拍品专文
Conçue en 1984, cette œuvre issue de la série Salvages est un exemple particulièrement éloquent des silkscreen paintings de Robert Rauschenberg, ces tableaux dans lesquels la sérigraphie part à la rencontre de la peinture abstraite, dans de vives éruptions d'images et de couleurs. Rauschenberg est l'un des premiers artistes à mener des recherches avec le transfert de photographies sur toile au début des années 1960, un procédé dont il ne cessera d'explorer les possibilités tout au long de sa carrière. une peinture murale d'une divinité hindoue du Sri Lanka, une forêt de bambous à Tobago, une mobylette au Japon et le fronton néoclassique du New York Stock Exchange Building... C'est tout en grisaille et en nuances de rouge que l'artiste rassemble ici de ses propres photographies prises à travers le monde. Les passages rouges forment une sorte de crucifix qui bouscule la dominante noir et blanc des éléments alentour. Tout en haut, la place centrale – d'ordinaire réservée aux initiales « INRI » - a été narquoisement cédée à une photo de panneau d'entrée (« entrance ») cloué à un tronc d'arbre, prise à Fort Myers, en Floride. Les œuvres Salvage, qui sont considérées comme la dernière série de Rauschenberg sur toile, ont commencé avec la création de costumes pour la performance Set and Reset de la Trisha Brown Dance Company en 1983. Alors qu'il sérigraphiait les costumes, il a remarqué que les images transparaissaient à travers le tissu sur les toiles en dessous, et il a ‘récupéré’ les toiles pour leur effet patiné. La même année que cette œuvre, Rauschenberg a également créé ses Renault Paper Works, en utilisant ses propres photographies en noir et blanc ainsi que des images d'archives et des diagrammes fournis par le constructeur automobile
Pionnier du transfert de photographies sur toile, Rauschenberg se lance dans ce procédé en 1962, peu ou prou en même temps que son ami Andy Warhol. Si les années 1950 ont vu naître ses Combine paintings (tableaux-sculptures hybrides composés d'objets récupérés), les silkscreens opèrent des alliages similaires entre la peinture et l'image imprimée. Ses premières toiles-sérigraphies réunissent, déjà, des motifs très disparates : de la photo de presse contemporaine (la guerre du Vietnam, la course à l'espace, le président Kennedy...) à la reproduction de tableaux de maîtres, sans oublier les scènes urbaines que Rauschenberg photographie lui-même. Autant d'assemblages qui traduisent la massification de l'information et l'essor vertigineux du petit écran, tout en évoquant la complexité de la vie new-yorkaise. En 1964, Rauschenberg devient le premier artiste américain à recevoir le grand prix de peinture à la Biennale de Venise : un tournant décisif dans la consécration internationale du Pop Art.
1-800 (Salvage) appartient à une période tardive importante de la pratique de Rauschenberg. Les années 1970 l'ont vu épurer sa palette et travailler, de plus en plus, avec des matériaux inédits. En 1975, il s'inspirait notamment d'un séjour en Inde, à Ahmedabad, pour créer à partir de bandes de soie sa fameuse série de Jammers. Dans les années 1980, d'autres voyages l'encouragent à explorer, entre autres, l'impression d'images sur des supports tels que les métaux traités et la céramique japonaise. En 1984, il est invité à représenter in situ le lancement de la navette spatiale Discovery au Cap Canaveral, en Floride. Cette année-là, il parcourt aussi le Mexique, le Chili et l'île de Tobago, où il amorce son Rauschenberg Overseas Culture Interchange (ROCI) ; convaincu du pouvoir réformateur de l'art, l'artiste implantera ce projet à vocation sociale dans dix pays différents entre 1985 et 1990. Il a également poursuivi ses collaborations avec des chorégraphes - dont Trisha Brown et d'autres comme Merce Cunningham et Paul Taylor - qui constituaient une part importante de son travail depuis les années 1950. 1-800 (Salvage) est née de ce contexte, montrant l'évolution de l'engagement de Rauschenberg envers la performance, les avancées techniques et les concaténations complexes de la vie moderne. S'éloignant du cadre pop new-yorkais de ses premières sérigraphies, il s'agit d'un patchwork vibrant de fragments visuels et de couleurs gestuelles, reflétant la diversité des influences qu'il a absorbées au cours de ses voyages, ainsi que son incessante innovation tournée vers l'extérieur.
Pionnier du transfert de photographies sur toile, Rauschenberg se lance dans ce procédé en 1962, peu ou prou en même temps que son ami Andy Warhol. Si les années 1950 ont vu naître ses Combine paintings (tableaux-sculptures hybrides composés d'objets récupérés), les silkscreens opèrent des alliages similaires entre la peinture et l'image imprimée. Ses premières toiles-sérigraphies réunissent, déjà, des motifs très disparates : de la photo de presse contemporaine (la guerre du Vietnam, la course à l'espace, le président Kennedy...) à la reproduction de tableaux de maîtres, sans oublier les scènes urbaines que Rauschenberg photographie lui-même. Autant d'assemblages qui traduisent la massification de l'information et l'essor vertigineux du petit écran, tout en évoquant la complexité de la vie new-yorkaise. En 1964, Rauschenberg devient le premier artiste américain à recevoir le grand prix de peinture à la Biennale de Venise : un tournant décisif dans la consécration internationale du Pop Art.
1-800 (Salvage) appartient à une période tardive importante de la pratique de Rauschenberg. Les années 1970 l'ont vu épurer sa palette et travailler, de plus en plus, avec des matériaux inédits. En 1975, il s'inspirait notamment d'un séjour en Inde, à Ahmedabad, pour créer à partir de bandes de soie sa fameuse série de Jammers. Dans les années 1980, d'autres voyages l'encouragent à explorer, entre autres, l'impression d'images sur des supports tels que les métaux traités et la céramique japonaise. En 1984, il est invité à représenter in situ le lancement de la navette spatiale Discovery au Cap Canaveral, en Floride. Cette année-là, il parcourt aussi le Mexique, le Chili et l'île de Tobago, où il amorce son Rauschenberg Overseas Culture Interchange (ROCI) ; convaincu du pouvoir réformateur de l'art, l'artiste implantera ce projet à vocation sociale dans dix pays différents entre 1985 et 1990. Il a également poursuivi ses collaborations avec des chorégraphes - dont Trisha Brown et d'autres comme Merce Cunningham et Paul Taylor - qui constituaient une part importante de son travail depuis les années 1950. 1-800 (Salvage) est née de ce contexte, montrant l'évolution de l'engagement de Rauschenberg envers la performance, les avancées techniques et les concaténations complexes de la vie moderne. S'éloignant du cadre pop new-yorkais de ses premières sérigraphies, il s'agit d'un patchwork vibrant de fragments visuels et de couleurs gestuelles, reflétant la diversité des influences qu'il a absorbées au cours de ses voyages, ainsi que son incessante innovation tournée vers l'extérieur.