierre-Philippe Thomire est l’éleve de Pajou et de Houdon ; avant de se former dans l’atelier de Gouthiere. Reçu maître en 1772, il connaît le succès des l’Ancien Régime. Son inspiration d’ornemaniste alliée à la perfection technique lui valent de fournir le garde meuble royal. Son talent lui permet de perdurer et de réaliser une carrière d’une incroyable longévité, couvrant tous les régimes de Louis XVI à Louis Philippe. En 1811, il collabore avec l’orfevre Odiot et réalise le célèbre berceau du roi de Rome. Pendant la période de la Restauration, il travaille pour les Bourbon et est décoré de la Légion d’Honneur par Louis-Philippe.
Lorsque Thomire prend sa retraite en 1823, la maison Thomire et Cie qu’il avait fait prospérer continue son activité jusqu’en 1850. Tous les corps de métier formés par le grand homme perpétuent la tradition d’excellence héritée du XVIIIe siecle. Et ce jusqu’au milieu du siècle quand les troubles politiques et l’industrialisation finirent par mettre en péril et faire disparaitre les ateliers de ce genre.
ENTRE TRADITION ET RENOUVEAU
Période de création qui s’étend de 1814 à 1848 propose, à l’heure des débuts de l’industrie, de la paix et des moyens retrouvés, une création hors du commun, faite de renouveau et d’inspiration puisée dans les siècles passés.
Notre paire de vases en est la démonstration. Si les objets montés furent très en vogue sous Louis XV notamment, mariant bronze doré français et porcelaine de Chine, ce mariage tend à disparaitre à la fin du XVIIIe siecle et sous l’Empire, ou la porcelaine de Sèvres et les pierres dures sont préférées aux matieres importées. Thomire a notamment contribué à la création de vases, pendules et autre objets d’art en porcelaine de Sevres, en malachite, en jaspe… Mais l’adaptation de vases de la dynastie Qing semble être un unicum dans la production de la maison Thomire. On notera que le dessin des anses répond parfaitement à l’esprit des scenes émaillées.
UNE COMMANDE PRESTIGIEUSE
L’originalité de nos pieces répond sans aucun doute à une commande précise et prestigieuse. On retrouvera d’ailleurs nos vases dans les collections de Fanny Pereire (1825-1910), fille du banquier Émile Pereire (1800-1875). Elle épousa en 1840 le frère cadet de celui-ci, Isaac (1806-1880). Grands acteurs du monde économique, les frères Pereire comptèrent parmi les personnalités les plus influentes du Second Empire. Ils fondèrent le Crédit immobilier et investirent dans de nombreux domaines, notamment les chemins de fer et les transports maritimes, en France comme à l’étranger. En rivalité ouverte avec les Rothschild et les Camondo, ils obtinrent le soutien de Napoléon III qui partageait leurs idées saint-simoniennes. Comme les Rothschild, les Pereire constituerent des collections d’art ancien et contemporain, tant par goût que par stratégie sociale. Alexandre Cabanel fut l’un des artistes auxquels ils firent régulièrement appel, tout d’abord pour le décor de leur hôtel particulier parisien sis au 35, rue du Faubourg Saint-Honoré.
Construit en 1714 par Pierre Grandhomme pour Louis Chevalier, président à mortier au Parlement de Paris, l’hôtel fut acheté en 1855 par les frères Isaac et Émile Pereire qui le firent remanier par leur architecte attitré, Alfred Armand : reconstruction du corps sur rue, décor peint par William Bougereau et Charles Jalabert au rez-de-chaussée (aujourd’hui disparu) et Alexandre Cabanel et Auguste Gendron au premier étage. Ils s’installèrent respectivement au premier et au rez-de-chaussée. L’hôtel abrite aujourd’hui l’ambassade du Royaume-Uni.