Lot Essay
Les masques Douala sont extrêmement rares, très peu d'entre eux ont été produits et la tradition fut abandonnée depuis longtemps. Le seul masque comparable en main privée fait partie de la célèbre collection Barbier-Mueller de Genève (inv. N.1018-2), acquis par Joseph Mueller avant 1939.
Seule une poignée de masques d'une qualité comparable est conservée dans les musées suivants : Linden museum de Stuttgart (voir Fagg W., African sculpture, Washington D.C., 1970, p.136, fig.167); Wereldmuseum de Rotterdam, inv. no. MVVR 15454 (avant 1909); Museum für Völkerkunde de Leipzig, inv. no. Maf 17.474 (avant 1910); et le Niederschsishes Landesmuseum de Hanovre, inv. no. NLM IV/2392 (acquis en 1895); voir aussi Dank, Kaiser Wilhelm, Deutschland als Kolonialmacht: Dreissig Jahre deutsche Kolonialgeschichte, 1914, planche 640/1 (Ross Archives of African Images [raai.library.yale.edu]).
Selon l'étude de Kecskesi à propos du masque de la collection Barbier Muller (Arts of Africa and Oceania. Highlights from the Musée Barbier-Mueller, musée Barbier-Mueller & Hazan (eds.), 2007, p.187): "La culture Douala, peuple de la côte, est fortement imprégnée par la présence de la mer qui la distingue tout particulièrement des peuplades de l'arrière-pays. La principale caractéristique de leur production artistique est la représentation d'animaux à cornes (buffles ou antilopes des marais) dépeints sur la surface polychrome."
Bien que ces masques nyatti étaient portés horizontalement sur la tête, de la même manière que certains masques des populations de l'intérieur des terres, ils ont leurs propres spécificités: un aspect plat et non arrondi, des traits très stylisés évoquant des animaux de manière géométrique, et au lieu d'être recouverts des pigments noirs habituels, ils sont rouges et blancs.
Cet exemplaire, apparenté à une cérémonie abandonnée depuis longtemps, fût exécuté avec grand soin. L'artiste avait un certain sens des contrastes dans la composition: le visage trapézoïdal dont l'élongation est appuyée par la ligne médiane, contraste avec les cornes rondes et puissantes. L'artiste, maître de son art, travaillait probablement pour une société appelée ekong (ekongolo). Secrète, élitiste, et toujours active aujourd'hui, cette société est composée principalement d'hommes riches et respectés de la classe dominante, et l'une de ses tâches est de trouver et de punir les magiciens menaçant le bien-être de la communauté.
Les témoignages de Buchner et Zintgraff (Buchner 1884; Zintgraff 1887, cité dans Krieger et al. 1960) décrivent que "ce masque bovidé était utilisé au cours de cérémonies - par exemple lors de cérémonies funéraires- pour effrayer les non-initiés. Les masques bovidés d'Oku, région du Grassland, ont le même rôle agressif, mais cette aggressivité est soulignée sur les masques Duala par leur langue tirée."
Bien qu'il n'y ait que peu d'information sur le Dr Esch et l'art africain, il est plusieurs fois cité en tant que géologue et était au Cameroun en 1906 selon les archives trouvées dans le 'Mitteilungen von Forschungsreisenden und Gelehrten aus den deutschen Schutzgebieten' 1911: "Das Manenguba-Gebirge, 1:100.000; nach den Aufnahmen von Stabsarzt Berk, Dr. Esch, Hauptmann Glauning, Prof. Dr. Hassert, Oberleutnant Hirtler, Oberrichter Dr. Meyer, Oberleutn. Rausch, Oberleutnant Schlosser und dem gesamten vorhandenen Material bearbeitet von E. Lober unter Leitung von M. Moisel"(MITT-SCH 1911, Karte 9); et le Zeitschrift fuer Geologie de 1906. De plus, il est co-auteur du livre Beiträge zur Geologie von Kamerun, édité à Stuttgart en 1904.
Seule une poignée de masques d'une qualité comparable est conservée dans les musées suivants : Linden museum de Stuttgart (voir Fagg W., African sculpture, Washington D.C., 1970, p.136, fig.167); Wereldmuseum de Rotterdam, inv. no. MVVR 15454 (avant 1909); Museum für Völkerkunde de Leipzig, inv. no. Maf 17.474 (avant 1910); et le Niederschsishes Landesmuseum de Hanovre, inv. no. NLM IV/2392 (acquis en 1895); voir aussi Dank, Kaiser Wilhelm, Deutschland als Kolonialmacht: Dreissig Jahre deutsche Kolonialgeschichte, 1914, planche 640/1 (Ross Archives of African Images [raai.library.yale.edu]).
Selon l'étude de Kecskesi à propos du masque de la collection Barbier Muller (Arts of Africa and Oceania. Highlights from the Musée Barbier-Mueller, musée Barbier-Mueller & Hazan (eds.), 2007, p.187): "La culture Douala, peuple de la côte, est fortement imprégnée par la présence de la mer qui la distingue tout particulièrement des peuplades de l'arrière-pays. La principale caractéristique de leur production artistique est la représentation d'animaux à cornes (buffles ou antilopes des marais) dépeints sur la surface polychrome."
Bien que ces masques nyatti étaient portés horizontalement sur la tête, de la même manière que certains masques des populations de l'intérieur des terres, ils ont leurs propres spécificités: un aspect plat et non arrondi, des traits très stylisés évoquant des animaux de manière géométrique, et au lieu d'être recouverts des pigments noirs habituels, ils sont rouges et blancs.
Cet exemplaire, apparenté à une cérémonie abandonnée depuis longtemps, fût exécuté avec grand soin. L'artiste avait un certain sens des contrastes dans la composition: le visage trapézoïdal dont l'élongation est appuyée par la ligne médiane, contraste avec les cornes rondes et puissantes. L'artiste, maître de son art, travaillait probablement pour une société appelée ekong (ekongolo). Secrète, élitiste, et toujours active aujourd'hui, cette société est composée principalement d'hommes riches et respectés de la classe dominante, et l'une de ses tâches est de trouver et de punir les magiciens menaçant le bien-être de la communauté.
Les témoignages de Buchner et Zintgraff (Buchner 1884; Zintgraff 1887, cité dans Krieger et al. 1960) décrivent que "ce masque bovidé était utilisé au cours de cérémonies - par exemple lors de cérémonies funéraires- pour effrayer les non-initiés. Les masques bovidés d'Oku, région du Grassland, ont le même rôle agressif, mais cette aggressivité est soulignée sur les masques Duala par leur langue tirée."
Bien qu'il n'y ait que peu d'information sur le Dr Esch et l'art africain, il est plusieurs fois cité en tant que géologue et était au Cameroun en 1906 selon les archives trouvées dans le 'Mitteilungen von Forschungsreisenden und Gelehrten aus den deutschen Schutzgebieten' 1911: "Das Manenguba-Gebirge, 1:100.000; nach den Aufnahmen von Stabsarzt Berk, Dr. Esch, Hauptmann Glauning, Prof. Dr. Hassert, Oberleutnant Hirtler, Oberrichter Dr. Meyer, Oberleutn. Rausch, Oberleutnant Schlosser und dem gesamten vorhandenen Material bearbeitet von E. Lober unter Leitung von M. Moisel"(MITT-SCH 1911, Karte 9); et le Zeitschrift fuer Geologie de 1906. De plus, il est co-auteur du livre Beiträge zur Geologie von Kamerun, édité à Stuttgart en 1904.