Lot Essay
Sorte de trône consulaire, ce siège a certainement été exécuté pour un personnage de haut rang.
Les lions qui flanquent majestueusement ce fauteuil s'inspirent des lions Médicis exposés depuis 1789 à l'entrée de la loggia dei Lanzi, place della Signoria à Florence, cette ville qui dès le début du XIIème siècle instaurait un régime consulaire puis à la fin du XIIIème siècle une république commerçante.
Les lions Médicis
Le lion antique de cette paire est mentionné pour la première fois par Flaminio Vacca en 1594, date à laquelle il avait été acheté par le grand-duc Ferdinand pour la villa Médicis à Rome. Haut-relief à l'origine, il avait été détaché de son fond par le sculpteur Giovanni Sciarano. En 1594, Vacca sculpta un second lion dans un chapiteau colossal en marbre trouvé derrière le palais des Conservateurs. La paire flanquait le haut des escaliers menant aux jardins de la villa et furent emportés à Florence en 1787. En 1789, ils furent placés à l'entrée de la loggia dei Lanzi, construite près du Palazzo Vecchio en 1355. Cet espace était consacré selon les usages de la jeune république de Florence au rassemblement du peuple qui prenait part aux affaires publiques.
Dès 1696, Louis XIV en possédait un moulage et Panini faisait figurer le lion de Vacca dans sa galerie idéale d'art moderne, aux côtés des oeuvres de Michel Ange et Bernin. En 1813, Leopoldo Cicognara dans son Histoire de la sculpture italienne affirmait qu'il était "le plus beau lion sculpté par un Italien avant Canova".
Ces lions bénéficiaient d'une grande renommée et furent copiés tout au long du XIXème siècle. Grandeur nature, ils ornaient escaliers et monuments. De taille réduite, ils étaient reproduits en bronze ou en porcelaine.
Le peintre Jacques-Louis David (1748-1825) comme beaucoup d'artistes dessina le lion de Flaminio Vacca, encore installé à la Villa Médicis (P.Rosenberg, L.A.Prat, Jacques-Louis David, catalogue raisonné des dessins, Milan, 2002, Tome II, p.848, C239). En outre, on trouve dans différents albums de l'artiste des projets de trône inspirés de l'antique et flanqués d'animaux hiératiques. Trois sièges à l'antique se retrouvent dans son oeuvre, Les Licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils, conservée au Musée du Louvre (inv. NM.2683). Ces sièges avaient été exécutés par son menuisier George Jacob. Le présent fauteuil semble s'inscrire dans cette mouvance.
D'autres menuisiers exécutèrent des sièges d'apparat, comme Jean-Baptiste Demay dont un fauteuil curule en acajou orné de griffons en bois sculpté et noirci est conservé au Musée Carnavalet, à Paris, illustré dans A. Foray-Carlier, Le Mobilier du musée Carnavalet, Dijon, 2000, p. 222, n° 84.
Les lions qui flanquent majestueusement ce fauteuil s'inspirent des lions Médicis exposés depuis 1789 à l'entrée de la loggia dei Lanzi, place della Signoria à Florence, cette ville qui dès le début du XIIème siècle instaurait un régime consulaire puis à la fin du XIIIème siècle une république commerçante.
Les lions Médicis
Le lion antique de cette paire est mentionné pour la première fois par Flaminio Vacca en 1594, date à laquelle il avait été acheté par le grand-duc Ferdinand pour la villa Médicis à Rome. Haut-relief à l'origine, il avait été détaché de son fond par le sculpteur Giovanni Sciarano. En 1594, Vacca sculpta un second lion dans un chapiteau colossal en marbre trouvé derrière le palais des Conservateurs. La paire flanquait le haut des escaliers menant aux jardins de la villa et furent emportés à Florence en 1787. En 1789, ils furent placés à l'entrée de la loggia dei Lanzi, construite près du Palazzo Vecchio en 1355. Cet espace était consacré selon les usages de la jeune république de Florence au rassemblement du peuple qui prenait part aux affaires publiques.
Dès 1696, Louis XIV en possédait un moulage et Panini faisait figurer le lion de Vacca dans sa galerie idéale d'art moderne, aux côtés des oeuvres de Michel Ange et Bernin. En 1813, Leopoldo Cicognara dans son Histoire de la sculpture italienne affirmait qu'il était "le plus beau lion sculpté par un Italien avant Canova".
Ces lions bénéficiaient d'une grande renommée et furent copiés tout au long du XIXème siècle. Grandeur nature, ils ornaient escaliers et monuments. De taille réduite, ils étaient reproduits en bronze ou en porcelaine.
Le peintre Jacques-Louis David (1748-1825) comme beaucoup d'artistes dessina le lion de Flaminio Vacca, encore installé à la Villa Médicis (P.Rosenberg, L.A.Prat, Jacques-Louis David, catalogue raisonné des dessins, Milan, 2002, Tome II, p.848, C239). En outre, on trouve dans différents albums de l'artiste des projets de trône inspirés de l'antique et flanqués d'animaux hiératiques. Trois sièges à l'antique se retrouvent dans son oeuvre, Les Licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils, conservée au Musée du Louvre (inv. NM.2683). Ces sièges avaient été exécutés par son menuisier George Jacob. Le présent fauteuil semble s'inscrire dans cette mouvance.
D'autres menuisiers exécutèrent des sièges d'apparat, comme Jean-Baptiste Demay dont un fauteuil curule en acajou orné de griffons en bois sculpté et noirci est conservé au Musée Carnavalet, à Paris, illustré dans A. Foray-Carlier, Le Mobilier du musée Carnavalet, Dijon, 2000, p. 222, n° 84.