Henri Matisse (1869-1954)
Henri Matisse (1869-1954)
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Henri Matisse (1869-1954)
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Provenant d'une importante collection particulière, San Francisco
Henri Matisse (1869-1954)

Marguerite

細節
Henri Matisse (1869-1954)
Marguerite
signé 'Henri.Matisse' (en bas à gauche)
huile sur papier marouflé sur toile
72.5 x 54.5 cm.
Peint entre 1901 et 1906

signed 'Henri.Matisse' (lower left)
oil on paper laid down on canvas
28 ½ x 21 ½ in.
Painted between 1901 and 1906
來源
Michael et Sarah Stein, Paris et Palo Alto (acquis auprès de l'artiste vers 1906-08).
Lionel Steinberg (acquis auprès de ceux-ci vers 1947-1949).
Frank Perls Gallery, Beverly Hills (acquis auprès de celui-ci en janvier 1953).
Collection particulière, San Francisco (acquis auprès de celle-ci en février 1953).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
出版
G. Diehl, Henri Matisse, Paris, 1954, p. 27.
Four Americans in Paris in the collections of Gertrude Stein and her family, cat. exp., The Museum of Modern Art, New York et San Francisco Museum of Modern Art, San Francisco, 1970-71, p. 45 (illustré in situ dans l'appartement des Stein à Paris).
P. Schneider, Matisse, New York, 1984, p. 311 (illustré en couleurs, p. 310).
G.-P. et M. Dauberville, Henri Matisse chez Bernheim-Jeune, Paris, 1995, p. 583, no. 179 (illustré).
展覽
New York, The Museum of Modern Art; Minneapolis, Institute of Arts; San Francisco, San Francisco Museum of Art et Toronto, The Art Gallery of Toronto, Les Fauves, octobre 1952-mai 1953 (illustré dans le supplément du catalogue).
(probablement) Baltimore, Museum of Art; Cincinnati, The Cincinnati Art Museum; Utica, Munson-Williams Proctor Institute et San Francisco, San Francisco Museum of Art, Seattle Art Museum, Albert Marquet, 1958 (hors catalogue).
San Francisco, San Francisco Museum of Modern Art, Stein Collection, 1962.
San Francisco, San Francisco Museum of Modern Art; Paris, Galeries nationales du Grand Palais et New York, The Metropolitan Museum of Art, Matisse, Cézanne, Picasso... L'aventure des Stein, mai 2011-juin 2012, no. 65 (illustré en couleurs).
Paris, Musée d'Art Moderne de Paris, Matisse et Marguerite, Le Regard d’un père, avril-août 2025, p. 46, no. 2 (illustré en couleurs, p. 47; illustré in situ dans l'appartement des Stein à Paris, p. 46; décrit comme 'huile sur panneau').
更多詳情
Georges Matisse a confirmé l'authenticité de cette œuvre.

« Marguerite Matisse est sage, son portrait presque sauvage. Sur un fond laissé en réserve, la figure enfantine, entourée d'un halo de couleurs sombres à la touche nerveuse, se détache dans son habit à bandes bleues qui s'évanouissent en quelques traits de pinceau indicatifs. La pose est frontale : les grands yeux noirs en amande, le visage-masque de lumière blanche, les mains croisées en forme de pince accrochent le regard. L'huile […] est signée par l'artiste, non datée. Deux hypothèses de datation sont maintenues: 1901 ou 1906. Marguerite aurait sept ou douze ans.
Le hiératisme de l'attitude, le visage légèrement asymétrique et décentré, les tempes striées, la toile laissée vierge, le bleu... rapprochent l'effigie de Marguerite d'un portrait de Paul Cézanne. Plus justement du regard de Matisse sur la peinture de Cézanne, prégnant depuis 1898. Les rayures de la robe, la position des mains de Marguerite évoquent Madame Cézanne à la jupe rayée, que Matisse a pu voir chez le marchand d'art Ambroise Vollard au tournant du siècle.
Peinte en 1901, l'œuvre attesterait d'un contexte douloureux. En juillet, Marguerite subit une trachéotomie à domicile, rue de Châteaudun, suivie de deux séjours à l'hôpital Bretonneau - trois semaines traumatisantes pour la petite convalescente pâle au regard grave, dont Matisse, bouleversé, entreprendrait alors le portrait. Ce serait peu de dire que, entre eux, amour et attachement passent à travers la peinture. Marguerite serait intronisée comme modèle d'un genre pictural auquel Matisse se risque à peine. Plutôt sombres et non arbitraires, les couleurs du tableau ne relèvent pas de la palette fauve. Mais la frontalité, la simplicité du visage tracé en quelques lignes et la vigueur de sa facture le rapprochent du petit portrait fauve de Marguerite peint à l'été 1906. Deux mentions tardives dans les archives familiales ne permettent pas de trancher absolument. Jean Puy écrit avoir photographié en 1902 ou 1903 « la probablement première ébauche que votre père avait faite d'après vous, petite fille de 5 ou 6 ans, habillée dans un manteau à rayures». Rapporté par Matisse, un souvenir de Marguerite mentionne le portrait « qui était chez les Stein dessiné ou peint lorsqu’elle avait douze ans ».
L'histoire du portrait revêt, elle aussi, un caractère intime. Elle témoigne de l'amitié qui lie Matisse, Amélie et les enfants à Michael, Sarah et leur fils Allan Stein. Dans le Paris d'avant-garde du début du siècle, le couple américain joue un rôle capital parmi le premier cercle de collectionneurs de Matisse et, dès 1907, soutient le rayonnement international de l’œuvre.
Dans ce cercle. Sarah Stein s'intéresse au portrait d'enfant. Elle possède un tout petit portrait du fils de Cézanne, celui de son fils par Picasso, l’étude de Marguerite lisant. Très attachée à Marguerite, si proche du travail de son père, elle acquiert ce portrait vers 1906-1908 et l'expose dans appartement « salon » du 58, rue Madame. Cette visibilité consacre le statut d'enfant de l'avant-garde de Marguerite: Intérieur à la fillette appartient alors au critique d'art Félix Fénéon, Marguerite lisant à la collection Sembat, Margot à celle de Leo Stein et Marguerite fait l'objet d'un échange avec Picasso. Pour les Stein, Marguerite est « Margot ». Ils la voient grandir, veillent sur l'adolescente restée seule à Issy-les-Moulineaux lors du premier hiver passé à Tanger par ses parents, s'intéressent à sa scolarité en Corse et restent présents dans sa vie de jeune femme. Les deux familles se fréquentent jusqu'au retour des Stein aux États-Unis en 1935: « Chère Madame Stein, votre lettre m'a péniblement surpris. Surpris parce que j'espérais que votre départ serait moins rapide et que j'aurais pu reparler avec vous du passé, vous dire combien j'ai gardé le vif souvenir des années ardentes de travail, de trouble et d'inquiétude au boulevard des Invalides et surtout d'Issy-les-Moulineaux, pendant lesquelles vous et M. Stein m'avez tant soutenu, avec un dévouement inlassable et depuis, du plaisir que j'avais à vous montrer mon travail chaque fois que je venais à Paris, combien je prisais vos appréciations judicieuses guidées par une sensibilité exceptionnelle et une connaissance entière du chemin que j'ai parcouru [...]. Les vrais amis sont tellement rares qu'il est douloureux de les voir s'éloigner. Voilà j'ai dit pénible ».
Témoin de cette amitié, le portrait de Marguerite suit les Stein dans chacune de leurs résidences, exposé en évidence à Paris, Vaucresson ou Palo Alto. Après la mort de son mari, Sarah Stein s'en sépare et le vend à Lionel Steinberg à la fin des années 1940. »
H. de Talhouët, ‘Marguerite, 1901 ou 1906’, in Matisse et Marguerite, Le Regard d’un père, cat. exp., Musée d’Art Moderne de Paris, Paris, 2025, p. 46.

“Marguerite Matisse is serene; her portrait untamed. Against a bare, untouched background, the childlike figure emerges, encircled by a halo of dark, agitated brushstrokes. She wears a blue-striped garment that dissolves into a few suggestive brushstrokes. The pose is frontal: large almond-shaped black eyes, a mask-like face lit with pale radiance, and hands crossed like claws—each element seizes the viewer’s gaze. The oil painting, though signed by the artist, bears no date. Two possibilities remain: 1901 or 1906. Marguerite would have been either seven or twelve.
The hieratic stillness of her posture, the slightly off-center, asymmetrical face, the striated temples, the untouched canvas, the blue tones—all evoke a Cézanne-like presence. More precisely, they reflect Matisse’s gaze upon Cézanne’s painting, a deep influence since 1898. The stripes of Marguerite’s dress and the position of her hands recall
Madame Cézanne à la jupe rayée, a work Matisse may have seen at Ambroise Vollard’s gallery around the turn of the century.
If painted in 1901, the work would bear the imprint of a painful episode. That July, Marguerite underwent a tracheotomy at home on rue de Châteaudun, followed by two hospital stays—three traumatic weeks for the pale, solemn-eyed child. Matisse, deeply shaken, may have turned to painting her as a way of bearing witness. To say that love and attachment pass through this painting would be an understatement. Marguerite was thus initiated as the model for a genre Matisse rarely dared to explore. The palette, somber and deliberate, departs from the Fauvist spectrum. Yet the frontal composition, the economy of lines shaping the face, and the vigorous brushwork link it to the small Fauvist portrait of Marguerite painted in the summer of 1906. Two late family records leave the dating unresolved: Jean Puy recalled photographing “probably the first sketch your father made of you, a little girl of five or six, dressed in a striped coat,” around 1902 or 1903. Marguerite herself remembered “the portrait that was at the Steins’, drawn or painted when she was twelve.”
The story of the portrait is itself intimate. It speaks to the deep friendship between Matisse, Amélie, their children, and Michael and Sarah Stein and their son Allan. In the avant-garde Paris of the early 20th century, the American couple played a pivotal role among Matisse’s first collectors and, from 1907 onward, helped extend his international reach.
Within this circle, Sarah Stein had a particular interest in portraits of children. She owned a small portrait of Cézanne’s son, one of her own son by Picasso, and the study of
Marguerite lisant. Deeply attached to Marguerite—so closely linked to her father’s work—she acquired this portrait around 1906–1908 and displayed it prominently in her salon at 58, rue Madame. This visibility cemented Marguerite’s status as a child of the avant-garde: Intérieur à la jeune fille belonged to critic Félix Fénéon, Marguerite lisant to the Sembat collection, Margot to Leo Stein, and another portrait of Marguerite was even exchanged with Picasso. To the Steins, she was simply “Margot.” They watched her grow, looked after her during her parents’ first winter in Tangier, followed her schooling in Corsica, and remained present throughout her youth. The two families stayed close until the Steins returned to the United States in 1935.
“Dear Mrs. Stein, your letter pained me. Pained, because I had hoped your departure would not be so sudden, and that I might speak with you again of the past—to tell you how vividly I remember those fervent years of work, of turmoil and uncertainty on boulevard des Invalides, and above all in Issy-les-Moulineaux, during which you and Mr. Stein supported me with tireless devotion. And since then, the joy I felt in showing you my work each time I came to Paris, how much I valued your discerning insights, guided by an exceptional sensitivity and a deep understanding of the path I had taken… True friends are so rare that it is painful to see them go. There, I’ve said it—painful.”
A silent witness to this friendship, the portrait of Marguerite followed the Steins from home to home—Paris, Vaucresson, Palo Alto—always displayed with care. After her husband’s death, Sarah Stein parted with it, selling it to Lionel Steinberg in the late 1940s.”
H. de Talhouët, ‘Marguerite, 1901 ou 1906’, in Matisse et Marguerite, Le Regard d’un père, cat. exp., Musée d’Art Moderne de Paris, Paris, 2025, p. 46.
拍場告示
Veuillez noter que ce lot n'est pas soumis au droit de suite.

Please note that this lot is not subject to the Artist’s Resale Right.

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Veuillez noter que contrairement à indiqué au catalogue, la provenance de ce lot est la suivante :
Michael et Sarah Stein, Paris et Palo Alto (acquis auprès de l'artiste vers 1906-08).
Lionel Steinberg (acquis auprès de ceux-ci vers 1947-1949).
Frank Perls Gallery, Beverly Hills (acquis auprès de celui-ci en janvier 1953)
Collection particulière, San Francisco (acquis auprès de celle-ci en février 1953).
Puis par descendance au propriétaire actuel.

Please note that, contrary to what is stated in the catalogue, the provenance of this lot is as follows:
Michael and Sarah Stein, Paris and Palo Alto (acquired from the artist
circa 1906–08).
Lionel Steinberg (acquired from the above circa 1947–49).
Frank Perls Gallery, Beverly Hills (acquired from the above in January 1953).
Private collection, San Francisco (acquired from the above in February 1953).
Thence by descent to the present owner.

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