MIRÓ, Joan (1893-1983) et Tristan TZARA (1896-1963)
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MIRÓ, Joan (1893-1983) et Tristan TZARA (1896-1963)

Parler seul. Paris : Maeght, 1948-1950.

細節
MIRÓ, Joan (1893-1983) et Tristan TZARA (1896-1963)
Parler seul. Paris : Maeght, 1948-1950.

Superbe exemplaire de tête, avec la lithographie supplémentaire rehaussée et signée, dans une spectaculaire reliure mosaïquée de Georges Leroux.

D’après l’achevé d’imprimer, le texte de l’ouvrage a été écrit par Tzara en 1945, lors d’un séjour à l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban-sur-Limagnole. Le poète y avait été invité par son ami, le docteur Lucien Bonnafé. “L’établissement psychiatrique jouissait d’une grande réputation. Il fut le point de départ de la psychiatrie institutionnelle, avant même la découverte des médicaments psychotropes, et son directeur, Lucien Bonnafé, n’hésitait pas à dénoncer la mort de 40 000 aliénés dans les hospices d’aliénés par suite des privations durant la guerre. Contestataire, à l’instar de ses nombreux amis surréalistes (il avait caché Paul Éluard [et Nusch] auparavant), il se voulait un « désaliéniste », œuvrant pour la libération des malades mentaux et leur réinsertion dans la société” (Henri Béhar « Parler seul, de Tzara-Miró », Histoires littéraires, 2014, n° 59- 60). Le titre, Parler seul, est révélateur de l’expérience de Tzara durant ce séjour, observateur des internés. “Est-ce pour autant le signe d’un désordre mental ? [...] À la différence d’Éluard qui, en semblables circonstances, écrivit les Souvenirs de la maison des fous (1946) en brossant des portraits extrêmement sensibles mais tout extérieurs, les poèmes de Tzara brisent la carapace des êtres et des choses, font éclater le langage, lui donnant une apparence de décousu, qui est celui-là même de ses interlocuteurs. Il fallait évidemment être passé par l’expérimentation dadaïste pour se trouver d’emblée à ce niveau d’expression naturelle. D’autant plus que, pour Tzara, parler seul, c’est justement le contraire de la solitude, c’est s’ouvrir au monde, se fondre immédiatement dans la nature, parmi les végétaux et les animaux” (Henri Béhar). Il confiera ses poèmes à son ami Joan Miró, qui décrira Parler seul comme “le premier grand livre que j’ai pu illustrer, [...] avec Tzara qui est un vieil ami, un des premiers hommes que j’ai connus à Paris en 1920, un des premiers qui m’a défendu”.

Georges Leroux orne cet exemplaire d’une impressionnante reliure mosaïquée, qui, si elle reprend à son compte le vocabulaire esthétique des lithographies de Miró, est peut-être aussi un clin d’oeil au texte lui-même, et en particulier, dans le choix de certains matériaux, aux “mots de paille”, titre de l’un des poèmes du recueil. Une quinzaine d’années plus tard, en 1976, il reviendra à ce décor et s’en inspirera largement pour revêtir un autre exemplaire du livre (exemplaire Fred Feinsilber, Sotheby’s Paris, 11 octobre 2006, lot n°322). Le relieur a pris soin de conserver la lithographie originale qui recouvrait l'emboîtage du livre, et de l'utiliser pour orner l'étui, préservant aussi bien l'oeuvre que l'intention de l'artiste. Malet-Cramer, Miró, n°13 ; The Artist and the Book 206; Rauch 165.

In-folio (383 x 285 mm). Édition originale. Tirage limité à 250 exemplaires (+3 exemplaires de collaborateurs), celui-ci l’un des 20 de tête sur vélin de Montval, n°18, signé par Miró et Tzara à la justification. Illustré de lithographies originales de Joan Miró : 1 lithographie en couleurs pour l’emboîtage (ici collée sur les faces de l’étui et sur la chemise de la reliure), 1 lithographie en couleurs avec collages pour la couverture, et 70 lithographies en noir ou en couleurs, in- et hors texte (comme toujours, reports des lithographies) Le présent exemplaire comprend aussi 1 lithographie originale rehaussée à l’aquarelle et aux crayons de couleurs, signée par l’artiste et datée “12/VI/1950”, réservée aux exemplaires de tête.
Reliure signée de Georges Leroux, datée 1962 : box mastic, plats ornés d’un riche décor mosaïqué de pièces de box de différentes couleurs, figurant le titre du livre et des coups de pinceaux noirs, dos lisse avec nom de l’auteur et de l’illustrateur, doublure et gardes de paille tressée, couverture et dos conservés, tranches dorées sur témoins, chemise et étui bordés de box mastic et ornés de la lithographie de l’artiste prévue pour l’emboîtage du livre.

Provenance : Renaud Gillet (1913-2001 ; sa vente, Sotheby’s Londres, 27 octobre 1999, lot n°137).

An attractive deluxe copy, one of the first 20 copies on Montval wove, comprising an additional lithograph, heightened and signed by the artist. Impressive inlaid binding by Georges Leroux.

榮譽呈獻

Adrien Legendre
Adrien Legendre Head of Department

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