RARE ET IMPORTANT PARAVENT A DOUZE FEUILLES EN LAQUE DE COROMANDEL
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RARE ET IMPORTANT PARAVENT A DOUZE FEUILLES EN LAQUE DE COROMANDEL
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LA MAÎTRISE EXCEPTIONNELLE DE L'ART DU LAQUE AU XVIIIE SIÈCLE
RARE ET IMPORTANT PARAVENT À DOUZE FEUILLES EN LAQUE DE COROMANDEL

CHINE, DYNASTIE QING, EPOQUE KANGXI (1662-1722)

细节
RARE ET IMPORTANT PARAVENT À DOUZE FEUILLES EN LAQUE DE COROMANDEL
CHINE, DYNASTIE QING, EPOQUE KANGXI (1662-1722)
L'une des faces représente dans sa partie gauche un couple de perroquets, un couple de faisans et un couple de biches allongées parmi les champignons auspicieux lingzhi, les rochers escarpés et les arbres feuillus symbolisant les trois amis de l'hiver : pin, bambou et prunus. La partie droite illustre la célèbre légende chinoise de Hai Wu Tian Chou, signifiant "ajout de bâton à la maison de la mer". Elle raconte qu'un jour trois immortels se rencontrèrent et s'interrogèrent sur leur âge. L'un d'eux avoua qu'il ne se souvenait plus de son âge, mais se rappelait avoir eu une amitié avec Pan Gu dans sa jeunesse. Un autre affirma qu'à chaque fois qu'il voyait la mer se transformer en terres fertiles, il ajoutait un bâton, et aujourd'hui, ses bâtons pouvaient remplir dix maisons. Le troisième confia qu'il avait jeté les noyaux des pêches d'immortalité au pied du mont Kunlun, et que les arbres avaient désormais poussé aussi haut que la montagne. Le nom de cette légende est devenu un vœu de longévité et a donné naissance à une série de motifs auspicieux : des vagues, qui symbolisent la surface de la mer, sur laquelle émerge un pavillon appelé "Hai Wu". Une grue céleste survole la mer, tenant dans son bec un branchage de bambou, qu'elle dépose dans le pavillon, symbolisant la transformation renouvelée de la mer de l'Est en terres fertiles. Les autres éléments, comme le Qilin, la tortue et les coraux qu'on devine dans les vagues à droite intensifie le symbole de longévité dans cette scène.
La fine bordure soulignant les bords est ornée de dragons archaïsants affrontés entourant un caractère "shou" stylisé.
L'autre face est très délicatement sculptée de cartouches en forme d'éventails et carrés alternant peintures et calligraphies classiques de la culture chinoise signés de célèbres lettrés d'époque Song et Ming dont Lu Zhi (1496-1579), Wang Shouren (1472-1529), Tu Long (1543-1605), Lin Liang (1436-1487), Mi Youren (1074-1153), Shen Zhou (1427-1509), Tang Yin (1470-1524). La bordure du revers est délimitée par une frise de phénix stylisés et décorée d'objets précieux, vases et paniers fleuris, récipients rituels archaïsants, jades, etc.
H. 256 cm. (100 ¾ in.)
Largeur d'une feuille : 52,3 cm. (20 ½ in.)
来源
Galerie Duchange, Paris.
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A MAGNIFICENT TWELVE-PANEL COROMANDEL LACQUER SCREEN, CHINA, QING DYNASTY, KANGXI PERIOD (1662-1722)

荣誉呈献

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

拍品专文

Un paravent spectaculaire à décor de daims et de peintures et calligraphies de lettrés chinois au revers extrêmement similaire a été vendu à New York, 14-15 septembre 2017, lot 976. Un paravent comparable est également conservé au Musée de Philadelphie et a été publié par W. de Kesel et G. Dhont dans Coromandel Lacquer Screens, Gent, 2002, p. 62 qui représente également un couple de daims à l'ombre d'un arbre en fleurs peuplé d'oiseaux exotiques.

Les laques de Coromandel
Sur la côte orientale de l’Inde dans le golfe du Bengale, Coromandel donne son nom à une production de laque chinoise en raison de ses ports faciles d’accès et de ses rapports commerciaux privilégiés avec la Chine. Les Compagnies anglaises et françaises des Indes y achetaient des laques importés par les Chinois depuis le XVIe siècle. Cependant, jamais le moindre laque n’a été réalisé sur cette côte. La technique, plus complexe que celle des paravents peints et incisés était celle d’une âme de bois recouverte d’une préparation à base de laque et d’adhésif puis de plusieurs couches de laque noire ou brune. Le décor était ensuite gravé dans l’épaisseur et les différents niveaux ainsi obtenus étaient alors peints de différentes couleurs avec également des parties incisées. Le décor polychrome obtenu après ce procédé long et coûteux était spectaculaire. La scène principale était souvent l’œuvre du maître quand les bordures étaient parfois reproduit en plusieurs exemplaires par les artisans. Différents thèmes reviennent dans cette exceptionnelle production qui constitue un des ensembles les plus prestigieux de l’art de la Chine à son apogée aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les Chinois utilisaient les paravents pour se protéger des mauvaises influences de l’extérieur, des courants d’air, des mauvais esprits ou des regards curieux. Les décors récurrents sont les animaux, les plantes, les paysages, les scènes de palais, plus rares sont les paravents mettant en scène des étrangers et leurs vaisseaux ou l’univers du taoïsme comme ici.

Le goût de l'Occident pour les paravents
Ces grands paravents en laque de Coromandel ont fasciné l’Occident depuis le XVIIe siècle. Rares et très coûteux jusque dans les années 1680, les laques restèrent réservés aux souvenirs et aux membres de leur famille. L’inventaire général du Garde-Meuble de la Couronne en décrit précisément deux en 1729. En 1703, la Compagnie française des Indes orientales vendit deux grands paravents pour le prix pharaonique de 1200 livres pièce. Trop grands, difficiles à rapporter, trop onéreux on les trouvait rarement chez les marchands-merciers. Certains pourtant étaient bien sûr découpés pour être incorporés par les plus grands ébénistes à des meubles devenus rapidement extrêmement à la mode. Certains des meubles en laque de Coromandel les plus connus sont par l’ébéniste B.V.R.B. dont une commode se trouve au musée du Domaine départemental de Sceaux, une autre au Metropolitan Museum of Art à New York avec une encoignure. Les panneaux en laque de Coromandel devinrent vite un élément de décor essentiel. Les marchands merciers étaient donc très attentifs à la qualité de ces laques et recherchaient principalement des paravents laqués sur leurs deux faces pour les fendre dans l’épaisseur et plaquer les panneaux sur les murs au-dessus des lambris. Les boiseries les plus connues en laque de Coromandel sont celles du château de Leeuwareden aujourd’hui conservées au Rijksmuseum à Amsterdam, celles du salon chinois du Grand Palais de Tsarskoye Selo et celle du château de l’Ermitage à Bayreuth en Allemagne. Les plus grands collectionneurs du XVIIIe siècle étaient de grands amateurs de laques de Coromandel. Le goût chinois a continué tout au long des XIXe et XXe siècles et les paravents de Coromandel sont restés des symboles d’élégance, de mystère et d’exotisme. Certains peintres du XIXe siècle comme Jacques-Emile Blanche en feront l’élément incontournable de leurs tableaux d’intérieurs parisiens. L’artiste possédait un paravent daté de 1691 qu’il légua au musée Guimet. Au XXe siècle, Gabrielle Chanel remis les paravents en laque de Coromandel a l’honneur. Elle collectionnait les objets d’art d’Extrême-Orient et posséda une trentaine de paravents. Rue Cambon elle en disposait à chaque étage, les pliant, les dépliant, elle fabriquait même des meubles avec. On la voit portraiturée par les plus grands photographes dans son intérieur peuplé de paravents, ses mannequins prenant aussi souvent la pose vêtus de ses créations devant les paravents.

Paravent symbole de longévité et hommage aux célèbres lettrés chinois
Notre paravent rassemble de nombreux symboles de longévité dont le couple de daims, les champignons auspicieux lingzhi, la célèbre légende de Hai Wu Tian Chou et les motifs auspicieux associés : les vagues, le pavillon appelé "Hai Wu", la grue céleste tenant dans son bec un branchage de bambou, qu'elle dépose dans le pavillon ainsi que le Qilin, la tortue et les coraux. La bordure de caractères "shou" répétés encadrant la scène intensifie l'idée de longévité. Au dos du paravent les peintures et calligraphies représentées sont des hommages aux grands noms de l'art classique chinois notamment de la dynastie Ming dont :

Lu Zhi (1496-1579), peintre et poète connu pour ses paysages.
Wang Shouren (1472-1529), philosophe néoconfucéen.
Tu Long (1543-1605), érudit et écrivain.
Lin Liang (1436-1487), peintre spécialisé dans les oiseaux et les fleurs.
Mi Youren (1074-1153), peintre et calligraphe Song, célèbre pour ses paysages brumeux.
Shen Zhou (1427-1509), peintre connu pour ses paysages et ses peintures de lettrés.
Tang Yin (1470-1524), peintre, poète et érudit, apprécié pour son style libre dans les paysages et portraits.

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A spectacular screen with similar design of two spotted deer shown recumbent below the prunus tree and two rows of fan paintings alternating with square panels enclosing poems and landscape scenes to the reverse has been sold in New York, 15-16 September 2017, lot 976. A very similar screen is in the Philadelphia Museum of Art, illustrated by W. de Kesel and G. Dhont in Coromandel Lacquer Screens, Gent, 2002, p. 62, which features a pair of deer seated beneath a large flowering tree and exotic birds.

Coromandel lacquerware
On India’s East coast in the Bay of Bengal, Coromandel lends its name to a lacquerware production due to its easily accessible ports as well as its privileged commercial relations with China. There, British and French Compagnies des Indes bought lacquerware imported by the Chinese since the 16th century. However, no lacquerware was ever produced on this coast. The technique, more complex than for painted or incised screens, consists in coating a wooden core with a lacquer and adhesive-based preparation before adding several layers of black of brown lacquer. The decoration was then deeply engraved, allowing the different levels to be painted in several colors with incised elements. The polychrome decoration obtained through this long and costly process was spectacular. The main scene was usually produced by the master whereas the borders were sometimes reproduced by craftsmen. Several subjects are frequently depicted in this production which is one of the most prestigious ensembles in the zenith of Chinese Art in the 17th and 18th Centuries. The Chinese used screens to be protected from bad influence coming from the outside, draughts, bad spirits or inquisitive eyes. Recurring decorations are animals, plants, landscapes and Palace scenes. Such screens seldom depict Foreigners, their ships or Taoist themes, our screen being one example.

The taste for Coromandel lacquerware in the West
Large Coromandel lacquer screen were an object of fascination in the West since the 17th century. Rare and very expensive until the 1680s, lacquerware remained restricted to souvenirs and family members. The Inventaire général du Garde-Meuble de la Couronne contains precise descriptions of two screens in 1729. In 1703, the Compagnie française des Indes orientales sold two large screens for the important price of 1200 livres each. Too big, difficult to import and too expensive, they were seldom found in marchands-merciers’s shops. Some screens were cut to be incorporated by the most important ébénistes to pieces of furniture that quickly became popular and the newest trend. A few of the most famous Coromandel lacquer furniture were made by the ébéniste B.V.R.B., one of his dressers is in the Musée du Domaine départemental de Sceaux, an encoignure is the Metropolitan Museum of Art in New York. Coromandel lacquer panels quickly became an essential element of decoration. Marchands-merciers paid great attention to the quality of these lacquers and mainly looked for screen lacquered on both sides to cut them in the thickness and attach the panels on the wall above paneling. The most famous paneling made with Coromandel lacquerware are the ones from Leeuwareden Castle, now preserved in the Rijksmuseum in Amsterdam, the ones from Tsarskove Grand Palais’s salon chinois, and the ones from the Ermitage castle in Bayreuth, Germany. The most important collectors in the 18th century were fond of Coromandel lacquerware. The Chinese taste perpetuated in the 18th and 19th centuries and Coromandel lacquer screens remained symbols of elegance, mystery and exoticism. Some 19th century painters like Jacques-Emile Blanche made these screens essential elements of the depictions of Parisian interiors. The artist owned a screen dated of 1691 which he bequeathed to the Musée Guimet. In the 20th century, Gabrielle Chanel put Coromandel screens in the spotlight again. She collected Asian works of art and owned around thirty screens. Rue Cambon, she displayed them on every floor, folding, unfolding them, she even made furniture out of them. She was portrayed by the greatest photographs in her Parisian apartment furnished with screens, her models also posing wearing her creations in front of the screens.

Screen symbolising longevity and paying tribute to famous Chinese scholars
Our screen brings together a number of symbols of longevity, including the pair of deer, the auspicious lingzhi mushrooms, the famous legend of Hai Wu Tian Chou and the associated auspicious motifs: the waves, the pavilion called ‘Hai Wu’, the celestial crane holding a bamboo branch in its beak, which it deposits in the pavilion, as well as the Qilin, the turtle and the corals. The border of repeated ‘shou’ characters framing the scene intensifies the idea of longevity. The paintings and calligraphy on the back of the screen are tributes to the great names of classical Chinese art, particularly from the Ming dynasty:

Lu Zhi (1496-1579), a painter and poet renowned for his landscapes.
Wang Shouren (1472-1529), neo-Confucian philosopher.
Tu Long (1543-1605), scholar and writer.
Lin Liang (1436-1487), painter specializing in birds and flowers.
Mi Youren (1074-1153), Song painter and calligrapher, famous for his misty landscapes.
Shen Zhou (1427-1509), a painter known for his landscapes and paintings of scholars.
Tang Yin (1470-1524), painter, poet and scholar, appreciated for his free style in landscapes and portraits.

Two Coromandel lacquer screens of comparable quality and size were recently sold, one depicting a Taoist paradise on 22 November 2022 in Paris, lot 18, and the other depicting a European décor on 21 November 2023, also in Paris, lot 7.

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