Jean Dubuffet (1901-1985)
Jean Dubuffet (1901-1985)
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Property from an Important American Collection
Jean Dubuffet (1901-1985)

Marche en Campagne

细节
Jean Dubuffet (1901-1985)
Marche en Campagne
signé des initiales et daté 'J.D. 74' (en bas à droite)
vinyle sur toile
158 x 140.5 cm.
Exécuté en 1974

signed with the initials and dated 'J.D. 74' (lower right)
vinyl on canvas
62 ¼ x 55 ¼ in.
Executed in 1974
来源
Galerie Beyeler, Bâle.
Collection particulière, Europe.
Vente, Christie's, Londres, 1 décembre 1981, lot 538.
Collection particulière, États-Unis.
Collection Stanley J. Seeger, États-Unis.
Sa vente, The eye of a collector. Works from the collection of Stanley J. Seeger, Sotheby’s, New York, 8 mai 2001, lot 57.
Collection particulière.
Galerie Hopkins Custot, Paris.
Acquis auprès de celle-ci par les propriétaires actuels.
出版
M. Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, Fascicule XXVIII: Roman burlesque, Sites tricolores, Paris, 1979, pp. 178 et 182 et, no. 176b (illustré, p. 131).
展览
Paris, Centre Pompidou, Jean Dubuffet: Paysages castillans, Sites tricolores, février-mars 1975, p. 61, no. 19 (illustré en couleurs en couverture).
Bâle, Galerie Beyeler, Jean Dubuffet: Paysages castillans, Sites tricolores, avril-mai 1975, p. 14, no. 10 (illustré en couleurs, p. 8).
拍场告示
Veuillez noter que l'estimation de ce lot est désormais €450,000-650,000.
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Veuillez noter que ce lot, qui n’avait pas été marqué par un symbole dans le catalogue, est maintenant soumis à une garantie de prix minimum et a été financé avec l’aide d’un tiers qui enchérit sur le lot et peut recevoir une rémunération de Christie’s.
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荣誉呈献

20/21st Century Evening Sale - Paris
20/21st Century Evening Sale - Paris General Enquires

拍品专文

« Sans ces adieux à ce qu’on aima, sans ces départs vers des terres neuves, on ne peut attendre qu’usure et extinction. » - Jean Dubuffet

Marche en Campagne (1974) de Jean Dubuffet présente une figure solitaire au milieu d'un paysage nébuleux et mouvant. Ce tableau appartient à une série d’œuvres qui furent exécutées en quelques mois : les Paysages castillans, que l’artiste qualifiera plus tard comme le « chant du cygne » de son célèbre cycle de l’Hourloupe (J. Dubuffet, « Lettre à Claude Renard » dans M. Loreau, catalogue des travaux de Jean Dubuffet, fascicule XXVIII : Roman burlesque, Sites tricolores, Paris 1979, p. 171). Commencé douze ans auparavant, l’Hourloupe regroupe des compositions sans formes, caractérisées par un style graphique audacieux et une palette tricolore. Pour réaliser les Paysages castillans, œuvres-phares de la série, Dubuffet fait appel à un tiers qui retrace fidèlement ses dessins originaux, en les agrandissant sur la toile à l’aide d’un projecteur. Travaillant d’abord en monochromie, Dubuffet introduit peu à peu un pigment jaune sable pour délimiter le paysage, puis un bleu pâle censé figurer le ciel. Le groupe final de 36 Paysages castillans – sites tricolores, auquel appartient Marche en Campagne, introduit également des pigments rouge vif et bleu profond pour compléter l’effet tricolore. Réalisées en 1974, ces œuvres décisives ont été présentées en 1975 dans le cadre d’une exposition dédiée à l'artiste au Centre Pompidou, à Paris un an plus tard. Marche en Campagne avait été choisi par Dubuffet lui-même pour figurer sur la couverture du catalogue.

Contrairement au gigantisme de l’Hourloupe, les Paysages castillans marquent un retour à la peinture de paysage traditionnelle du point de vue de la composition, avec un horizon bien défini entre le sol et le ciel. Dubuffet réalise le dernier dessin source de la série au mois d’août et prévoit d’achever les agrandissements sur toile pour Noël de la même année. Le dessin de la présente œuvre a été exécuté en juin 1974 ; en octobre, il a été reproduit sur la toile à un peu plus de quatre fois sa taille d’origine. Dubuffet aurait exécuté séparément le dessin à l'encre, puis l’aurait collé au centre de la composition sans se soucier de son emplacement vis-à-vis du paysage environnant. Bien que le passage de l’encre à la peinture ne révèle pas explicitement ce processus, les couches d’espace « irréel » qui s’y accumulent, confèrent à l’œuvre une dimension poétique. La surface impénétrable de la toile complexifie alors la façon d'envisager la peinture de paysage, habituellement associée à l’imitation du réel. Dans Marche en Campagne, l’évocation d'un acte quotidien dans son titre contraste avec le caractère onirique du paysage imaginé par l'artiste.

Dubuffet a intitulé cette série en hommage aux paysages arides de la Castille, ancien royaume médiéval s’étendant aujourd’hui sur une grande partie du centre de l’Espagne. Le peintre choisit donc une entité administrative qui non seulement n’existe plus au moment où il exécute ses œuvres, mais également des paysages qu'il n'a jamais vus de ses propres yeux, prolongeant ainsi cette impression de réalité-fiction.
Les Paysages castillans anticipent ainsi la série des Psycho-sites, exécutée en 1981, dans laquelle les personnages de Dubuffet, immédiatement reconnaissables, habitent également des paysages inventés par son esprit imaginatif. « Rien n’effraie tant que la confusion entre l’imaginaire et le réel, et l’idée que ce que nous tenons pour réel pourrait bien n’être qu’imaginaire », écrit-il (J. Dubuffet, “Lettre à Claude Renard” dans M. Loreau, catalogue des travaux de Jean Dubuffet, fascicule XXVIII : Roman burlesque, Sites tricolores, Paris 1979, p. 171). À travers les Paysages castillans, la frontière ambiguë entre réalité et illusion devient une source infinie de liberté créative.


''Without these farewells to what one loved, without these departures towards brand new lands, one can only expect wear and tear and extinction.'' - Jean Dubuffet

Jean Dubuffet’s Marche en Campagne (Walking in the Countryside) (1974) depicts a solitary figure within a nebulous, mutating landscape. It belongs to a series of works executed across a period of just a few months, later described by the artist as the ‘swan song’ of his famous Hourloupe cycle (J. Dubuffet, ‘Lettre à Claude Renard’ in M. Loreau, catalogue des travaux de Jean Dubuffet, fascicule XXVIII: Roman burlesque, Sites tricolores, Paris 1979, p. 171). Dubuffet had first begun the Hourloupe twelve years earlier, a sweeping profusion of amorphous compositions characterised by a bold graphic style and tricolore palette. For these culminating works of the series, known collectively as the Paysages castillans (Castilian Landscapes), he employed the hand of an intermediary, who faithfully traced Dubuffet’s original ink drawings—enlarged with the aid of a projector—onto canvas. Initially working in monotone, Dubuffet gradually introduced a sandy yellow pigment to demarcate the landscape, and a pale blue for the sky. The final grouping of 36 Paysages castillans – sites tricolores, of which the present is a striking example, incorporated bright red and deep blue pigments to complete the tricolore. Executed entirely in 1974, Dubuffet exhibited these climactic works within a dedicated exhibition at the Centre Pompidou, Paris the following year. He chose the present work for the front cover of the accompanying catalogue.

In contrast to the often ‘all-over’ format of the Hourloupe, the Paysages castillans are notable for their return to the compositional framework of traditional landscape painting, with an orientation clearly defined by the visible horizon between ground and sky. Dubuffet completed the series’ final source drawing in August and intended for the enlargements on canvas to be completed by Christmas of that year. The drawing for the present work was executed in June 1974, and that October was recreated on canvas at just over four times its original size. For the source drawing Dubuffet would have executed the figure separately, later pasting it centrally into the composition without regard for its placement in relation to the surrounding landscape. While the process of reproduction from ink to paint conceals this conjoining of sources, the accruing layers of ‘unreal’ space are integral to the poetic function of the work. The impassive, inscrutable surface of the canvas was intended to complicate the idea of landscape painting as tethered to imitation, or evocative of the real. In Marche en Campagne, the quotidian nature of the work’s title collides powerfully against the dreamlike quality of Dubuffet’s imagined landscape.

Dubuffet titled the series in tribute to the arid landscape of Castile, a medieval Kingdom which in the present day spans much of central Spain. That Castile was once a material entity but no longer existed in its original form at the time of these works’ creation, and that its contemporary geographical landscape was in any case unknown to Dubuffet, was significant in the artist’s conjuring of a liminal space caught between reality and unreality. In this way the Paysages castillans anticipate the artist’s later series of Psycho-sites, feverishly executed in 1981, in which Dubuffet’s instantly recognisable personnages similarly inhabit landscapes conjured from the wellsprings of the creative mind. ‘Nothing frightens as much as the confusion between the imaginary and the real, and the idea that what we hold to be real could well be only imaginary,’ he writes (J. Dubuffet, ‘Lettre à Claude Renard’ in M. Loreau, catalogue des travaux de Jean Dubuffet, fascicule XXVIII: Roman burlesque, Sites tricolores, Paris 1979, p. 171). Dubuffet’s Castilian landscapes welcome an acceptance of the ambiguous line between reality and illusion as a source of unbridled creative freedom.

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