Simon Hantaï (1922-2008)
Simon Hantaï (1922-2008)

Étude

細節
Simon Hantaï (1922-2008)
Étude
signé et daté 'Hantaï 69' (au revers); signé et daté 'Hantaï 69' (sur le châssis)
huile sur toile
234.4 x 210 cm.
Exécuté en 1969

signed and dated 'Hantaï 69' (on the reverse); signed and dated 'Hantaï 69' (on the stretcher)
oil on canvas
92 ¼ x 82 5⁄8 in.
Executed in 1969
來源
Don de l'artiste à la famille des propriétaires actuels.
更多詳情
Cette œuvre sera incluse au catalogue raisonné de l'œuvre de Simon Hantaï actuellement en préparation par les Archives Simon Hantaï.

榮譽呈獻

Avant-Garde(s) Including Thinking Italian
Avant-Garde(s) Including Thinking Italian General Enquires

拍品專文

« Quand je fais du pliage, je suis objectif et cela me permet de m’oublier. » - Simon Hantaï

S’étendant sur plus de deux mètres, l’éblouissante Étude (1969) de Simon Hantaï est un manifeste en faveur d’une vision mystique de la couleur et de la forme. Cette œuvre a été acquise directement auprès de l’artiste et elle est restée dans la même collection privée depuis lors. Ce tableau fait partie de la série d’Études de l’artiste, exécutée sur une période de trois ans à partir de 1968. Dans ces œuvres, Hantaï manipule la toile non tendue en respectant un schéma méticuleux de plis et de nœuds, avant d’appliquer de la peinture sur cette nouvelle surface quasi-sculpturale. Lorsque, dans un deuxième temps, la toile est tendue, des éclats de matière non apprêtée apparaissent. Dans Étude, ils tombent en cascade sur un fond bleu céruléen brillant, semblant s’étendre à l’infini au-delà des bords du tableau. La tension entre le plein et le vide anime alors la surface. D’autres exemples comparables des Études de Hantaï sont conservés dans les collections permanentes de grandes institutions publiques, dont la National Gallery of Art, Washington, D.C., et le Centre Georges Pompidou, à Paris.

Simon Hantaï naît en Hongrie en 1922 et étudie à l’école des Beaux-arts de Budapest. Il s’installe à Paris en 1948, où il s’intéresse à la disparition de la relation entre la figure et le fond dans les découpages de Matisse ; il s’associe brièvement au groupe surréaliste d’André Breton.
Impressionné par l’Action painting de Jackson Pollock et des expressionnistes abstraits, Hantaï développe une pratique picturale inspirée à la fois par les traditions européennes et par ce mouvement artistique émergeant de l’autre côté de l’Atlantique. L’influence de la peinture « all-over » de Pollock se ressent fortement dans ses Études, mais quand ce dernier travaille rapidement, la pratique du peintre d’origine hongroise se révèle lente et mesurée.
Son travail de pliage laisse une marque visible à la surface de l’œuvre finale. Les traces de chaque pli s’entrelacent le long de la toile lissée comme les lignes de la main. Travaillant à l’horizontale, Hantaï s’accroupit sur le sol pour manipuler la toile, développant un processus intensément physique. Le rapport entre la toile ainsi marquée et la toile non apprêtée fait écho aux découpages de Matisse et aux principes automatistes du surréalisme ; il suppose un puissant abandon de l’artiste en faveur de ses matériaux.

La couleur de cette Étude, unique dans l’œuvre de Hantaï, rappelle celle de la mer et du ciel, de l’horizon illimité et des profondeurs de la nature. Sur le plan historique, cette couleur fait écho à l’art du Moyen Âge et aux peintres italiens. Élevé dans les environs de Bia, une région catholique de Hongrie, Hantaï a reçu une éducation esthétique profondément marquée par l’iconographie mariale du début de la Renaissance et par les couleurs étroitement associées à la Vierge Marie. Lors d’un séjour en Italie en 1942, alors qu’il était jeune étudiant en art, Hantaï a découvert les œuvres de Giotto, Piero della Francesca et Fra Angelico, dans lesquelles le bleu apparait avec une ferveur symbolique singulière. Il se trouve que la mère de Hantaï possédait un vêtement bleu qu’elle portait exclusivement lors des grandes fêtes catholiques et les jours célébrant les saints ; ses enfants l’aidaient à le repasser, les plis ainsi formés dessinant un motif particulier.
Dans Étude, la toile semble imiter les plis du manteau de cette matriarche emblématique, enveloppant l’espace qu’elle habite d’une invitation à la sécurité et à l’amour éternel.


‘’When I’m folding, I am objective and that allows me to forget myself.’’ - Simon Hantaï

A mystic, expansive vision of colour and form spanning more than two metres across, Simon Hantaï’s dazzling Étude (1969) was acquired directly from the artist and has remained in the same private collection ever since. The work forms part of the artist’s mature series of Études, executed across a period of three years commencing in 1968. In these works, Hantaï manipulated the unstretched canvas in a meticulous pattern of folds and knots, before applying paint to the new surface of this near-sculptural structure. This method of pliage or ‘folding’ would define the artist’s practice. When the canvas was later stretched, shards of unprimed canvas emerged. In Étude, they cascade against a brilliant cerulean-blue picture plane, seeming to extend ad infinitum beyond the canvas edge. Tension between negative and positive space animates the surface. Comparable examples of Hantaï’s Études are held in the permanent collections of major public institutions, including the National Gallery of Art, Washington, D.C., and the Centre Georges Pompidou, Paris.

Hantaï was born in Hungary in 1922, studying at the Budapest School of Fine Art. He would move to Paris in 1948, where he responded to the undoing of the figure-ground relationship in Matisse’s ‘cut-outs’ and became briefly associated with the Surrealist group around André Breton. Impressed by the action painting of Jackson Pollock and the Abstract Expressionists, Hantaï evolved a practice influenced by both European traditions of painting and the new artistic centre emerging across the Atlantic. The influence of Pollock’s ‘all-over’ painting can be felt keenly in Hantaï’s Études, yet where Pollock worked quickly, Hantaï’s practice was measured and slow. The labour involved in Hantaï’s pliage leaves a visible mark upon the finished work. Traces of each fold interlace across the surface of the smoothed canvas like lines on the palm of a hand. Working horizontally, Hantaï crouched on the ground to manipulate the unstretched canvas into its series of pleats and folds, a process of intense physicality. The relationship between marked and unprimed canvas, in its finished form echoing Matisse’s découpage and the automatist principles of Surrealism, is born of an intimate surrender to his materials.

Étude’s titular colour, a shade unique within the artist’s oeuvre, is that of the sea and the sky, embodying the limitless horizon and vast depths of the natural world. It also holds deep art-historical significance dating back to the Middle Ages. Raised in Bia, a Catholic region of Hungary, Hantaï’s early aesthetic education was deeply informed by Marian iconography of the early Renaissance, and the colour with which the Virgin Mary is so closely associated. Visiting Italy as a young art student in 1942, Hantaï encountered works by Giotto, Piero della Francesca and Fra Angelico, in which the colour blue emerges with singular symbolic fervour. Hantaï’s own mother owned a blue garment specially kept for major Catholic festivals and saints’ days, which her children would help to iron and pleat in a particular patterning. In Étude the canvas seems to imitate the folds of the emblematic mother’s mantle, enveloping the space it inhabits in an invitation of eternal security and love.

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