COMMODE EN TAMBOUR D'EPOQUE LOUIS XIV
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COMMODE « EN TAMBOUR » DU COMTE DE ROSEBERY
COMMODE EN TAMBOUR D'ÉPOQUE LOUIS XIV

ATTRIBUÉE À ANDRÉ-CHARLES BOULLE ET À BOULLE FILS, VERS 1720

细节
COMMODE EN TAMBOUR D'ÉPOQUE LOUIS XIV
ATTRIBUÉE À ANDRÉ-CHARLES BOULLE ET À BOULLE FILS, VERS 1720
En marqueterie Boulle de première partie d'écaille de tortue imbriquée et filets de laiton, placage d'amarante et d'ébène et ornementation de bronze ciselé et doré, le plateau en marbre rance de Belgique, la façade ouvrant par trois tiroirs à traverse à décor d'entrelacs et rinceaux feuillagés, les montants en colonnes fuselées, détachées et simulant des cannelures, le tablier centré d'un masque d'Appolon, sur six pieds dont deux en toupies ; certains bronzes associés
H. 84 cm. (33 in.) ; L. 121 cm. (47 in.) ; P. 51 cm. (20 in.)
来源
Ancienne collection du Earl of Rosebery ; sa vente, Sotheby's Londres, 17 avril 1964, lot 27.
Galerie Aveline, Paris, 1998.
Collection privée.
出版
A. Pradère, Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 74

Bibliographie comparative :
A. Pradère, Les ébénistes français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 105
Cat. exp. J.R. Ronfort, André-Charles Boulle (1642-1732), un nouveau style pour l’Europe, Francfort, 2009, p. 320
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A LOUIS XIV ORMOLU-MOUNTED TORTOISESHELL, BRASS INLAID AND EBONY BOULLE MARQUTERY COMMODE, ATTRIBUTED TO ANDRE-CHARLES BOULLE AND BOULLE'S SONS, CIRCA 1720

荣誉呈献

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

拍品专文

La commode en tambour : invention d'André Charles Boulle (1642-1732)

On attribue à André-Charles Boulle l’invention de certains types de meubles comme le bureau plat, mais aussi la commode, qui voit le jour au tout début du XVIIIe siècle. La déclinaison des différents modèles de commode créées par Boulle, dont fait partie la nôtre, est d’une invention surprenante : un modèle à tête de faune, en forme « d’arche », succède à un autre, orné de têtes de lions, ou encore à une commode à caducée, cachant un médailler. La nôtre, baptisée « en tambour, par les deux bouts » est l’un des premiers modèles de commode élaborés par l’ébéniste, dont la forme dérive des bureaux à huit pieds. De ses six pieds, elle illustre en réalité une phase intermédiaire entre le meuble à huit pieds et la commode plus légère, au piètement quadripode. L’expression « en tambour, par les deux bouts », comme celle aussi utilisée de « commode ovalle » traduisent l’arrondissement de ses extrémités. Si ce modèle date plutôt des années 1715, le recueil de gravures de Boulle, Nouveaux desseins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie, de 1708, atteste qu’il est directement inspiré de projets ou de réalisations qu’il a lui-même conçus antérieurement, avant même la première décennie du XVIIIe siècle.

Une commode de ce modèle figure d’ailleurs dans l’acte de délaissement d’André-Charles Boulle, soit l’acte de donation à ses fils en 1715 : « une commode de quatre pieds de long en tambour, par les deux bouts, ayant deux tiroirs sans dessus plaquée et poli, les bronzes et les serrures restant à faire et commandée par m. de La Croix, 350 l. La contre-partie de ladite commode dans le même estat 300l. » Cette dernière avait ainsi été commandée par le financier de La Croix, qui en possédait quatre. Elle n’a toutefois que deux tiroirs, tandis que la nôtre en présente un troisième.

Une paire à trois tiroirs comme la nôtre, provenant de la collection du duc de Hamilton, est aujourd’hui conservée au Musée d’art de Philadelphie en première partie et contrepartie, datée vers 1715, comprenant quelques éléments postérieurs.

Ce modèle est si emblématique de l’œuvre d’André-Charles Boulle qu’il a été copié jusqu’à la fin du XIXe siècle par les plus grands ébénistes de l’époque, tels que Louis-Auguste Alfred Beurdeley, auteur probable de la copie de cette paire conservée à la Wallace Collection, réalisée vers 1850 (F404 et F403).

Un décor et une ornementation de bronze caractéristique de l'ébéniste, repris par ses fils

Cette commode reprend certains modèles de bronzes et de marqueteries communs à d’autres modèles de Boulle, caractéristiques de l’ébéniste. La gerbe de feuilles d’acanthe formant poignée sur le tiroir supérieur ainsi que les entrées de serrure à têtes de coq se retrouvent sur la paire de commodes dites Mazarines, livrées pour le roi Louis XIV à Trianon en 1708. De même, les demi-palmettes rayonnantes sur les côtés se retrouvent notamment sur un grand cabinet à dôme, vers 1700, qui a fait partie de la vente Grimod de la Reynière en 1797, puis de la collection Cheremetiev, aujourd’hui conservé au Musée de l’Ermitage à Leningrad. Les deux modèles de poignées de cette commode ainsi que ses pieds hélicoïdaux ont par ailleurs été fréquemment utilisés, notamment sur des tables consoles à six pieds.

Les panneaux de marqueterie sont, quant à eux, également caractéristiques de l’œuvre d’André-Charles Boulle. Inspiré des gravures d’ornements de Jean-Philippe Boulle, le fils aîné de l’ébéniste, un décor marqueté similaire se retrouve sur une table rectangulaire d’André-Charles Boulle, dites à brandons, vers 1701, conservée à Bowhill House, de la collection du duc de Buccleuch et de Queensberry. Les fils de Boulle avaient en effet un rôle majeur dans l’atelier, participant directement à la conception des modèles, même s’ils n’en sont pas les créateurs. De même, des panneaux de marqueterie à entrelacs feuillagés similaires à ceux des côtés de ce bureau figurent sur le panneau arrière droit du bureau conservé au Metropolitain Museum de New York (inv. 37. 160. 7), de l’ancienne collection d’Ogden Mills et de son pendant vendu chez Christie’s évoqué plus haut.

Plus largement, cette commode illustre les nombreuses innovations qu’André-Charles Boulle a su développer dans tous les domaines de l’ébénisterie, et qu’ont repris ses fils. Son statut d’ébéniste du roi et son privilège royal lui permettant d’échapper aux règles des corporations, Boulle a ainsi pu réaliser ce que n’ont jamais réussi à achever ses prédécesseurs : l’emploi simultané du bois, du laiton et de l’écaille, réhaussés de bronzes dorés. Très hétérogènes par rapport aux surfaces de bois qui leur servent de rapport, leur juxtaposition durable nécessitait de nouvelles solutions techniques, telles que l’interposition de minces feuilles de papier de lin blanches pour préserver l’impact des couleurs, des charges colorées et des liants appropriés, le travail particulier de l’envers des surfaces pour en faciliter l’adhésion, ou encore le traitement chimique du laiton à l’acide. Même s’il n’en est pas l’initiateur, Boulle a porté la marqueterie de laiton et d’écaille à un tel degré de perfection qu’elle prit son nom.

En 1715, l’année de la mort de Louis XIV, Boulle âgé de soixante-treize ans fait donation de son affaire et de tous ses biens à ses quatre fils qui travaillaient avec lui dans son atelier et lui fournissaient des modèles d’ornements. A sa mort en 1732, son inventaire après décès atteste qu’il avait gardé en sa possession ce qui restait, après l’incendie de 1720, de sa collections de dessins et d’estampes, et surtout l’essentiel de ses modèles de bronze doré, que ses fils ont repris dans leurs productions.

Une provenance prestigieuse

Les commodes répertoriées de ce modèle ont été acquises par de grands collectionneurs du XVIIIe siècle : le financier Claude-François De La Croix en possédait quatre dans son hôtel de la rue Saint-Antoine, dont deux à deux tiroirs et deux autres à trois tiroirs, comme la nôtre.

De même, à la fin du XVIIIe siècle, Louis-Antoine Crozat, baron de Thiers, en détenait une similaire, tandis qu’une commode comparable figure dans la vente de la collection Rohan-Chabot du 10 décembre 1787, n°317, vendue chez Sotheby’s à Paris le 5 novembre 2015, lot 305.

D’ailleurs, une commode décrite dans la vente du collectionneur Michel Lambert du 27 mars 1787, n°301, correspond en tout point à la nôtre : « Une commode à trois tiroirs, en marqueterie, première partie, & à fond d’écaille. Le premier tiroir est orné d’une poignée à rinceaux d’ornemens & entrées de serrure à têtes de coqs ; sur le second, sont deux poignées et rosaces ; le troisième enrichi d’un fort masque de femme à une seule poignée ; les deux côtés en forme de tour, sont couronnés d’une moulure d’ove, au-dessous de laquelle de forts rinceaux d’ornemens couronnent encore une gaine en avant. Ce meuble soutenu sur quatre boules de bois, garnies en bronze, sur deux sabots en vis de bronze doré, & couvert d’un beau marbre, réunit à la belle exécution une forme aussi agréable que rare à rencontrer. Hauteur 33 pouces, largeur 46 pouces, saillie 18 pouces »

Au début du XXe siècle, une commode du même modèle en placage d’ébène est acquise par Madame la Marquise de Ganay et est vendue au sein de sa collection les 8-10 mai 1922, lot 255. Enfin, une autre commode de ce modèle a appartenu à la collection de la famille Brownlow à Berlton House, Grantham, vendue chez Christie’s à Londres, le 13 mars 1929, lot 83 puis, presque un siècle plus tard, chez Sotheby’s à Paris le 16 juin 2020.

Qu’elle corresponde à l’une des commodes du célèbre financier du XVIIIe siècle Claude-François De La Croix où à celle de la collection de Michel Lambert, notre commode, vendue chez Sotheby’s à Londres le 17 avril 1964, lot 27, est ainsi certainement, par la rareté de son modèle et la qualité de son exécution, l’objet d’une commande prestigieuse.

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The “tambour” chest of drawers: the invention of André Charles Boulle (1642-1732)

André-Charles Boulle is credited with inventing certain types of furniture, such as the flat desk, but also the commode, which came into being at the very beginning of the 18th century. The variety of commode models created by Boulle, of which ours is one, is surprisingly inventive: a model with a faun's head, in the shape of an “arch”, follows another adorned with lions' heads, or a commode with a caduceus, concealing a medallion. Ours, baptized “ en tambour, par les deux bouts ”, is one of the first commode models designed by the cabinetmaker, whose shape derives from eight-foot desks. With its six legs, it actually illustrates an intermediate phase between the eight-legged piece and the lighter, four-legged chest of drawers. The expression “ en tambour, par les deux bouts ‘, as well as that of ’ commode ovalle ”, reflects the rounding of its ends. Although this model dates from the 1715s, Boulle's book of engravings, Nouveaux desseins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie, from 1708, attests that it was directly inspired by projects or creations he himself had designed earlier, even before the first decade of the 18th century.

A chest of drawers of this model appears in André-Charles Boulle's deed of abandonment, i.e. the deed of gift to his sons in 1715: “ une commode de quatre pieds de long en tambour, par les deux bouts, ayant deux tiroirs sans dessus plaquée et poli, les bronzes et les serrures restant à faire et commandée par m. de La Croix, 350 l. The counterpart of said commode in the same condition 300l. ” The latter was ordered by the financier de La Croix, who owned four of them. However, it has only two drawers, whereas ours has a third.

A three-drawer pair like ours, from the Duke of Hamilton's collection, is now in the Philadelphia Museum of Art as part one and counterpart, dated circa 1715, including some later elements.

This model is so emblematic of the work of André-Charles Boulle that it was copied right up to the end of the 19th century by the greatest cabinetmakers of the period, such as Louis-Auguste Alfred Beurdeley, the probable author of the copy of this pair in the Wallace Collection, made around 1850 (F404 and F403).

Bronze decoration and ornamentation characteristic of the cabinetmaker, continued by his sons

This commode features some of the bronze and marquetry motifs common to other Boulle models, characteristic of the cabinetmaker. The spray of acanthus leaves forming a handle on the top drawer and the rooster-head escutcheons can be found on the pair of commodes known as Mazarines, delivered to King Louis XIV at Trianon in 1708. Similarly, the radiating half-palmettes on the sides can be found on a large domed cabinet, circa 1700, which was part of the Grimod de la Reynière sale in 1797, and later of the Cheremetiev collection, now in the Hermitage Museum in Leningrad. This commode's two handle models and spiral legs were also frequently used, notably on six-legged console tables.

The marquetry panels are also characteristic of André-Charles Boulle's work. Inspired by the ornamental engravings of Jean-Philippe Boulle, the cabinetmaker's eldest son, a similar inlaid decoration can be found on a rectangular table by André-Charles Boulle, known as a brandon table, circa 1701, in the Bowhill House collection of the Duke of Buccleuch and Queensberry. Boulle's sons played a major role in the workshop, participating directly in the design of the models, even if they were not the creators. Similarly, panels of leafy interlacing marquetry similar to those on the sides of this desk appear on the right-hand rear panel of the desk in the Metropolitan Museum, New York (inv. 37. 160. 7), from the former Ogden Mills collection and its counterpart sold at Christie's mentioned above.

More broadly, this chest of drawers illustrates the many innovations that André-Charles Boulle was able to develop in all areas of cabinetmaking, and which were taken up by his sons. His status as the King's cabinetmaker and his royal privilege allowed him to escape the rules of the guilds, enabling Boulle to achieve what his predecessors had never managed: the simultaneous use of wood, brass and tortoiseshell, enhanced by gilded bronzes. Their juxtaposition required new technical solutions, such as the interposition of thin sheets of white linen paper to preserve the impact of the colors, colored fillers and appropriate binders, special work on the reverse side of the surfaces to facilitate adhesion, or the chemical treatment of brass with acid. Although he was not the initiator, Boulle brought brass and tortoiseshell marquetry to such a degree of perfection that it took his name.

In 1715, the year of Louis XIV's death, Boulle, aged seventy-three, donated his business and all his possessions to his four sons, who worked with him in his workshop and supplied him with ornamental models. At his death in 1732, his after-death inventory attests that he had kept in his possession what remained, after the fire of 1720, of his collection of drawings and prints, and above all most of his gilded bronze models, which his sons used in their productions.

A prestigious provenance

The listed commodes of this model were acquired by major 18th-century collectors: the financier Claude-François De La Croix had four in his rue Saint-Antoine mansion, including two with two drawers and two with three drawers, like ours.

Similarly, at the end of the 18th century, Louis-Antoine Crozat, Baron de Thiers, owned a similar one, while a comparable commode appears in the Rohan-Chabot collection sale of December 10, 1787, no. 317, sold at Sotheby's in Paris on November 5, 2015, lot 305.

In fact, a chest of drawers described in Michel Lambert's sale of March 27, 1787, no. 301, corresponds exactly to ours: « Une commode à trois tiroirs, en marqueterie, première partie, & à fond d’écaille. Le premier tiroir est orné d’une poignée à rinceaux d’ornemens & entrées de serrure à têtes de coqs ; sur le second, sont deux poignées et rosaces ; le troisième enrichi d’un fort masque de femme à une seule poignée ; les deux côtés en forme de tour, sont couronnés d’une moulure d’ove, au-dessous de laquelle de forts rinceaux d’ornemens couronnent encore une gaine en avant. Ce meuble soutenu sur quatre boules de bois, garnies en bronze, sur deux sabots en vis de bronze doré, & couvert d’un beau marbre, réunit à la belle exécution une forme aussi agréable que rare à rencontrer. Hauteur 33 pouces, largeur 46 pouces, saillie 18 pouces »

At the beginning of the 20th century, a chest of drawers of the same model in ebony veneer was acquired by Madame la Marquise de Ganay and sold as part of her collection on May 8-10, 1922, lot 255. Finally, another chest of drawers of this model belonged to the Brownlow family collection at Berlton House, Grantham, sold at Christie's in London on March 13, 1929, lot 83, then, almost a century later, at Sotheby's in Paris on June 16, 2020.

Whether it corresponds to one of the chests of drawers of the famous 18th century financier Claude-François De La Croix, or to one in the collection of Michel Lambert, our chest of drawers, sold at Sotheby's in London on April 17, 1964, lot 27, is certainly, by virtue of the rarity of its model and the quality of its execution, the object of a prestigious commission.

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