ÉCRAN DE CHEMINÉE DE LA FIN DE L'ÉPOQUE LOUIS XV
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L’ÉCRAN À FEU DE MADAME DE POMPADOUR POUR L’HÔTEL D’ÉVREUX
ÉCRAN DE CHEMINÉE DE LA FIN DE L'ÉPOQUE LOUIS XV

ATTRIBUÉ À NICOLAS HEURTAUT, LA TAPISSERIE DE LA MANUFACTURE ROYALE DES GOBELINS TRÈS PROBABLEMENT COMMANDÉE POUR LA MARQUISE DE POMPADOUR EN 1760, SIGNÉE DE JACQUES NEILSON, D'APRÈS UN CARTON DE MAURICE JACQUES, VERS 1760

细节
ÉCRAN DE CHEMINÉE DE LA FIN DE L'ÉPOQUE LOUIS XV
ATTRIBUÉ À NICOLAS HEURTAUT, LA TAPISSERIE DE LA MANUFACTURE ROYALE DES GOBELINS TRÈS PROBABLEMENT COMMANDÉE POUR LA MARQUISE DE POMPADOUR EN 1760,
SIGNÉE DE JACQUES NEILSON, D'APRÈS UN CARTON DE MAURICE JACQUES, VERS 1760
En hêtre mouluré, sculpté et doré, richement décoré de bouquets de roses, fleurettes, enroulements de feuilles d'acanthe et centré d'un noeud de rubans, le piètement orné de coquilles et de guirlandes de fleurs, la feuille en tapisserie des Gobelins à décor d'un bouquet de fleurs encadré d'un cartouche ceint de branchages fleuris, signée 'Nielson.ex' sur la partie basse, le revers de la feuille recouvert de soie damassée rouge à motifs floraux postérieure ; dorure en partie effacée
H. 138 cm. (54 ¼ in.) ; L. 90 cm. (35 ½ in.) ; P. 51 cm. (20 in.)
来源
Le panneau de tapisserie très probablement commandé pour la Marquise de Pompadour en 1761 auprès de la Manufacture des Gobelins pour son hôtel d’Evreux, et livré le 20 août 1764.
Charles Hindley & Sons, 1890, Londres.
Acquis en 1890 par Michael Arthur Bass, 1er Baron Burton (1837-1909) et installé dans le drawing room de sa residence du 6, Grosvenor Square, Londres;
Par descendance à Nellie Lisa Melles, 2eme Baroness Burton (1873-1962) jusqu’à sa vente;
Vente Christie’s, Londres, 22 novembre 1950, lot 319.
出版
C.S. Sykes, Private Palaces, Life in the Great London houses, London, 1985
M. Fenaille, État général des tapisseries de la manufacture des Gobelins depuis son origine jusqu'à nos jours, 1600-1900, vol. IV, Paris, 1907, pp. 392-3 et 404.
更多详情
A LATE LOUIS XV GILT BEECHWOOD FIRESCREEN ATTRIBUTED TO NICOLAS HEURTAUT, TAPESTRY BY THE ROYAL MANUFACTURE OF GOBELINS, VERY PROBABLY COMMISSIONED BY THE MARQUISE DE POMPADOUR IN 1760, SIGNED BY JACQUES NEILSON, AFTER A DESIGN OF MAURICE JACQUES, CIRCA 1760

荣誉呈献

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

拍品专文

Une commande de Madame de Pompadour

Cet écran à feu prodigieusement sculpté de fleurs au naturel est couvert d’un panneau de tapisserie de la manufacture royale des Gobelins signé de Jacques Nielson, une découverte inédite d’une commande de Madame de Pompadour en 1760. Cette livraison est mentionnée dans son inventaire après-décès à l’Hôtel d’Evreux, en août 1764, par les termes suivants :

« Douze aunes trois seize un quart de tapisserie basse lisse, fabrique des Gobelins, représentant les Génies des Arts et sujets des Amours des Dieux, prix…8,000 Livres.
Le dessus de dix fauteuils complets en fleurs et ornements fond blanc et
mordorés, prisés… 1,200 livres
Les dessus de deux canapés de 7 pieds 6 p. de long sur 3 pieds 6 p. de profondeur, un sans dossier, prisés...800 livres
Un paravent de six feuilles de pareille tapisserie des Gobelins, prisé…600 livres
Un petit écran prisé…75 livres
».

Ce mobilier de salon était ainsi conçu en accord avec les tentures des Amours des Dieux qui ornaient les murs de son hôtel particulier. Si la qualification de « petit écran » dans l'inventaire de 1764 parait par ailleurs surprenante compte tenu de la majesté de celui-ci, elle ne correspond qu’à une typologie de mobilier utilisée pour les écrans de cheminée. Les registres de la Manufacture répertorient en effet de nombreuses commandes de « petits écrans », tels que celui d’Earl of Grey Vyner à Newby-Hall, ou encore celui du marquis de Zetland, de taille comparable au nôtre.

Le mobilier de salon décrit dans l’inventaire de Madame de Pompadour correspond en tous points à l’ensemble de sièges comprenant dix fauteuils et deux canapés aujourd’hui conservés dans les réserves de la National Gallery of Art de Washington DC (Acc. Num. 1942.9.426-437). Cet ensemble présente en effet la même sculpture foisonnante, composée de guirlandes de fleurs ajourées enroulant les traverses, de riches enroulements de feuilles d’acanthe, de bouquets de roses enrubannés, mais aussi, au centre de la traverse d’assise du canapé, d’un panier fleuri. Elle est surtout garnie de tapisseries des Gobelins de la même suite que notre écran, sur fond blanc, à décor de bouquets de fleurs d’œillets, jonquilles, roses, et pivoines encadrés de feuilles de palmes et de branches de lilas.

Ces tapisseries sont plus précisément décrites dans les mémoires d’ouvrage de peinture de l’ornemaniste Maurice Jacques en 1760 :
« Plus avoir fait vingt dessins pour fauteuils tant fonds que dossiers, peints et coloriés à la gouache, formant différents groupes de fleurs dans les milieux renfermés d'une petite bordure de fleurs, pour déterminer le listel, à raison de 18 livres par dessin, fait cy....480 livres.
Accordé… 360 livres.
Plus avoir peint trois tableaux composés d'ornemens et fleurs, pour un paravent en forme de panneau, lesquels trois tableaux se répètent chacun deux fois pour former les six panneaux supérieurs dudit paravent, pour ce… 450 livres
Accordé… 400 livres
Plus un panneau aussi d'ornemens et fleurs, qui sert de passe-partout pour les six panneaux inférieurs du susdit paravent, pour ce...100 livres
Accordé… 80 livres
Plus avoir peint six tableaux de 4 p. 1⁄2 de haut sur 1 p. 8 p. de large formant six feuilles de paravent, composées d'ornemens et fleurs, pour chacun desdits tableaux 220 livres, fait pour les six la somme de…1.500 livres »

De cette commande, subsiste encore un carton, celui du paravent précité, aujourd’hui conservé au Musée des Arts Décoratifs (Inv. A.18257) et identifié dans le catalogue d’Exposition de Madame de Pompadour (Cat. Exp. X. Salmon, Madame de Pompadour et les arts, cat. 172, p. 401).

Ce panneau présente en effet les mêmes décors de fleurs et le même pourtour rouge brique, qualifié de « mordoré » dans l’inventaire après-décès de la marquise. Cette couleur désigne en français ancien un « rouge cerise ou mordoré » (Lapparent, Minér.,1899, p.549)

Cette commande prestigieuse réalisée pour la marquise suit à un an près celle livrée à son frère, le marquis de Marigny, surintendant des bâtiments du Roi (1727-1781) en 1759. Les tapisseries couvrant cet ensemble comprenant cinq fauteuils, un canapé et un écran réalisés par Jacques Nielson, d’après les cartons de Maurice Jacques, servirent de modèle aux sièges de Madame de Pompadour.

En effet, plusieurs cartons de cet ensemble demeurent aujourd’hui conservés au Mobilier National, (GOB-249-003-10 et GOB-249-003-24-25) et présentent exactement les mêmes motifs que ceux de Madame de Pompadour, mais d’une gamme chromatique différente : un nuancier de bleus et verts pour lui, et de bleus et roses pour la marquise. Ces ressemblances sont nées d’une certaine complicité artistique entre le frère et sa sœur : les sièges réalisés pour le marquis de Marigny ont été effectivement portés et présentés en 1759 à l’Hôtel parisien de la marquise de Pompadour pour qu’elle puisse en visualiser l’effet dans son propre décor. Les ayant approuvés, elle les a fait renvoyer aux Gobelins, afin d’en faire reproduire de nouvelles versions, à ses couleurs, accordées aux tapisseries de la Tenture de l’Amour des Dieux accrochées à ses murs.

Madame de Pompadour est l’une des premières à commander des garnitures de tapisserie de sièges à la Manufacture de Gobelins, qui ne se consacrait jusqu'alors qu'aux tapisseries murales. Elle exige d’ailleurs l’exclusivité de la production de ces panneaux de tapisserie et fait engage même une enquête afin de s’assurer que le licier tienne ses engagements. Mais il semblerait qu’après la mort de la marquise, Jacques Neilson ait rompu sa promesse en produisant plusieurs écrans de tapisserie d'après ce modèle, qu’il exporte en Angleterre. Certains de ces panneaux se retrouvent ainsi sur des écrans néoclassiques, tels que celui conservé à la National Gallery de Londres (1202:1, 2-1882), réalisé vers 1780-1785, ou celui du duc de Zetland, livré en 1769, aujourd'hui conservé à Aske Hall. De même, deux panneaux de tapisserie de ces modèles sont aujourd'hui conservés au Metropolitan Museum of Arts de New York (43.163.17,.18). L’étonnant décalage entre le décor foisonnant et chantourné du panneau de tapisserie et les sobres lignes épurées de cet écran rend compte du succès que connaît ce modèle, même plusieurs décennies après, en Angleterre.

Madame de Pompadour est à l’origine de plusieurs commandes de mobiliers de salon garnis par la manufacture royale des Gobelins. Une première a été réalisée entre la fin de l’année 1751 et de l’automne 1752 pour le château de Bellevue, dans l’atelier de Nielson, et supervisée par Jean-Charles Garnier-d’Isle, d’après des modèles de François Boucher, comprenant quatre fauteuils, quatre chaises et deux bergères « aux jeux d’enfants ». Cette commande comprendrait en outre un écran de cheminée et un paravent à six feuilles (A. R. Gordon, « The dispersal of the estate of Madame de Pompadour, new documentary evidence », The Burlington Magazine, May 2006, N°1238, p. 320) La deuxième commande adressée aux Gobelins par la favorite, et supervisée par Jean-Charles Garnier-d’Isle puis par Jacques-Germain Soufflot, a été exécutée de 1755 à 1756 pour le château de Cressy, d’après Boucher, et baptisée « aux enfants ».

La troisième commande correspond aux tapisseries de notre écran et du mobilier de salon conservé à la National Gallery of Arts de Washington, commandée en 1760 mais livrée que le 20 août 1764 par Claude III Audran et Pierre-François Cozette, soit quatre mois après sa mort. Elle aurait été en partie dispersée, avec notre écran, lors de la vente du 29 et 30 avril 1765, grande rue du Faubourg Saint-Honoré. Un quatrième et dernier ensemble est enfin décrit en 1764 dans l’inventaire après-décès de la marquise dans le salon de compagnie de Ménars, comprenant deux canapés et six chaises couvertes de tapisseries des Gobelins représentant les arts.

Nicolas Heurtaut (1720-1771) : maître sculpteur et maître menuisier, précurseur de l’évolution des styles

La sculpture si remarquable de cet écran à feu, par son traitement des volumes, l’originalité et le raffinement de ses ornements, évoque immédiatement l’œuvre de Nicolas Heurtaut, l’un des uniques artisans à exercer une double maîtrise de menuisier et de sculpteur dans l’histoire du mobilier français au XVIIIe siècle.

Cette double maîtrise lui confère une liberté de création inédite, comme en témoignent le foisonnement et la richesse ornementale de la sculpture de cet écran. Cette sculpture abondante, aux motifs rocaille, volutes et feuillages se déployant dans l’espace, se retrouve sur un grand canapé à deux confidents mobiles de Nicolas Heurtaut, illustrés dans B. Pallot, L’art du siège au XVIIIe siècle en France, Paris, 1987, p. 238. On y observe d’ailleurs le même important travail ajouré du décor, presque uniquement utilisé par Heurtaut, pour capter la lumière. Un certain nombre de chefs d’œuvre du menuisier présentent ce décor, puissant, généreux et foisonnant, très caractéristique : un canapé à joues et à dossier incurvé (Collection Patino, Londres, 1983), illustré dans l’ouvrage précité, un canapé à châssis conservé au Musée des Arts Décoratifs de Paris (Inv. 36627), le lit « à la polonaise » du Château de Versailles (Inv. 3809), dont le baldaquin, où se mêlent courbes, contres courbes et guirlandes de fleurs enrubannées, est illustré dans le même ouvrage ; mais aussi une série de six fauteuils de la collection Jean Wanecq, qui présente le même jeu de moulures bombées terminées en crosse, accordant toute « l’importance à la sculpture qui écrase les bois, paraissant presque trop maigres » tel que le décrit Bill Pallot dans l’ouvrage précité (B. Pallot, L’art du siège au XVIIIe siècle en France, Paris, 1987, p. 225).

Cette dernière suite de six fauteuils présente d’ailleurs la même délicatesse d’exécution des roses que cet écran : rondes et légèrement entrouvertes, aux pétales finement sculptés un à un, elles paraissent fraichement écloses. Or Heurtaut est le seul menuisier capable de ce raffinement dans la sculpture de ses pièces, grâce à sa double maîtrise. Ce perfectionnement des formes s’accompagne, chez ce sculpteur de profession, d’une diversification des motifs : aux feuilles d’acanthe et guirlandes de roses habituelles, présentes dans les décors du XVIIIe siècle, s’ajoutent diverses espèces de fleurs, telles que des fleurs de pavot, des bleuets ou des marguerites, à divers stades de maturité, du bourgeon à la fleur presque éclatée.

En tant que sculpteur encore, il n’estampillait pas toujours ses œuvres et n’y laissait pas souvent de traces identifiables, ce qui pourrait expliquer l’absence d’estampille sur cet écran.

Cette double maîtrise de menuisier et de sculpteur le rend libre de mêler les styles, d’anticiper et d’initier l’évolution du goût. Durant ses trente années d’activité, à travers trois styles, Heurtaut est soucieux de suivre les modes, mais chaque fois en précurseur. Par exemple, un écran à feu du menuisier, illustré dans l’ouvrage précité, non estampillé et réalisé vers 1755, présente un décor comparable au nôtre, aux patins couverts d’enroulements de feuillages qui rampent progressivement jusqu’au sol, comme sur les entretoises des consoles de Pierre Contant d’Ivry. Mais également comme ces dernières, et comme sur le nôtre, cet écran arbore une silhouette symétrique aux lignes pures, illustrant ainsi le style « rocaille symétrisé classicisant ». D’ailleurs, par son panier fleuri en partie inférieure et sa symétrie, notre paravent porte déjà en germe le style Louis XVI.

Nicolas Heurtaut exerce une influence importante sur les menuisiers qui sont amenés à travailler dans son atelier ou à collaborer avec lui : Jean-Baptiste Tilliard, pour qui il sculpte d’ailleurs certains sièges, Jean Avisse, mais aussi Louis Delanois. Un écran à feu de ce dernier, réalisé vers 1770-1771 et conservé au Louvre (OA 10219) évoque d’ailleurs l’harmonie des styles à laquelle aspirait son maître : à la symétrie et à la sobriété de la forme de l’écran, bien plus néoclassique que le nôtre, s’ajoute d’importants patins de style Louis XV, ornés d’une sculpture abondante de fleurs, au décor ajouré comparable, et probablement inspiré de Heurtaut.

La datation précise de l'encadrement en bois doré de cet ensemble de mobilier dans l'oeuvre de Nicolas Heurtaut demeure encore ouverte. En effet, l'ensemble de tapisserie mentionné dans l'inventaire de l'Hôtel d'Evreux en 1764 n'était alors pas monté sur ses encadrements. Par ailleurs, le marquis de Marigny demande à ce que les ensembles de tapisserie non terminés soient livrés afin qu'ils soient intégrés à l'inventaire après-decès. Ces derniers auraient ensuite été vendus lors des ventes successives des meubles et objets d'art de Madame de Pompadour, à partir de novembre 1764. En effet, le 26 mars 1765, est annoncé à la vente un "meuble des Gobelins à bois dorés", qui pourrait correspondre à notre ensemble, tandis que le 28 mars 1765, "un meuble des Gobelins de petit point, non monté, de toute beauté" est mentionné dans une vente du 28 mars 1765.
Plusieurs hypothèses demeurent alors possibles : soit ce mobilier de salon a été vendu dans son entiereté, soit les pièces de tapisserie ont été mises en vente non montées, séparées de leurs encadrements. Dans cette hypothèse, de nouveaux bâtis auraient été réalisés à la suite de leur revente en 1765, toujours certainement par Heurtaut, pour un nouveau commanditaire.

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A commission from Madame de Pompadour

This fire screen, lavishly carved with flowers au naturel and covered with a tapestry panel from the Manufacture Royale des Gobelins signed by Jacques Nielson, is a discovery from a 1760 commission from Madame de Pompadour. This delivery is mentioned in the inventory following her death at the Hôtel d'Evreux, on August 20, 1764, in the following terms:

« Douze aunes trois seize un quart de tapisserie basse lisse, fabrique des Gobelins, représentant les Génies des Arts et sujets des Amours des Dieux, prix…8,000 Livres.
Le dessus de dix fauteuils complets en fleurs et ornements fond blanc et
mordorés, prisés… 1,200 livres
Les dessus de deux canapés de 7 pieds 6 p. de long sur 3 pieds 6 p. de profondeur, un sans dossier, prisés...800 livres
Un paravent de six feuilles de pareille tapisserie des Gobelins, prisé…600 livres
Un petit écran prisé…75 livres
».

This salon furniture was therefore intended to match the Amours des Dieux hangings that adorned the walls of the hôtel particulier. While the term “small screen” in the 1764 inventory may seem surprising, given the majesty of this piece, it corresponds to a specific type of furniture used for fireplace screens. The Manufacture's registers list numerous orders for “small screens”, such as the one for Earl de Grey Vyner in Newby-Hall, or the one for the Marquis of Zetland, comparable in size to ours.

The set of furniture described in Madame de Pompadour's inventory corresponds in every respect to the suite of seat furniture comprising ten armchairs and two sofas now in the National Gallery of Art in Washington DC (Acc. Num. 1942.9.426-437). It displays the same abundant sculptural decoration, with openwork garlands of flowers entwining the rails, rich scrolls of acanthus leaves, bunches of roses wrapped in ribbons and, in the center of the sofa seat rail, a floral basket. The suite is also upholstered in the same Gobelins tapestries as the present lot, on a white background, decorated with bouquets of carnations, daffodils, roses and peonies framed by palm leaves and lilac branches.

These tapestries are more precisely described in the Mémoires d'ouvrage de peinture by the ornamentalist Maurice Jacques in 1760:

« Plus avoir fait vingt dessins pour fauteuils tant fonds que dossiers, peints et coloriés à la gouache, formant différents groupes de fleurs dans les milieux renfermés d'une petite bordure de fleurs, pour déterminer le listel, à raison de 18 livres par dessin, fait cy....480 livres.
Accordé… 360 livres.
Plus avoir peint trois tableaux composés d'ornemens et fleurs, pour un paravent en forme de panneau, lesquels trois tableaux se répètent chacun deux fois pour former les six panneaux supérieurs dudit paravent, pour ce… 450 livres
Accordé… 400 livres
Plus un panneau aussi d'ornemens et fleurs, qui sert de passe-partout pour les six panneaux inférieurs du susdit paravent, pour ce...100 livres
Accordé… 80 livres
Plus avoir peint six tableaux de 4 p. 1⁄2 de haut sur 1 p. 8 p. de large formant six feuilles de paravent, composées d'ornemens et fleurs, pour chacun desdits tableaux 220 livres, fait pour les six la somme de…1.500 livres »

Of this commission, one carton remains, that of the aforementioned screen, now preserved at the Musée des Arts Décoratifs (Inv. A.18257) and identified in the Madame de Pompadour Exhibition catalogue (Cat. Exp. X. Salmon, Madame de Pompadour et les arts, cat. 172, p. 401).

This panel features the same floral decorations and brick background, described as “mordoré” in the Marquise's inventory following her death. In old French, this color refers to “ rouge cerise ou mordoré" (Lapparent, Minér.,1899, p.549).

This prestigious commission for the Marquise follows the one delivered to her brother, the Marquis de Marigny, superintendent of the King's buildings (1727-1781) one year earlier in 1759. The tapestries covering this set comprising five armchairs, a sofa and a screen designed by Jacques Nielson, based on cartons by Maurice Jacques, serve as a model for Madame de Pompadour set of furniture.

Several cartons from this suite, now in the Mobilier National, (GOB-249-003-10 and GOB-249-003-24-25) feature the same motifs as those of Madame de Pompadour, but with a different chromatic range: a palette of blues and greens for him, and blues and pinks for the marquise. These similarities are the result of a certain artistic complicity between brother and sister: the chairs made for the Marquis de Marigny were actually brought and presented in 1759 to the Marquise de Pompadour's Parisian hotel, so that she could visualize their effect in her own interior. Having approved them, she had them sent back to the Gobelins, so that new versions could be reproduced, in her colors, to match the tapestries of the Tenture de l'Amour des Dieux hanging on her walls.

Madame de Pompadour was one of the first to order tapestry upholsteries from the Manufacture des Gobelins, which until then had only produced wall tapestries. She demanded exclusive production rights for these tapestry panels, and even launched an investigation to ensure that the upholsterer kept his promises. But it seems that after the Marquise's death, Jacques Neilson broke his promise by producing several tapestry screens based on this model, which he exported to England. Some of these panels can be found on neoclassical fire screens, such as the one in the National Gallery, London (1202:1, 2-1882), made around 1780-1785, and the one for the Duke of Zetland, delivered in 1769, now in Aske Hall. Similarly, two tapestry panels of these designs are now in the Metropolitan Museum of Arts, New York (43.163.17, .18). The astonishing contrast between the tapestry panel's abundant, curving decoration and the clean, sober lines of this screen reflects the success of this model, even decades later, in England.

Madame de Pompadour commissioned a number of salon furnishings from the Royal Gobelins factory. The first was carried out between late 1751 and autumn 1752 for the Château de Bellevue, in Nielson's workshop, and supervised by Jean-Charles Garnier-d'Isle, after models by François Boucher, comprising four armchairs, four side-chairs and two bergères “aux jeux d'enfants”. The commission also included a fireplace screen and a six-leaf folding screen (A. R. Gordon, “The dispersal of the estate of Madame de Pompadour, new documentary evidence”, The Burlington Magazine, May 2006, N°1238, p. 320). The second commission from the favorite of the Gobelins, supervised by Jean-Charles Garnier-d'Isle and then Jacques-Germain Soufflot, was executed between 1755 and 1756 for the Château de Cressy, after Boucher, and named “aux enfants”.

The third order corresponds to our screen and the suite of salon furniture now in the National Gallery of Arts in Washington, was ordered in 1761 but not delivered until August 20, 1764, byClaude III Audran and Pierre-François Cozette, four months after the death of Madame de Pompadour. A fourth and final set, comprising two sofas and six chairs covered with Gobelin tapestries depicting the arts, is described in the Marquise's 1764 after-death inventory for Ménard's salon de compagnie.

Nicolas Heurtaut (1720-1771): master sculptor and master carpenter, precursor of stylistic evolution

The outstanding sculptural qualities of this fire screen, with its treatment of volumes and the refinement of its ornamentation, immediately evokes the work of Nicolas Heurtaut, one of the only craftsmen to exercise a dual mastery of carpentry and sculpture in the history of 18th-century French furniture.

This duality gave him unprecedented creative freedom, as evidenced by the abundance and ornamental richness of the sculpture on this screen. This boldness of design, with its sculptural rocaille motifs, scrolls and foliage unfolding in high relief, is found on a large sofa with two portable confidents by Nicolas Heurtaut, illustrated in B. Pallot, L'art du siège au XVIIIe siècle en France, Paris, 1987, p. 238. They also feature the same extensive openwork decoration, used almost exclusively by Heurtaut, to catch the light. A number of the carpenter's masterpieces feature this powerful, liberal and abundant decoration, which is characteristic of his oeuvre: a canapé à joues with curved back (Patino Collection, London, 1983), illustrated in the aforementioned book, a sofa preserved at the Musée des Arts Décoratifs in Paris (Inv. 36627), the “à la polonaise” bed at the Château de Versailles (Inv. 3809), whose baldaquin of curves, counter-curves and garlands of flowers is illustrated in the same book; and also a series of six armchairs from the collection of Jean Wanecq, featuring the same play of curved moldings ending curled up (terminating in a scroll), giving all the “ importance to the sculpture that crushes the woods, appearing almost too thin ” as described by Bill Pallot in the aforementioned book (B. Pallot, L'art du siège au XVIIIe siècle en France, Paris, 1987, p. 225).

This suite of six armchairs from the collection of Jean Wanecq features the same delicately executed roses as seen in the present screen: round and slightly half-open, with finely carved petals one by one, they appear to have just bloomed. Heurtaut is the only carpenter capable of such refinement in the execution of his pieces, thanks to his dual mastery. In addition to the acanthus leaves and rose garlands common in 18th-century decor, Heurtaut added a variety of flowers, such as poppy blossoms, cornflowers and daisies, in various stages of maturity, from buds to almost burgeoning blossoms.

Still as a sculptor, he didn't always stamp his works, nor did he often leave identifiable marks on them, which may explain the absence of a stamp on this screen.

His dual skills as a carpenter and sculptor gave him the freedom to mix styles, anticipating and initiating the evolution of taste. Throughout his thirty years of activity, Heurtaut was keen to follow fashions in three different styles, but each time as a forerunner. For example, a carpenter's fire screen, illustrated in the aforementioned book, not stamped and made around 1755, features decoration comparable to our own, with rails covered with scrolls of foliage that gradually creep down to the floor, as seen on the consoles by Pierre Contant d'Ivry. But also like the latter, and like ours, this screen has a symmetrical silhouette with pure lines, illustrating the “rocaille symétrisé classicisant” style. In fact, with its symmetrical, flower-filled basket at the bottom, our screen already anticipates the Louis XVI style.

Nicolas Heurtaut exerted a major influence on the carpenters who worked in his workshop or collaborated with him: including Jean-Baptiste Tilliard, for whom he also carved some seats, Jean Avisse, and also Louis Delanois. A fire screen by the latter, made around 1770-1771 and preserved in the Louvre (OA 10219), evokes the harmony of styles to which his master aspired: the symmetry and sobriety of the screen's form, much more neoclassical than our own, is complemented by important Louis XV-style feet, adorned with abundant flower carving, with comparable openwork decoration, and probably inspired by Heurtaut.

The precise dating of the gilt wood frame of this set of furniture in Nicolas Heurtaut's work is still open. Indeed, the tapestry set mentioned in the inventory of the Hôtel d'Evreux in 1764 was not then mounted on its frames. In addition, the Marquis de Marigny requested that unfinished tapestries be delivered for inclusion in the inventory after his death. These would then have been sold at successive sales of Madame de Pompadour's furniture and objets d'art, starting in November 1764. In fact, on March 26, 1765, a “meuble des Gobelins à bois dorés(Gobelin furniture with gilded wood) is advertised for sale, which could correspond to our set, while “un meuble des Gobelins de petit point, non monté, de toute beauté” is mentioned in a sale of March 28, 1765.Several hypotheses remain possible: either this salon furniture was sold in its entirety, or the tapestry pieces were put up for sale unmounted, separated from their frames. In the latter case, new frames would have been made following their resale in 1765, again probably by Heurtaut, for a new client.

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