拍品专文
Jean-Joseph de Saint-Germain (1719-1791), reçu maître-fondeur en 1748, jouissait du privilège ‘d’ouvrier libre’, ce qui lui permettait de travailler à la fois comme ébéniste et comme bronzier. Son érudition le distingue de la plupart de ses confrères. S’il reçoit certainement une éducation rudimentaire, comportant les fondamentaux de la lecture, de l’écriture et du calcul, il se passionne pour l’histoire naturelle, en particulier la botanique et la minéralogie, au point de constituer un assez riche cabinet de curiosité. En 1784, il publie un Manuel des végétaux rangés selon le système de Linné, ouvrage qu’il lui permit d’être reçu, deux ans plus tard, à l’Académie royale d’agriculture et de physique d’Orléans.
Cette passion marque profondément son œuvre et lui permet de développer un style très naturaliste, notamment en ce qui concerne le rendu des espèces végétales, que l’on peut souvent identifier avec précision. Elle transparait également dans les sujets de ses œuvres, comme l’illustre son célèbre modèle de pendule au rhinocéros (musée du Louvre, inv. OA 10540). Le sujet allégorique de notre horloge reflète également l’érudition de l’artiste. Plusieurs autres exemplaires de ce modèle, flanqué d’un amour astrologue et deux amours musicien et poète, sont connus, même s’ils présentent entre eux de légères variations. Le musée Carnavalet conserve un exemplaire très similaire, si ce n’est le globe céleste en partie supérieure, remplaçant l’agrafe derrière le putto astronome (inv. MB447). Son cadran est signé ‘BALTHAZARD A PARIS’. Une autre pendule du même modèle est illustré dans l’ouvrage de Tardy, La pendule française dans le monde, 1ère partie, des origines à la transition Louis XV-Louis XVI, Paris, 1987 p. 189 et p. 276.
Pierre Ier François Gilles (1690-1765) signe ses cadrans ‘GILLE LAINÉ’, tandis que son fils Pierre II Gilles (1723-1784), utilise la signature ‘GILLE LAINÉ Fils’. Horlogers de talent, ils se spécialisent dans la réalisation d’horloges musicales complexes, pouvant jouer plusieurs airs. Au XVIIIe siècle, plusieurs pendules portant la signature « Gille L’aîné » étaient mentionnées dans les collections du marquis de Brunoy, du duc de Gramont, du prince de Condé ou encore d’Auguste II de Saxe. Notre pendule pourrait, apparemment, jouer cinq airs composés par Jean-Joseph Mouret, compositeur baroque, au service du duc du Maine et de son épouse au château de Sceaux. Il compose principalement de la musique dramatique, destinée à accompagner ballets, opéras et comédies du Nouveau Théâtre Italien, dont il est le compositeur attitré.
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Jean-Joseph de Saint-Germain (1719-1791), who became maître-fondeur in 1748, enjoyed the privilege of being an ‘ouvrier libre’ which allowed him to work as both a cabinetmaker and a bronze maker. His erudition set him apart from most of his colleagues. Although he certainly received a rudimentary education, including the basics of reading, writing and arithmetic, he had a passion for natural history, particularly botany and mineralogy, to the point of building up a fairly extensive cabinet of curiosities. In 1784, he published a Manuel des végétaux rangés selon le système de Linné (Manual of plants classified according to Linnaeus' system), a work that enabled him to be admitted, two years later, to the Académie royale d'agriculture et de physique d'Orléans.
This passion left a deep mark on his work, enabling him to develop a highly naturalistic style, particularly in the rendering of plant species, which can often be identified with precision. It is also reflected in the subjects of his works, as illustrated by his famous rhinoceros mantel clock (Musée du Louvre, inv. OA 10540). The allegorical subject of our clock also reflects the artist's erudition. Several other examples of this model are known, flanked by three putti, an astronomer on the top and a musician and a poet on both sides, although there are slight variations between them. The Musée Carnavalet holds a similar example, except for the celestial globe in the upper part, replacing the veil behind the astronomer putto (inv. MB447). The dial is signed ‘BALTHAZARD A PARIS’. Another clock of the same model is illustrated in Tardy, La pendule française dans le monde, 1ère partie, des origines à la transition Louis XV-Louis XVI, Paris, 1987 p. 189 and p. 276.
Pierre I François Gilles (1690-1765) signed his dials ‘GILLE LAINÉ’, while his son Pierre II Gilles (1723-1784) used the signature ‘GILLE LAINÉ Fils’. Talented clockmakers, they specialized in making complex musical clocks that could play several tunes. In the 18th century, several clocks bearing the signature ‘Gille L'aîné’ were mentioned in the collections of the Marquis de Brunoy, the Duc de Gramont, the Prince de Condé and Auguste II de Saxe.
Cette passion marque profondément son œuvre et lui permet de développer un style très naturaliste, notamment en ce qui concerne le rendu des espèces végétales, que l’on peut souvent identifier avec précision. Elle transparait également dans les sujets de ses œuvres, comme l’illustre son célèbre modèle de pendule au rhinocéros (musée du Louvre, inv. OA 10540). Le sujet allégorique de notre horloge reflète également l’érudition de l’artiste. Plusieurs autres exemplaires de ce modèle, flanqué d’un amour astrologue et deux amours musicien et poète, sont connus, même s’ils présentent entre eux de légères variations. Le musée Carnavalet conserve un exemplaire très similaire, si ce n’est le globe céleste en partie supérieure, remplaçant l’agrafe derrière le putto astronome (inv. MB447). Son cadran est signé ‘BALTHAZARD A PARIS’. Une autre pendule du même modèle est illustré dans l’ouvrage de Tardy, La pendule française dans le monde, 1ère partie, des origines à la transition Louis XV-Louis XVI, Paris, 1987 p. 189 et p. 276.
Pierre Ier François Gilles (1690-1765) signe ses cadrans ‘GILLE LAINÉ’, tandis que son fils Pierre II Gilles (1723-1784), utilise la signature ‘GILLE LAINÉ Fils’. Horlogers de talent, ils se spécialisent dans la réalisation d’horloges musicales complexes, pouvant jouer plusieurs airs. Au XVIIIe siècle, plusieurs pendules portant la signature « Gille L’aîné » étaient mentionnées dans les collections du marquis de Brunoy, du duc de Gramont, du prince de Condé ou encore d’Auguste II de Saxe. Notre pendule pourrait, apparemment, jouer cinq airs composés par Jean-Joseph Mouret, compositeur baroque, au service du duc du Maine et de son épouse au château de Sceaux. Il compose principalement de la musique dramatique, destinée à accompagner ballets, opéras et comédies du Nouveau Théâtre Italien, dont il est le compositeur attitré.
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Jean-Joseph de Saint-Germain (1719-1791), who became maître-fondeur in 1748, enjoyed the privilege of being an ‘ouvrier libre’ which allowed him to work as both a cabinetmaker and a bronze maker. His erudition set him apart from most of his colleagues. Although he certainly received a rudimentary education, including the basics of reading, writing and arithmetic, he had a passion for natural history, particularly botany and mineralogy, to the point of building up a fairly extensive cabinet of curiosities. In 1784, he published a Manuel des végétaux rangés selon le système de Linné (Manual of plants classified according to Linnaeus' system), a work that enabled him to be admitted, two years later, to the Académie royale d'agriculture et de physique d'Orléans.
This passion left a deep mark on his work, enabling him to develop a highly naturalistic style, particularly in the rendering of plant species, which can often be identified with precision. It is also reflected in the subjects of his works, as illustrated by his famous rhinoceros mantel clock (Musée du Louvre, inv. OA 10540). The allegorical subject of our clock also reflects the artist's erudition. Several other examples of this model are known, flanked by three putti, an astronomer on the top and a musician and a poet on both sides, although there are slight variations between them. The Musée Carnavalet holds a similar example, except for the celestial globe in the upper part, replacing the veil behind the astronomer putto (inv. MB447). The dial is signed ‘BALTHAZARD A PARIS’. Another clock of the same model is illustrated in Tardy, La pendule française dans le monde, 1ère partie, des origines à la transition Louis XV-Louis XVI, Paris, 1987 p. 189 and p. 276.
Pierre I François Gilles (1690-1765) signed his dials ‘GILLE LAINÉ’, while his son Pierre II Gilles (1723-1784) used the signature ‘GILLE LAINÉ Fils’. Talented clockmakers, they specialized in making complex musical clocks that could play several tunes. In the 18th century, several clocks bearing the signature ‘Gille L'aîné’ were mentioned in the collections of the Marquis de Brunoy, the Duc de Gramont, the Prince de Condé and Auguste II de Saxe.