Lot Essay
EXEMPLES COMPARABLES
Ce modèle de secrétaire à abattant est récurrent dans l'oeuvre d'Oeben. Ainsi sont décrits six secrétaires de ce modèle dans l'inventaire après sa mort en 1763 (A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 263).
Il perfectionna la technique de marqueterie de cubes décrite dans l'inventaire de 1763 comme "plaqué à dés", combinant du bois de rose et du sycomore teinté vert, encadré d'amarante. On connaît des exemples de ce modèle avec une variation dans la bordure de l'abattant et avec des rosaces supplémentaires dans la frise d'entrelacs. L'un d'eux est passé en vente chez Sotheby's Londres, le 25 juin 1982, lot 149. Cette frise d'entrelacs, l'ornement du tablier et les sabots à la grecque sont caractéristiques de l'oeuvre d'Oeben et se retrouvent sur beaucoup de ses meubles.
Ce secrétaire à abattant est identique à l'exception de sa frise ajourée à un secrétaire estampillé par Oeben et conservé au Louvre. Ce musée conserve aussi un chiffonnier en suite avec le secrétaire, muni de portes à lamelles découvrant des rangées de tiroir. Le présent lot a certainement été conçu comme faisant partie d'une paire, avec un chiffonier ou un autre meuble d'aspect et de dimensions semblables. Ainsi le duc de Choiseul possédait un secrétaire allant en paire avec un cartonnier représenté sur une miniature par Blarenberghe figurant sur une tabatière (illustrée ci-contre).
JEAN-FRANCOIS OEBEN
Ouvrier libre en juillet 1749 lorsqu'il épouse Françoise-Marguerite van der Cruse, soeur de Roger van der Cruse (R.V.LC.), Oeben s'établit rue du Faubourg Saint Antoine. Il acquit très vite une notoriété bien au-delà du Faubourg. Il signa un contrat d'apprentissage auprès de Charles-Joseph Boulle, un des fils d'André-Charles Boulle, le 1er décembre 1751. Mais en réalité, étant déjà formé, il loua la moitié de son atelier et de son logement au Louvre. A partir de 1752, il livra du mobilier par l'intermédiaire de Lazare Duvaux à la marquise de Pompadour qui admirait beaucoup son oeuvre. Quand Charles-Joseph Boulle mourut en octobre 1754, elle dut intervenir en faveur d'Oeben pour qu'il obtienne le titre d'ébéniste-mécanicien du Roi et un logement à la manufacture des Gobelins. Il ouvrit un atelier supplémentaire à l'Arsenal en 1756. Oeben reçut de nombreuses commandes royales dont la plus importante est le bureau à cylindre du Roi à Versailles, commencé en 1760 et livré après sa mort par Riesener en 1769.
LE GOUT GREC
L'élégante forme rectiligne, les motifs grecs de l'astragale ajourée du plateau et des montures de bronze doré sont caractéristiques du renouveau des motifs classiques et des formes du "goût nouveau", tel qu'il était décrit dans l'inventaire après décès d'Oeben. Ce nouveau style, aussi appelé "goût grec", a été introduit vers le milieu des années 1750 par l'architecte Louis-Joseph Le Lorrain, travaillant probablement avec un marchand mercier tel que Simon-Philippe Poirier. Le "goût grec" de Le Lorrain s'est propagé par les dessins de la célèbre suite de mobilier fournie pour l'hôtel parisien de l'amateur Ange-Laurent Lalive de Jully vers 1775. Ce style renoue avec les motifs classiques tels qu'on peut les trouver sur le présent secrétaire. A partir du milieu des années 1750, Oeben atteignit le sommet de sa notoriété lorsqu'il devint le fournisseur privilégié de madame de Pompadour en mobilier de ce "goût nouveau".
Ce modèle de secrétaire à abattant est récurrent dans l'oeuvre d'Oeben. Ainsi sont décrits six secrétaires de ce modèle dans l'inventaire après sa mort en 1763 (A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 263).
Il perfectionna la technique de marqueterie de cubes décrite dans l'inventaire de 1763 comme "plaqué à dés", combinant du bois de rose et du sycomore teinté vert, encadré d'amarante. On connaît des exemples de ce modèle avec une variation dans la bordure de l'abattant et avec des rosaces supplémentaires dans la frise d'entrelacs. L'un d'eux est passé en vente chez Sotheby's Londres, le 25 juin 1982, lot 149. Cette frise d'entrelacs, l'ornement du tablier et les sabots à la grecque sont caractéristiques de l'oeuvre d'Oeben et se retrouvent sur beaucoup de ses meubles.
Ce secrétaire à abattant est identique à l'exception de sa frise ajourée à un secrétaire estampillé par Oeben et conservé au Louvre. Ce musée conserve aussi un chiffonnier en suite avec le secrétaire, muni de portes à lamelles découvrant des rangées de tiroir. Le présent lot a certainement été conçu comme faisant partie d'une paire, avec un chiffonier ou un autre meuble d'aspect et de dimensions semblables. Ainsi le duc de Choiseul possédait un secrétaire allant en paire avec un cartonnier représenté sur une miniature par Blarenberghe figurant sur une tabatière (illustrée ci-contre).
JEAN-FRANCOIS OEBEN
Ouvrier libre en juillet 1749 lorsqu'il épouse Françoise-Marguerite van der Cruse, soeur de Roger van der Cruse (R.V.LC.), Oeben s'établit rue du Faubourg Saint Antoine. Il acquit très vite une notoriété bien au-delà du Faubourg. Il signa un contrat d'apprentissage auprès de Charles-Joseph Boulle, un des fils d'André-Charles Boulle, le 1er décembre 1751. Mais en réalité, étant déjà formé, il loua la moitié de son atelier et de son logement au Louvre. A partir de 1752, il livra du mobilier par l'intermédiaire de Lazare Duvaux à la marquise de Pompadour qui admirait beaucoup son oeuvre. Quand Charles-Joseph Boulle mourut en octobre 1754, elle dut intervenir en faveur d'Oeben pour qu'il obtienne le titre d'ébéniste-mécanicien du Roi et un logement à la manufacture des Gobelins. Il ouvrit un atelier supplémentaire à l'Arsenal en 1756. Oeben reçut de nombreuses commandes royales dont la plus importante est le bureau à cylindre du Roi à Versailles, commencé en 1760 et livré après sa mort par Riesener en 1769.
LE GOUT GREC
L'élégante forme rectiligne, les motifs grecs de l'astragale ajourée du plateau et des montures de bronze doré sont caractéristiques du renouveau des motifs classiques et des formes du "goût nouveau", tel qu'il était décrit dans l'inventaire après décès d'Oeben. Ce nouveau style, aussi appelé "goût grec", a été introduit vers le milieu des années 1750 par l'architecte Louis-Joseph Le Lorrain, travaillant probablement avec un marchand mercier tel que Simon-Philippe Poirier. Le "goût grec" de Le Lorrain s'est propagé par les dessins de la célèbre suite de mobilier fournie pour l'hôtel parisien de l'amateur Ange-Laurent Lalive de Jully vers 1775. Ce style renoue avec les motifs classiques tels qu'on peut les trouver sur le présent secrétaire. A partir du milieu des années 1750, Oeben atteignit le sommet de sa notoriété lorsqu'il devint le fournisseur privilégié de madame de Pompadour en mobilier de ce "goût nouveau".