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拍品專文
Ces rares coffrets témoignent du grand savoir-faire et des innovations qu'on su mettre en oeuvre les artisans au début du XVIIIe siècle. Avec leur iconographie inspirée des toiles de Francesco Albani, ces boîtes à ouvrage attribuées à Bernard van Risenburgh ont sans aucun doute le fruit d'une importante commande.
LE SUCCÈS DES COFFRETS MARQUETÉS
Le type du coffret est particulièrement apprécié en Europe au XVIIe et XVIIIe siècle. Destiné à renfermer des objets précieux, de vertu, des lettres ou des bijoux, le coffret est un objet d’usage quotidien. Sa fabrication et sa commercialisation évoluent et augmentent avec l’avènement des marchands-merciers au XVIIIe siècle. Déclinés en plusieurs matières, ces riches coffrets peuvent être recouverts de cuir, en marqueterie de bois, de cuivre, d’écaille, ou peints et vernis à l’imitation des laques asiatiques.
Ces cassettes servaient par exemple à recevoir les bijoux et les objets utiles à la parure des dames, comme le montre le portrait réalisé par Jean-Marc Nattier (1685-1766) de Madame Marsollier et de sa fille, aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 45.172). Sur ce tableau, la jeune fille tient un coffret similaire aux nôtres, très reconnaissable à se frise de losange et au couple de colombes.
LES TOILES DE FRANCESCO ALBANI COMME SOURCES D'INSPIRATION
Ces deux boites font probablement partie d’un ensemble de coffrets produits à la même période, provenant d’un seul et ou plusieurs ateliers très proches. Outre les montures de bronze, certains motifs de marqueterie se retrouvent d’une pièce à l’autre, et ils arborent une iconographie commune en reprenant des éléments d'une série de toiles de Francesco Albani, dit l'Albane (1578-1660). Cette suite de quatre tableaux , peinte entre 1621 et 1633, est réalisée pour Ferdinand de Gonzague, duc de Mantoue, et destinée à la villa Favorita. Elle rejoint les collections de Louis XIV à partir de 1685 et est désormais conservée au musée du Louvre. Ces tableaux représentent des scènes mythologiques, racontant la vie de Vénus et de Diane. Comme l'ensemble de ces coffrets, nos boites à ouvrages reprennent certains éléments de ces tableaux : les amours endormis sont directement inspiré de la toile Les Amours désarmés par les nymphes de Diane (inv. 11 ; MR 15) ; un amour accroupis est une référence à la peinture Le Repos de Vénus et de Vulcain (inv. 10 ; MR 14) ; un amour volant tiré par un couple de colombe se retrouve dans l'oeuvre La Toilette de Vénus (inv. 9 ; MR 13) ; un amour de dos levant le bras est une reprise de la toile Adonis conduit près de Vénus par les amours (inv. 12 ; MR 16). En 1713, une livraison pour la duchesse de Berry met en lumière une production d'objets en marqueterie inspiré des oeuvres de l'Albane, alors appelée par le marchand miroitier Jean-Baptiste Delaroue "nouvelle façon d'Albane", témoignant de la vogue autour de ce type de décor.
UNE CRÉATION DES ATELIERS PARISIENS : DE JEAN-BAPTISTE DELAROUE À BVRB I
Dans son ouvrage, Calin Demestrescu attribue la paternité de l'invention des décors inspirés des compositions de l'Albane, et possiblement la forme des coffrets, au miroitier Jean-Baptiste Delaroue. Il estime que ces coffrets peuvent être le fruit d'une même commande passée par le marchand miroitier, à plusieurs ébénistes et marqueteurs parisiens, compte tenu de la différence de style dans la réalisation du revêtement marqueté (C. Demetrescu, op. cit.).
Nous pouvons rapprocher nos coffrets des créations de Bernard I van Risenburgh, dit BVRB I, pour la qualité de la marqueterie et le style employé. Père du célèbre ébéniste Bernard II van Risenburgh, BVRB Ier était originaire de Groningen en Hollande avant de s'installer à Paris en 1696 où il devint maître ébéniste avant 1722. Spécialisé dans la marqueterie dite "Boulle", l'inventaire de son stock réalisé en 1738 mentionne de nombreuses horloges dont il a fait sa spécialité, bien qu'un large corpus lui soit aujourd'hui attribué. Notons deux coffrets qui lui sont attribués et qui sont passés en vente chez Christie's (vente Christie's, Londres, du 2 au 6 novembre 2021, lot 604 ; ancienne collection Rotschild, vente Christie's, Paris, 16 novembre 2023, lot 62).
UN CORPUS RESTREINT
Seulement une douzaine de coffrets similaires sont aujourd’hui répertoriés dans les collections publiques et privées. Notons une boite, faisant partie de la donation de John Jones, conservée au Victorian and Albert Museum de Londres (inv. 1053:1-1882). Un autre coffret similaire, anciennement dans la collection du 12e duc d’Hamilton, est aujourd’hui conservé au J. Paul Getty Museum de Los Angeles (inv. 88 DA 111). Un coffret de toilette ayant appartenu à la reine Marie Casimire de Pologne (1641-1716), se trouve aujourd'hui dans les collection du château royal de Wilanow, près de Varsovie (inv. Wil.324).
LE SUCCÈS DES COFFRETS MARQUETÉS
Le type du coffret est particulièrement apprécié en Europe au XVIIe et XVIIIe siècle. Destiné à renfermer des objets précieux, de vertu, des lettres ou des bijoux, le coffret est un objet d’usage quotidien. Sa fabrication et sa commercialisation évoluent et augmentent avec l’avènement des marchands-merciers au XVIIIe siècle. Déclinés en plusieurs matières, ces riches coffrets peuvent être recouverts de cuir, en marqueterie de bois, de cuivre, d’écaille, ou peints et vernis à l’imitation des laques asiatiques.
Ces cassettes servaient par exemple à recevoir les bijoux et les objets utiles à la parure des dames, comme le montre le portrait réalisé par Jean-Marc Nattier (1685-1766) de Madame Marsollier et de sa fille, aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 45.172). Sur ce tableau, la jeune fille tient un coffret similaire aux nôtres, très reconnaissable à se frise de losange et au couple de colombes.
LES TOILES DE FRANCESCO ALBANI COMME SOURCES D'INSPIRATION
Ces deux boites font probablement partie d’un ensemble de coffrets produits à la même période, provenant d’un seul et ou plusieurs ateliers très proches. Outre les montures de bronze, certains motifs de marqueterie se retrouvent d’une pièce à l’autre, et ils arborent une iconographie commune en reprenant des éléments d'une série de toiles de Francesco Albani, dit l'Albane (1578-1660). Cette suite de quatre tableaux , peinte entre 1621 et 1633, est réalisée pour Ferdinand de Gonzague, duc de Mantoue, et destinée à la villa Favorita. Elle rejoint les collections de Louis XIV à partir de 1685 et est désormais conservée au musée du Louvre. Ces tableaux représentent des scènes mythologiques, racontant la vie de Vénus et de Diane. Comme l'ensemble de ces coffrets, nos boites à ouvrages reprennent certains éléments de ces tableaux : les amours endormis sont directement inspiré de la toile Les Amours désarmés par les nymphes de Diane (inv. 11 ; MR 15) ; un amour accroupis est une référence à la peinture Le Repos de Vénus et de Vulcain (inv. 10 ; MR 14) ; un amour volant tiré par un couple de colombe se retrouve dans l'oeuvre La Toilette de Vénus (inv. 9 ; MR 13) ; un amour de dos levant le bras est une reprise de la toile Adonis conduit près de Vénus par les amours (inv. 12 ; MR 16). En 1713, une livraison pour la duchesse de Berry met en lumière une production d'objets en marqueterie inspiré des oeuvres de l'Albane, alors appelée par le marchand miroitier Jean-Baptiste Delaroue "nouvelle façon d'Albane", témoignant de la vogue autour de ce type de décor.
UNE CRÉATION DES ATELIERS PARISIENS : DE JEAN-BAPTISTE DELAROUE À BVRB I
Dans son ouvrage, Calin Demestrescu attribue la paternité de l'invention des décors inspirés des compositions de l'Albane, et possiblement la forme des coffrets, au miroitier Jean-Baptiste Delaroue. Il estime que ces coffrets peuvent être le fruit d'une même commande passée par le marchand miroitier, à plusieurs ébénistes et marqueteurs parisiens, compte tenu de la différence de style dans la réalisation du revêtement marqueté (C. Demetrescu, op. cit.).
Nous pouvons rapprocher nos coffrets des créations de Bernard I van Risenburgh, dit BVRB I, pour la qualité de la marqueterie et le style employé. Père du célèbre ébéniste Bernard II van Risenburgh, BVRB Ier était originaire de Groningen en Hollande avant de s'installer à Paris en 1696 où il devint maître ébéniste avant 1722. Spécialisé dans la marqueterie dite "Boulle", l'inventaire de son stock réalisé en 1738 mentionne de nombreuses horloges dont il a fait sa spécialité, bien qu'un large corpus lui soit aujourd'hui attribué. Notons deux coffrets qui lui sont attribués et qui sont passés en vente chez Christie's (vente Christie's, Londres, du 2 au 6 novembre 2021, lot 604 ; ancienne collection Rotschild, vente Christie's, Paris, 16 novembre 2023, lot 62).
UN CORPUS RESTREINT
Seulement une douzaine de coffrets similaires sont aujourd’hui répertoriés dans les collections publiques et privées. Notons une boite, faisant partie de la donation de John Jones, conservée au Victorian and Albert Museum de Londres (inv. 1053:1-1882). Un autre coffret similaire, anciennement dans la collection du 12e duc d’Hamilton, est aujourd’hui conservé au J. Paul Getty Museum de Los Angeles (inv. 88 DA 111). Un coffret de toilette ayant appartenu à la reine Marie Casimire de Pologne (1641-1716), se trouve aujourd'hui dans les collection du château royal de Wilanow, près de Varsovie (inv. Wil.324).